samedi 16 mars 2013

Le meilleur des mondes (Aldous Huxley)

Je pense que vous aussi connaissez un sentiment d'angoisse à la vue de ces lectures dont tout le monde vous parle. Vous savez, comme pour les films, où tout le monde vous en parle, vous conseille de le voir, vous dit que c'est le top du mieux et qu'il faut foncer sans excuses. Vous connaissez ce sentiment, non ? Et souvent, nait du coup une appréhension de ce rabâchage constant. La peur d'être déçu et une sorte de résistance au mouvement de masses. C'est souvent visible pour les films, et ça existe totalement pour les livres. J'ai vécu ça plus d'une fois, et ce livre-ci est également à ranger dans cette catégorie, puisque j'entendais parler du Meilleur des mondes comme d'un chef-d’œuvre de la science-fiction, un roman culte et inégalé dénonçant tout le système et l'endormissement de la société.
Et bien là,  ..... je vais en faire la chronique, vous verrez par vous même le résultat.


 Résumé en trois mots : futur, science et castes
Donc, pour faire court, Aldous Huxley est né en Angleterre en 1894 et à écrit ce roman en 1931. C'est assez remarquable et très novateur pour l'époque, un roman d'une maturité assez grande mine de rien par rapport à l'époque.
Sinon j'ai adoré le fait que le titre soit emprunté à Voltaire dans Candide, alors que dans la version originale c'est tiré de Shakespeare. Une façon de transposer très fine. D'ailleurs le pauvre traducteur, avec du Shakespeare cité à tout bout de champ, obligeant à une traduction et à des compromis lorsque les phrases reprises sont intraduisibles. Mais j'ai bien apprécié la traduction.

Bon, cela dit, passons directement aux critiques, et je pense que vous avez compris, ça va saigner. En effet, j'ai eu du mal à lire ce livre. Non pas qu'il soit dur à lire, mais je ne l'ai vraiment pas trouvé extraordinaire. Même très plat. Il ne se passe pas grand chose, aucun personnage ne m'a paru spécialement charismatique d'un bout à l'autre, la dénonciation pas assez poussé à mon gout, la forme barbante .... Je suis assez critique, bien que je lui reconnaisse des qualités, mais j'ai grandement été déçu par ce livre, je dois le dire clairement comme c'est.

Déjà; attardons-nous sur la forme un instant. Je ne remet pas en cause les effets de traduction, qui sont très bon comme je l'ai dit plus haut, mais sur le style. C'est vieillot, et contrairement à d'autres romans plus vieux, j'ai trouvé qu'il a bien mal vieilli. C'est peu prenant à lire, on décroche assez vite, le narrateur nous ballade un peu partout en suivant divers personnages sans jamais suivre exactement un. La forme pourrait être excellente, mais j'ai vraiment eu du mal. Surtout que les personnages m'ont paru chiant. Peu intéressant, avec des attitudes énervantes (mais volontairement énervante) et des actions au compte-goutte. Lorsque enfin les réflexions arrivent, c'est quasiment la fin du roman et celles-ci ne se feront que dans le cadre d'une seule et unique discussion. J'ai trouvé l'ensemble un peu mou du genou. Les dialogue avec Bernard et Helmholtz m'auraient beaucoup intéressé, mais on n'en a presque jamais.
Ensuite, la dénonciation est peu efficace je trouve. On frissonne dans les premières pages à l'idée du conditionnement, mais contrairement à George Orwell dans 1984, le monde ne parait pas si horrible que ça à la fin. Il est désagréable et je n'aimerais pas y vivre, mais il n'est pas foncièrement mauvais. Et du coup je n'ai pas vraiment vu une dénonciation. Tout au plus une critique d'un système mais sans le rendre obsolète. C'est un grand tort du livre à mon avis que de ne pas arriver à nous dégouter complètement de ce système.
Un des aspects qui nous échappe également plus concerne la sexualité, où j'ai l'impression que le contexte d'écriture est sacrément présent. Aujourd'hui avec la libéralisation des mœurs, certaines attitudes semblent moins choquantes (ne me faite pas dire n'importe quoi, je ne dis pas que nous en sommes au stade du roman, mais à mon avis les lecteurs de 1931 étaient largement plus scandalisés que nous).

Ensuite, j'ai eu du mal à trouver un fil conducteur. On se balade un peu partout, avec tout les personnages. L'univers est très riche, et il y aurait eu matière à beaucoup plus d'exploitation (notamment un point de vue des classes inférieurs aurait ajouté du piment je pense), et l'auteur passe finalement beaucoup de temps à décrire un monde que l'on n'explore pas tellement. Les actions sont vraiment peu nombreuses, et la réflexion non plus. Plus d'une morale sont simplistes. Ce n'est pas ennuyeux, mais en refermant le livre j'ai eu une sorte de questionnement du style : "Déjà fini ? Mais .... Et le reste ?"


Par contre, je reconnais beaucoup de qualités. Les descriptions scientifiques au début ont de quoi glacer jusqu'au sang, des choses dérangent particulièrement, et plusieurs passages sont vraiment prenants (notamment le dialogue philosophique entre John et l'Administrateur, très bien tourné). Le souci c'est qu'ils sont bien noyés dans la masse. Une impression de beaucoup de bruits pour pas grand chose m'est resté à la fin. C'est vraiment dommage, il y aurait eu matière à faire beaucoup plus je pense.

Du coup, je dois bien dire que je trouve ce livre décevant par rapport aux qualités tant vantés. Le monde décrit n'est pas enviable, mais il n'a rien de la majesté d'un Farenheit 451 ou d'un 1984, bien plus riches au niveau du contenu et de la critique. Les héros manquent cruellement de charisme, ce qui est un peu obligatoire dans le contexte, mais qui me dérange pas mal à la lecture. Et puis le récit est franchement trop court. On a à peine le temps de s'habituer au monde que voila déjà que le livre se clôt. D'une fin que je sentais d'ailleurs arriver à plusieurs kilomètres, du coup j'ai été vraiment déçu. Pas de belle surprise finale qui donne à réfléchir. John perd en charisme à la fin, et finalement rien n'a avancé dans le meilleur des mondes. C'est un peu trop plat je pense.
Du coup, c'est un livre intéressant sur la science-fiction, un vieux classique, mais qui se fait à mon avis bien dépasser par ce qu'on peut trouver actuellement. A lire pour l'avoir lu, mais il est vraiment dispensable à mon avis. 

(Chronique n°25)

Deuxième participation !
Deux challenges d'un coup ! C'est beau, hein ?

3 commentaires:

  1. je ne l'ai pas lu, mais il faudra que je teste quand même pour voir :)

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  2. Je pense que ça vaut mieux de l'emprunter que de l'acheter ^^

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  3. Merci beaucoup pour ton commentaire ^-^ !
    En effet, on a bien ressenti la même chose lors de cette lecture. Et je pense que nous ne devons pas être les seuls !
    En tout cas, très bonne chronique, tu mets les bons mots sur les sentiments à la lecture.

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