mardi 16 avril 2013

L’Étoile du matin (David Gemmell)


Encore un livre acquis avec l'aide des rééditions Bragelonne. Mais si, rappelez-vous ! Et bien pour une fois, j'ai choisi un livre non pas en fonction de sa taille mais de son résumé. Comme quoi, ce n'est pas que la taille qui compte .... (prenez-en note messieurs !). Donc, j'ai opté pour un livre au résumé accrocheur, et en rentrant chez moi j'ai eu le déplaisir de lire le nom de Gemmell sur la couverture et de me rendre compte de mon énormité. En effet, j'avais lu avant lui deux autres Gemmell, et les deux m'avaient laissés un sacré mauvais gout en bouche. Le roi sur le seuil et Druss la légende étaient dans leurs genres livres de fantasy écrits de façon divertissante, mais d'un classique ! Le genre où le gars se tape la première fille qu'il croise, invincible et immortel, qui gagne à deux contre cent ... Vous saisissez le genre ? Si sur l'écran ça passe assez bien, j'ai trouvé que sur papier c'était d'une lourdeur atroce. Et en plus il n'exploitait pas les bonnes idées ! Mais j'y reviendrais lorsque je les commenterais, en temps voulu.
Aujourd'hui, parlons plutôt de ce livre-ci de Gemmell : L’Étoile du Matin.


Résumé en trois mots : Antihéros, Quête et Libération

Ce roman, c'est une des première fois où j'ai apprécié les romans de Gemmell. Attention, apprécié ne veux pas dire adoré non plus. Faut pas exagérer. Mais pour une fois, j'ai remarqué moins de défauts à la lecture, et c'est appréciable. Mais pour la critique, il faut d'abord cerner le sujet. Que se passe-t-il dans ce livre ?

En fait tout est centré autour d'un personnage, nommé Owen Odell, un magicquien (ou quelque chose dans le genre), grosso modo un illusionniste, qui raconte l'histoire de l’Étoile du Matin, un bandit nommé Jarek Mace qui est devenu une légende des Highlands. La légende embellit cependant la réalité, et Owen va nous narrer sa véritable histoire, celle d'un personnage pourri et salaud, qui n'aura jamais aucun geste de bonté. Bien loin de l'image du héros qu'on imagine.

J'ai déjà avoué, et je le répète, que je n'aime pas le style de David Gemmel. J'ai beau essayer, ça ne passe pas. J'ai tenté plusieurs fois (Le roi sur le seuil, Druss la légende) mais je dois dire une chose : le style est mauvais. C'est du plus pur cliché. Je veux dire : le héros est immortel, il est beau/noble/vertueux/droit, combat pour le bien, est toujours (sans exception) vainqueur, conquiert la fille qu'il a rencontré au début du roman, etc etc .... C'est un style vraiment lourdingue, très proche de celui que j'ai eu le déplaisir de lire dans Orcs (je vous laisse relire mon commentaire). Et du coup, très prévisible également, surtout dans les combats, et on a un livre qui est très chiant à lire.
Comprenez bien qu'avec ce genre d'expérience en tête, on a pas trop envie de relire un David Gemmell. Et pourtant, cette fois-ci j'ai été séduit !

En fait, l'histoire ici est plus intéressante. Déjà le personnage principal est un vrai pourri, ce qui fait qu'on est beaucoup moins dans du manichéen primaire, et ensuite le développement bénéficie de très bonnes idées (Gemmell en a souvent) mais qui sont pour une fois bien exploitées (ce que Gemmell ne fait pas tout le temps). Là enfin l'idée du voyage dans le temps est bien faite, la naissance d'une légende est bien décortiquée, le passage au statut de héros est bien fait, les personnages secondaires ont un peu plus de profondeur .... En clair, enfin le récit propose de l'originalité, quelque chose qui ne s'est pas encore vu ! Et c'est un plaisir à lire du coup.

En fait je trouve que ce roman est vraiment un pur bonheur à lire, prenant et bourré d'action, contenant pas mal de bonnes idées et surtout construit de manière intelligente. La narration à la première personne est très bien fait, surtout lorsqu'il dévoile le caractère de Mance sous son véritable jour. Et quel plaisir à voir des figures un peu nouvelles dans ce genre de récit (prostituée, chanteur, grande gueule du début à la fin, etc ...). Les innovations sont vraiment bien trouvés et intègrent parfaitement le récit. De plus des scènes d'humour viennent ponctuer le récit, principalement lorsque Mance fait des siennes, mais du coup le tout est également allègrement allégé. J'ai adoré l'ensemble du récit.

Ce récit, c'est celui qui à réussi à me réconcilier avec Gemmell, et qui me fait dire qu'il y a peut-être quelque chose à tirer de cet auteur au final. Le récit exploite la veine de l'anti-héros et en fait une belle histoire, prenante et humoristique, chargée de scènes d'actions également. Le tout servi par une voix off qui rentre à merveille dans le cadre et des personnages haut en couleur. L'ensemble est excellent, et j'ai trouvé que tout était bien fait dedans, bien en place. Le livre me réconforte dans l'idée que Gemmell n'est pas un mauvais écrivain, mais qu'il écrit sans aller au bout des choses dans ses romans, se contentant de faire de la fantasy qui reste à la surface. Dans ce livre là il est allé un peu plus loin, et ce qui en sort et très potable. C'est même du très bon cru. Ne vous privez pas de cette lecture qui est très jouissive.

(Chronique n°42)

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