samedi 25 mai 2013

Lœvenbruck, partie 2 : Gallica (Henri Lœvenbruck)


Lœvenbruck, partie 2/2

Deuxième partie sur Lœvenbruck, et dernière également, puisque je n'ai pas lu les autres ouvrages de l'auteur et qu'il n'a pas fait grand chose de plus dans son monde de fantasy si je ne m'abuse. Mais bon, deux trilogies c'est déjà pas mal, je dois bien l'avouer, et quand on les paye aussi peu chère, ça vaut le coup de les prendre (vérifiez sur le net, on en trouve encore). Pour le coup, voyons donc cette suite à la Moira du même auteur, et tout de suite, c'est Gallica !


Ils ne se sont pas trop foulés pour le
coup. Exactement le même dessin et
une autre couleur


Le roman est donc la suite de Moira mais de façon très subtile, puisqu'il ne se déroule pas sur le même continent, pas avec les mêmes protagonistes. En fait la façon de faire est très bien, mais je ne vous la dévoilerai pas, ce serait vous spoiler un tiers du livre (ou plus). En tout cas, le livre est très dépaysant.

Il se déroule dans le royaume de Gallica, qu'on identifie vite comme la France médiévale, en guerre avec le royaume qui symbolise l'Angleterre (lequel royaume est implanté un peu partout en France, notamment dans le sud-ouest). C'est dans ce royaume que nous retrouvons notre héros, Bohem (je ne sais pas pourquoi, mais avec ce nom j'avais l'image d'un gitan en tête), qui a fait une action étant plus jeune. Lors d'une célébration, alors qu'on brulait un bucher avec dessus un loup enfermé dans un sac, il est monté dans les flammes, a saisi le loup et l'a relâché dans la nature, s’écroulant, complètement brulé. Depuis il  porte des cicatrices (en même temps, se jeter dans le feu ...) et est mal vu par sa communauté. Car ici le loup est l'ennemi, on le chasse. Et en fait on chasse toute les Brumes, ces animaux fantastiques qui peuplent les contrées. On les chasse, car l'Eglise les considère comme mauvaises, et tout le monde lui obéit aveuglément. Mais Bohem, dont le père chasse les Brumes, se pose plein de questions. Qui donc à déclaré que les Brumes sont mauvaises ? Ne peuvent-elles pas être également des créatures bonnes ? Poussé par les questions, Bohem va faire sa route après le massacre de son village par des cavaliers. Il recherche des réponses, et trouvera toute sorte de choses.

Le récit souffre ici encore du défaut que j'imputais à la Moira. A savoir, le récit est linéaire. Il n'est pas plat, mais linéaire. Très peu de bonnes surprises ponctuent le roman, et le tout semble à nouveau très téléphoné. Je dois dire que certains détails m'ont fait franchement tiquer. Mais en revanche, il est mois prévisible que son petit frère de Moira. L'auteur à gagné en maturité en écrivant, et arrive à installer plus de suspense, une intrigue qui va évoluer et quelques bonnes idées à nouveau (notamment le Sauvage). Des petites surprises ponctuent le parcours, et dans l'ensemble il y a tout de même un effort qui est fait dans certains personnages (les deux rois par exemples sont bien campés et aucun des deux ne rattrape l'autre). Après certaines gueules restent bien présente, notamment le héros qui est d'une droiture morale et d'un courage digne de n'importe quel film américain. Je le répète, ça ne dérange pas dans la lecture, qui reste fluide, mais au final on a la sensation d'avoir un livre qui aurait pu aller un peu plus loin sur plusieurs points. Là je dois dire que c'est juste sympathique et que l'ensemble fait plutôt fantasy pour ado que récit mature. Je sais que c'est le public visé, mais je suis d'avis qu'on peut faire des récits pour ado mature et un poil plus développé.
Autre point par contre : on perd le côté des loups, et on gagne un point de vue un peu plus politique. Le tout est plus orienté aussi contre l’Église, combat qu'on sentait déjà dans la première trilogie, mais qui est ici poussé assez loin quand même (et en représentant les membres de l’Église comme particulièrement attardés ou méchants). C'est d'ailleurs un peu barbant d'avoir une sorte de "secte du mal" en toile de fond, le récit perd un peu en crédibilité je trouve.

Côté avantage, comme dit, c'est que le récit est tout de même meilleur, avec une construction plus rigoureuse et des idées bienvenues (comme l'implication des femmes, même si c'est assez faible). Des personnages plus profond apparaissent, et plusieurs idées sont développés qui mériteraient d'avoir un traitement plus dense. Le récit reste très lisible et prenant, il se laisse lire jusqu'au bout sans difficulté, mais dans l'ensemble il ne reste pas un immanquable lorsqu'on a refermé l'ouvrage. Et c'est vraiment le gros reproche que je fais à cet ouvrage.

Enfin, dernier point qui concerne la fin. Là encore, on a du bon et du mauvais. En clair, la fin est une porte ouverte pour encore une autre trilogie sans aucun souci, puisque à peu de choses près elle se fini comme la première trilogie ! Pas d'aperçu de la situation ensuite, de ce qu'il en ressort. Le livre s'arrête juste lorsque l'action fini, et j'ai trouvé l'ensemble décevant du coup, car en fait j'ai l'impression que l'auteur ne se soucie pas de son monde après les gros évènements.


En conclusion, on retrouve dans cette trilogie ce qui me dérangeait déjà dans l'autre, tout en conservant et embellissant ses qualités. La série reste bien dans l'ensemble, lisible et même prenante, mais très (trop) simple, d'une écriture qui s'est améliorée, avec des personnages un peu trop basique et une intrigue qui évolue, certes, mais sans jamais surprendre vraiment le lecteur. Il manque encore quelque chose à ce roman pour que je le classe dans la catégorie des vraiment "bon". Là, je me contenterais d'un simple, "oui, c'est pas mal", sans aller au-delà. L'intérêt c'est justement qu'il s'agit de la suite d'une autre série et qu'on y apprend enfin ce qui se passe à la fin de l'autre. Du coup, la lecture est conseillé si vous avez déjà lu la Moira, et si vous n'avez lu aucun des deux, je pense que ça peut être intéressant à lire ou à faire lire à un jeune ado. Mais après, pour les un peu plus vieux, il vaut mieux passer à d'autres récits. Que je lirais peut-être un jour, quand j'aurais du temps libre.

(Chronique n°47)

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