jeudi 6 juin 2013

Le fléau (Stephen King)


Encore un Stephen King, mais là nous arrivons plus dans ces fameux romans d'horreur qui ont assis sa réputation, mais qui ne sont pas forcément les meilleurs de sa production. Je garde en réserve Ça pour l'instant, et j'attaque des pavés qui tiennent en haleine pendant un petit moment (764 pages le premier, 790 pages le deuxième). Le fléau c'est sans doute son plus gros avant la fameuse série de La tour sombre qui lui contient de quoi tenir pendant la semaine. Quand il fait des séries, il y a de quoi lire, et d'ailleurs il faudrait que je me procure Dôme qui m'a l'air très sympa aussi (et je pense que je vais essayer de le prendre rapidement). En attendant, voici un des bons pavés de Stephen King qui explore les côtés noirs et fantastique de l'âme humaine, la dualité des gens, voici Le Fléau de Stephen King !


Résumé en trois mots : Apocalypse, Survivants et Organisation

Donc encore un petit Stephen King ! Alors de quoi parle donc ce roman ? Et bien tout simplement, d'un fléau. Ah oui, précision rapide : ce livre est disponible en deux ou trois volumes (tout comme Ça du même auteur) mais je ne parle ici que de l'édition 2 volumes, qui est celle de la collection Livre de poche. C'est un ouvrage conséquent (1554 pages en tout) qui va vous tenir en haleine sur une bonne durée ! Ah oui, dernière petite précision : l'édition Livre de poche contient de temps à autres des illustrations en noir et blanc, chose assez rare pour être signalée. Elles ne sont pas extraordinaire dans l'ensemble, mais elles complètent bien l'ensemble et permettent de s’imprégner de l'atmosphère noire qui transparait beaucoup dans le roman. C'est assez curieux que l'édition ai choisie d'en rajouter (ou de les laisser). Mais c'est une très bonne idée, dont on peut les féliciter.
Déjà, l'histoire est simple mais est curieusement en avance sur beaucoup de contemporain : un virus décime 99.4 % de la planète. C'est pas du virus de mauviette ça ! Et attention, pas d'apocalypse zombie, pas de trucs de ce genre. Non, juste une belle mort pour tout le monde, des cadavres dans les rues, des survivants hagards et qui ne survivent pas tous très longtemps. Stephen King sait encore une fois jouer et toucher juste. Un vrai manipulateur d'esprit.
En fait la première partie du premier livre va se concentrer sur la propagation de la maladie et présenter un peu tout les personnages qui interviendront ensuite. Nous aurons aussi le droit à des morts qui n'interviendront plus ensuite (notamment un gamin qui tombe dans un puits). Et évidemment, la présentation du grand méchant à la Stephen King, le mal absolue, l'homme en noir (qui est un des plus charismatique du roman d'ailleurs) : Randall Flagg. Un personnage qui revient dans Les yeux du dragon ou encore dans La tour sombre, et qui est juste parfait dans le rôle de l'homme en noir, méchant jusqu'au bout des ongles et aux intentions douteuses. Ensuite vient la personnification du bien, de l'envoyé de Dieu, bien que comme toujours avec Stephen King se soit douteux (Dieu est toujours un peu salaud dans ses romans et très cruel) avec le personnage de Mère Abigael, une vieille noire de 108 ans, la doyenne de l'humanité désormais. Ces deux personnages vont cristalliser les survivants en les appelants dans leurs rêves. Ils vont désormais s'unir en deux camps bien opposés, chacun avec ses intentions, et chacun avec ses moyens.

Le spitch semble classique d'une histoire de fin du monde, mais je dois bien dire que les ficelles sont très peu courantes, même si le principe de la dualité des deux camps est posé de façon très manichéenne, les personnes dans ces camps sont très diversifiés. Personne n'est simple, les gens ont tous des facettes plus complexes qu'on ne peut le penser, et Stephen King le retranscrit bien. Les personnages du camp "gentil" sont plus simples on dirait, mais ils ont également des mauvais côtés qui ne demandent qu'a ressortir. SK se fera un plaisir de le faire. En plus de ça, la galerie de personnages est très variée, et les portraits sont bien construits, sans trop de clichés. En plus nous suivrons leur évolution sur une période très longue, ce qui est d'autant mieux pour bien comprendre.

Le fil rouge du livre varie selon les périodes. D'abord en présentant tout les personnages, puis dans la quête de chacun jusqu’à trouver le lieu qui sert de rassemblement à celui qu'il cherche, puis ensuite le développement des deux communautés qui renaissent progressivement, avec tout les problèmes que cela peut poser. Et bien évidemment le fait que chacun connait la présence de l'autre camp et sait très bien qu'il n'est pas d'accord avec lui. D'où des tensions qui naissent entre les camps et dans les camps. Le deuxième volume va se concentrer justement là-dessus, avec moins d'horreur que dans le premier tome, qui contient plus d'un passage qui vont vous prendre au tripes. Dans le style d'écriture classique de SK, vous ne décrocherez pas d'une page jusqu'à la fin. Tout le génie de SK, c'est d'arriver à vous maintenir jusqu'au bout en état d'haleine sans que vous n'ayez de répétition. Le fait que la trame change plusieurs fois incite vraiment à aller jusqu'au bout du roman, et le dénouement (comme souvent chez SK) ne laissera pas indemne les personnages, et surtout vous invitera à repenser la société et ses fondements. Sans que le propos ne soit vraiment développé à fond (comme un ouvrage de philosophie), SK nous propose quand même de revoir la société à la base et de comprendre la nature de l'homme. Ce n'est pas la philosophie la plus élaborée, mais elle est là et apporte un peu de fond. C'est déjà ça.


A mon avis, le fléau est un livre prenant, un bon livre. Il se dévore très vite malgré la taille, et on a le droit à une belle galerie de personnages ainsi qu'à une intrigue qui tient la route en variant plusieurs fois dans l'ensemble des tomes. Le tout agrémenté de plusieurs passages d'horreur et prenant, comme sait si bien le faire Stephen King.
Bien évidemment, nous auront le droit également à une réflexion assez manichéenne dans l'ensemble, mais les personnages sont bien traités. Le livre se relit très bien et est toujours aussi prenant à la .... vingtième relecture, signe évident de réussite. Je pense vraiment que c'est un bon livre et qu'il vaut le coup d'être lu, même si on est pas dans le meilleur de ce qu'a fait Stephen King.

(Chronique n°50)

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