dimanche 13 octobre 2013

Balzac et la Petite Tailleuse chinoise (Dai Sije)

Un livre qu'on prend rapidement pour lire un peu avant de se coucher et qu'on finit sans s'en rendre compte, c'est un livre qui vous à accroché. Un livre qui vous a vraiment pris par là où il fallait et qui ne vous a pas lâché. C'est ça, ce que j'appelle de la véritable littérature : ça vous prend et ça ne vous relâche plus. Et c'est ce genre de livre que j'ai lu ce soir là, un livre qui m'a ... Comment dire?


Résumé en trois mots :  Littérature, Amour et Adolescence

Le roman est assez peu basé sur une intrigue dense, c'est plus un roman contemplatif. Ici, le style est largement en arrière de celui qu'on retrouve dans La joueuse de go, et la prose nettement plus lourde, avec même certains termes qui me paraissent inconvenant au vu de l'ouvrage (notamment quand la Petite Tailleuse parle vers la fin du livre). Bref, le style littéraire est moins bon, sur la forme et sur le ton.

Cela dit, le reste est simplement excellent, et j'ai dévoré cette histoire qui tourne autour des livres comme toutes les autres. En fait, il suffit qu'une histoire traite la littérature avec respect et avec tout ce qu'on lui doit, et je fond. Ici, les jeunes découvrent la vie, s'ouvrent et s'initient au monde et à ses différents aspects au travers de livres qui vont leur donner une largesse d'esprit. Qu'ils n'avaient pas avant. Encore une fois, le pouvoir énorme que possèdent les livres est ici superbement mis en valeur et nous rappelle encore qu'une société qui interdit des livres, c'est une société qui ne veut pas vous permettre l'ouverture au monde. Une façon comme une autre d'abrutir les gens.

Le roman possède plusieurs nuances, notamment dans ce trio de protagonistes, mais également dans les figures secondaires qui changent, ces paysans simples de la campagne pour qui tout semble trop clair, ce meunier très brave et connaissant toutes les chansons, leur camarade opportuniste et rancunier, ce tailleur amateur d'histoire, ce chef de village autoritaire et dévoué au communisme mais en même temps amateur d'art ... Bref, une galerie de personnages tout en nuances mais bien réunis, et qui complète à merveille l'ensemble.


Au final, une bien belle histoire, traitant de littérature, d'ouverture au monde et de gout pour les livres. Des thèmes qui ne pouvaient que me passionner. Si la route prise est totalement différente de celle d'un Fahrenheit 451, le fond convainc quand même d'aimer les livres et de comprendre tout leur pouvoir, leur potentiel, ce qu'ils apportent aux hommes. Les personnages sont intéressant, l'histoire se teinte de nombreuses nuances, quelques passages humoristiques rajoutent un peu de gaieté à l'ensemble. C'est beau à lire, c'est puissant, et j'ai été touché. Cependant, je pense qu'on perd en force avec le style d'écriture qui n'est pas adapté selon moi. L'auteur n'est pas romancier, il faut le reconnaitre, mais c'est un bel ouvrage tout de même. Je le recommande.

(Chronique n°78)

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