mercredi 6 novembre 2013

Au bonheur des ogres (Daniel Pennac)

Suite à la sortie du film, j'ai eu envie de lire encore un peu de Pennac (cf. Comme un roman) et je me suis laissé tenté par le livre, sachant que la bande-annonce me plaisait bien (ce qui en soi est assez stupide dans le choix d'un livre). Je me suis laissé tenté par le film d'abord puis par le livre ensuite, et je ne regrette pas, étant donné que les deux sont bien différents autant niveau scénario (qui est très différent) que niveau ambiance. Mais dans les deux cas, j'ai beaucoup aimé (même si j'ai l'impression d'être un peu seul pour le film).


Résumé en trois mots : Décalé, famille et magasin

Ce roman est curieux, et j'ai beaucoup apprécié d'y retrouver le style de Pennac, même si j'aurais eu du mal à comparer un essai et un roman. En tout cas dans les deux cas on retrouve la petite voix de l'auteur (ici le narrateur est interne, c'est Benjamin Malaussène qui parle) et c'est comme d'entendre raconter l'histoire. D'ailleurs le récit m'a fait fortement penser à une histoire orale qu'on aurait retranscrite (ce qui apparait d'ailleurs dans le récit), et c'est véritablement ça à mon avis. On entend le type nous raconter cette histoire dans un bar, ou dans son salon, et on l'écoute. Du coup, comme pour un récit normal, il y a des commentaires, des moments plus ou moins intéressant, et une autre utilisation de la langue. Mais aussi un autre rythme d'histoire.

Ce qui est très curieux, c'est que la trame de l'histoire n'est pas du tout la même entre le livre et le film, qui a choisit de faire tourner l'enquête dans un autre sens. Cela dit, c'est très bien fait aussi (là encore, ce n'est que mon avis). Dans le livre, j'ai trouvé qu'il y avait un petit souci : un défaut de rythme. A mon avis le livre est un poil trop long, ce qui fait que les passages qui devraient s'enchainer plus trainent un peu en longueur. Cela dit, c'est toujours intéressant, même si parfois on se dit que le malheur aime à s'acharner sur notre pauvre héros.
Le récit contient en outre pas mal de "gueules", aussi bien dans la famille Malaussène que dans son entourage, avec des personnages bien curieux. Les portraits sont toujours déjanté, ce qui est totalement dans le ton du roman.
Le tout sur fond d'enquête (même pas menée par le personnage principal), couplée d'une histoire d'amour complètement déjanté aussi (la fille est très curieuse), le tout formant un beau mélange.

Cependant, je dois bien avouer quelque chose : j'ai moyennement accroché au récit. La faute au rythme un peu faiblard, alors que tout le reste était génial. L'inventivité, le décor, les personnages, les idées, la folie douce du récit, tout est bon. Mais le manque de rythme fait qu'on lit de façon plus détachée, à aucun moment je ne m'étais plongé complètement dans le récit. C'est dommage, car il possède vraiment beaucoup de qualités.


Au final, le roman est très inventif, déjanté, coloré, regorgeant de bonnes idées, mais il pêche par un manque de rythme qui rend le tout un peu indigeste, il y a trop de passages qui semblent long pour que l'on se plonge totalement dedans. Cependant le tout reste très bon et donne envie de se plonger dans la suite de la saga Malaussène. Je vais essayer de les lire, en espérant que l'auteur arrive à améliorer ce rythme un peu poussif. Le roman se laisse lire, il est agréable, mais pas parfait. Je verrais bien ensuite si c'est l'auteur ou ce roman.

(Chronique n°90)

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