mardi 31 décembre 2013

99 F (Frédéric Beigbeder)

J'ai lu le livre après le film et surtout parce qu'on me le vantait comme meilleur que son support cinématographique que j'avais beaucoup apprécié. J'ai donc acheté (en octobre ...) et je me suis lancé dans la lecture rapidement, bouffant des pages sans m'en rendre compte. Il écrit bien, le bougre !

Résumé en trois mots : publicité, cynisme et confession

Frédéric Beigbeder nous a pondu un véritable chef-d’œuvre, sur le fond et la forme, mélangeant toutes sortes de choses dans un OVNI final qui n'a rien à envier à beaucoup de classiques. Des phrases percutantes, des mots qui claquent et savent trouver le chemin vers notre réflexion. Des chapitres et des découpages pertinents, c'est vraiment un coup de maitre !

Le livre est ultra-connu, notamment avec l'excellent film qui en est sorti (je pense vraiment que le film est bon, c'est un avis personnel), mais les deux divergent pas mal, le film s'est basé sur le matériel du livre sans le suivre totalement. La fin diverge beaucoup entre les deux, chacune avec sa façon de conclure.

Dans le livre, j'ai adoré le style d'écriture, vif et direct, qui nous pousse à lire rapidement et nous fait engloutir les pages à une vitesse dingue. La lecture est fluide et sans accroc, c'est un véritable plaisir de le dévorer. Il y a également le découpage, qui rend la lecture fluide, le vocabulaire, la mise en forme ... C'est un véritable bijou d'écriture, j'aurai beaucoup de chose à en dire. Mais je me contenterais de dire que c'est superbement bien écrit.

Enfin s'ajoute le contenu, sur le monde de la publicité, et là, c'est le pompon. Le bouquet final, le grand cœur de fin. Le fond est excellent, autant que le style, sur ce monde pourri de l'intérieur, où la défonce permet de tenir, où les filles sont réduites à pire qu'objet, où le faux et le paraitre sont maitre. Tout est pourri, enrobé d'un relent de fausseté et de lâcheté, de dépravation et d'ignorance feinte. C'est un monde qu'on ne peut que concevoir de l'intérieur et qui est porteur de la société d'ultra-consommation. C'est superbement génial comme éclairage. Signalons d'ailleurs que l'auteur fut viré de sa boite de pub pour faute grave suite à ça. Ca donne à réfléchir, non ?


J'ai adoré ce livre, même si j'avais déjà vu le film avant, parce qu'il est vraiment différent et bien plus profond que le livre. Le style est excellent, la lecture plaisante et le fond invite à réfléchir sur notre société, la rendant encore moins reluisante qu'elle ne l'est déjà. Il y a de quoi déprimer à l'intérieur, mais aussi de quoi rire, et l'ensemble passe alors comme une gorgée d'un bon vin. Je ne peux que vous recommander la lecture de cet opus légendaire et qui mérite amplement son statut.

(Chronique n°115)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire