vendredi 27 décembre 2013

Le robot qui rêvait (Isaac Asimov)

Encore un Asimov, et avant d'attaquer les deux gros cycles (Les robots et Fondation) je me suis laissé entrainer dans ce petit recueil de nouvelles écrites dans les années 50 et 60 (si ma mémoire est bonne). Un gros pavé mais qui se lit vite, avec un tel maitre à la plume.


Résumé en trois mots : futur, robotique et intelligence

C'est assez incroyable ce qu'écrit Asimov. Il a des bonnes idées mais en plus il sait le combiner avec une plume pas mauvaises du tout, qui bien que assez carrée dans sa manière, nous entraine facilement dans ses histoires sans qu'on en décroche. Et le suspense joue aussi avec. C'est vraiment incroyable.

Le recueil est composé d'un grand nombre de nouvelles (19 en tout), de tailles variables dont certaines très longues. Nous avons le droit à des nouvelles allant des années 50 à celles écrites en 1980 et quelques, ce qui fait que le recueil est assez riche, puisqu'il propose une évolution des mœurs, des sciences et techniques, mais aussi de la vision du futur qu'on y offre. Car Asimov voit vraiment le futur. A sa façon.

Ce qui frappe, dans ces nouvelles, c'est un caractère double : social et futuriste. Une partie de ces histoires vise vraiment à deviner un futur, à entrevoir ce que pourrait être l'avenir, tandis que l'autre partie est très franchement tournée vers le social, de façon détournée, parlant de racisme et de religions, de mort et de comportement entre humain. Sans parler de nouvelles combinant les deux. Dans tout les cas, les questions se multiplient et les réponses n'arrivent que très peu. Tout ce que j'adore.

Je commence à m'habituer au style d'Asimov, qui est très bon mais très scientifique, et il faut lui reconnaitre une certaine forme de génie dans sa façon de concevoir et comprendre le monde il y a cinquante ans. La preuve est que certaines critiques sociales sont encore fondées aujourd'hui. En revanche la vision du futur est bien éloignée de ce qu'on aujourd'hui, et il me semble que l'on atteindra peu ses idées. La seule chose que Asimov n'a pas vraiment prévu, c'est l'Internet. Et à mon avis, il a raté le principal changement pour l'avenir. Sinon il accorde aussi une grande place aux robots, et quand je vois le stade où l'on en est, je ne pense pas que son futur soit accessible avant encore une bonne centaine d'année. Mais pour le reste, il y a beaucoup de pertinences dans ses propos. Notamment autour d'un ordinateur unique et surpuissant, le Multivac. Sans parler de la conception des rapports entre l'homme et la machine.

Pour faire simple, c'est un excellent recueil de nouvelles de Asimov, dans la droite ligne de ceux que j'ai pu lire jusqu'à présent, et bien représentatif de ce qu'il y avait de meilleur dans cette vieille science-fiction des années 50 jusqu'au années 80. Il innove et critique, mais si sa vision est parfois fausse, elle éclaire sur le comportement et la pensée de ces années là. Sans compter que plusieurs chutes sont drôles alors que le ton est sérieux. Quoiqu'on rit un peu jaune. Bref, le recueil est superbe et les 400 pages s'enchainent vite. Une très bonne lecture donc, recommandée, l'auteur est en forme dedans.

(Chronique n°113)

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