lundi 30 septembre 2013

La nuit des temps (René Barjavel)


Depuis le temps que j'en parlais, il fallait bien le faire sortir à un moment ou a un autre. Et puisque j'avais fini Le Grand secret dernièrement et qu'il m'avait fortement rappelé ce livre-ci, je me suis décidé à me reprendre une édition et le relire enfin (je l'avais emprunté à la bibliothèque la première fois). Un roman qui ne quittera plus ma table de nuit, j'en suis certain. C'est le genre de livre que j'aime tellement que je me rappelais des passages entiers avant la relecture, des phrases et des expressions, le final, beaucoup de choses en fait.
Ce livre-là, c'est une des fin les plus atroces que j'ai jamais lu. Et puis c'est aussi un de mes premiers contact avec une beauté sauvage et puissante. Et un des plus beau livre d'amour. Et aussi un excellent livre de science-fiction. Et puis .... Et puis voila la chronique de ce chef-d’œuvre que j'admire et apprécie encore autant jour après jour. Voici, Mesdames et Messieurs, le fameux, le grand, l'immense, le fabuleux ouvrage de Barjavel, La nuit des temps !


Résumé en trois mots : Amour, Science et Tragédie

Il y a des livres dont on a du mal à se défaire, malgré le temps qui a passé depuis la première lecture. Elle m'avait fortement marquée à l'époque, elle m'a encore marquée aujourd'hui lorsque je l'ai relu en une journée seulement, lisant du matin jusqu'au soir, jusqu'à plus soif ce livre que j'aime tant.
J'ai surtout relu ce livre parce que j'avais lu Le Grand secret du même auteur et que j'ai éprouvé une bouffée de nostalgie qui m'a conduite à retrouver ce livre en occasion et me le prendre fissa. Je me suis installé tranquillement et j'ai replongé dans ce récit aussi poignant que lorsque j'étais plus jeune. La lecture fut encore une fois très émouvante.


Contenant des thématiques bien ancrées dans sa période d'écriture (il fut publié en 1968 mais sans que l'auteur n'ai pris part au événement dans la rédaction), et plusieurs thématiques autour de la jeunesse sont marquées par les années soixante. Cependant, le propos du récit se concentre aussi sur la frappe nucléaire, peur de tout un monde durant des années, ainsi que sur la science et surtout sur l'amour. C'est un thème récurant de Barjavel, mais il est ici poussé au plus haut point, entre deux personnes s'aimant de façon incroyablement forte (Eléa et Païkan), ajouté à des amours naissants entre scientifiques de l'expédition, mais également des amours contrariés ou à sens unique (Eléa-Simon), mais surtout un amour de la vie et une haine profonde de la bêtise crasse. D'ailleurs le livre possède une fin qui retrace parfaitement cette idée à mon avis, mais je vous laisse admirer.

Ce qui est surtout beau dans ce livre, au-delà des petites réflexions et de l'inventivité au niveau de l'Atlantide, c'est que Barjavel parle encore une fois d'amour, mais de celui si puissant qu'il vous tire une larme lorsqu'on referme le livre (sauf si vous y êtes totalement imperméable), et qui est superbe. Barjavel à cette thématique d'un amour puissant mais souvent contrarié par quelque chose (le propos est semblable dans Le Grand Secret), associé à de la science-fiction. Ici le mariage est subtil et parfaitement en adéquation. La plume est toujours et encore belle, le récit se dévore en un rien de temps, et il n'y a pas un seul temps mort dans le déroulement de tout cela. On y trouve aussi des belles métaphores (notamment avec une métaphore la tour de Babel) qui apportent du charme à la relecture lorsqu'on redécouvre ces détails. En fait, le récit est parfait.

Ce livre, c'est un des premiers qui m'aura vraiment fait pleurer, et je dois avouer que je fus à deux doigts de recommencer à la relecture. Le récit n'a rien perdu de sa force et de son charme, malgré le poids conséquent des ans maintenant, et le propos est toujours aussi bon, que ce soit celui scientifique, celui sur l'Atlantide ou bien celui sur l'amour et la révolte étudiante. Tout est bon, du début à la fin, et celle-ci, cruelle mais belle vous laissera avec une histoire de Roméo et Juliette revisitée qui n'a rien à envier à l'original. Quand on l'a fini, ce livre se range rapidement dans la bibliothèque qu'il en faut pas perdre.
Si je ne peux que vous donner un conseil sur ce livre, lisez-le. Si je peux vous en donner deux, lisez-le et prêtez-le à ceux que vous aimer. 

(Chronique n°72)

samedi 28 septembre 2013

Les Ignorants (Étienne Davodeau)


Etienne Davodeau, grand cru de l'année ! Je plaisante, elle à déjà été faite avant moi. Cette BD est amusante, puisqu'elle inaugure la section documentaire de la roulotte. Et pour être sur de faire de façon originale, je commence avec une BD documentaire, en fait la première que j'ai lu, avant de passer aux documentaires livres (tout de même plus connus). Et pour cela, le choix de Davodeau est tout indiqué. Cet auteur aura d'ailleurs le partage de cette section avec un autre que j'adore, à savoir Philippe Squarzoni, pour lequel je ferais sans doute une série de chroniques à la suite.
En attendant, plongeons nous dans la campagne, l'agriculture, la viticulture, et l'agriculture écologique, biologique et tout le tintouin ! Explorons ensemble deux domaines si proche, le vin et la BD, avec Les Ignorants de Davodeau !




Etienne Davodeau, c'est un auteur socialement engagé, qui a réalisé plusieurs BD dans un style qu'on appellerait "français" si ça aurait été des films qu'il faisait. En clair des BD tranquille, calmes, loin du bruit et de la foule, toujours au contact des gens, sur des sujets divers mais militant tout de même. Et c'est un grand lecteur de BD (je précise, tout les auteurs de BD ne sont pas forcément des grands lecteurs).
Dans ses livres, il adopte la démarche d'un reportage, cherchant à aller au contact des gens pour son sujet. Du coup, c'est un véritable échange, Davodeau se mettant en scène dedans, posant les questions et constatant, comme un véritable reporter BD.

Eh oui, tailler la vigne c'est pas simple
L'histoire va explorer une année complète, en commençant en 2010 (vers septembre il me semble) lorsque Davodeau propose à un ami, Richard Leroy, viticulteur, un échange équivalent. Davodeau travaillera bénévolement dans ses vignes, apprenant ce qu'il y a à savoir sur celles-ci et l'agiculture byorithmique, et il enseignera à Leroy de la bande-dessinée, en passant par les éditeurs, les imprimeurs, les autres auteurs, les festivals et bien évidemment, des lectures obligatoires chaque semaines. Le tout durant un an.

Bien évidemment, le récit va alors raconter la recherche de deux "ignorants" dans un domaine à la découverte d'un autre. Entre dégustation de vins et festival de Saint-Malo, les deux  protagonistes vont traverser l'année en enseignant également au lecteur ce qu'ils ont à dire. Et le tout mis en très beau dessin très clair (je vous laisse admirer dans la galerie que j'ai mise). Davodeau à un dessin clair et précis qui va à l'essentiel, et le noir et blanc rentre à merveille dans ce cadre. Ce qui est amusant aussi c'est de voir la conception du dessin dans la BD, comment les planches s'écrivent au fur et à mesure, avec le regard du vigneron dessus. Le principe de mise en abime de la BD est très bien fait.
Je vous rassure, c'est exagéré

Le principal propos de la BD sera le vin, de sa culture à la mise en bouteille. Le tout avec des moments autour de la BD, dans laquelle Davodeau essaye de transmettre son gout pour cet art à Leroy. D'ailleurs il y aurait tout une question qui est faite dans le livre sur l'art. Les auteurs comparant leurs créations respectives, l'un des bouteilles de vin et l'autre des albums de bande-dessinées, chacun exprimant l'amour de son domaine, ses codes et ses célébrités, son cercle d'initiés, sa façon de concevoir les choses. C'est très intéressant autant sur le plan des connaissances que sur le plan humain, avec deux passionnés qui détaillent leurs amours d'un domaine spécifique. C'est attachant, et j'ai adoré le parallèle qui se fait entre les deux, avec bien plus de points commun qu'on ne pourrait croire au premier abord.
L'ensemble de la BD est super fluide à lire, l'auteur ayant une excellente plume. On rigole beaucoup durant la lecture, avec plusieurs petits traits d'humour, petites phrases faisant mouche. Mais on apprend aussi beaucoup de choses sur divers points, et surtout sur l'agriculture biologique et ses ramifications, en l'occurrence l'agriculture biorythmique. Je ne vais pas détailler, pour savoir ce que c'est et ce que cela implique, je vous laisse lire la BD. Mais là encore, on découvre des choses qui ne sont pas forcément très courante et des pratiques agricoles différentes de ce dont on à l'habitude. J'aime bien ce genre de découvertes.

Après il faut reconnaitre que la BD fait paraitre les choses jolies et belles, elle est dans son optique (ce qu'on ne peut pas lui reprocher) et on a peut-être un point de vue manichéen. Cela dit, un reportage objectif, je ne sais pas si cela est jamais arrivé, du coup ça ne choque pas.

En bref, c'est un excellent type de reportage sur l'agriculture en France, présentant le fleuron de celle-ci, la viticulture, avec ses particularité dans un cadre biorythmique. Le tout est servi par un humour très bon gout qui s'incruste un peu partout et avec un pendant sur la bande-dessinée qui est super-intéressant, d'autant plus lorsqu'on aime bien (et qu'on apprécie le point de vue de l'auteur). L'album se lit d'une traite, avec un caractère très humain et qui vaut largement la lecture. Il serait dommage de passer outre cette belle BD, alors un conseil, lisez-là !

(Chronique n°71)

mercredi 25 septembre 2013

Frankenstein (Mary Shelley)


Encore un classique de littérature, le genre que tout le monde connait (ou croit connaitre), c'est bien évidemment Frankenstein, dont les adaptations cinématographiques auront sublimé la créature dans des films d'horreur de série B bien connus (dont la liste serait si longue que j'y perdrais plus de temps qu'a rédiger cette chronique). Place donc au fameux monstre de littérature, à celui qui créa le mythe, voici donc Frankenstein de Mary Shelley !


Résumé en trois mots : Monstre, Créateur et Création

Donc, ce livre connu, archi-connu, lu et relu, ressassé et dont l'extraction de la substantifique moelle fut un travail de longue haleine entreprit depuis des années et sans doute aussi indigeste que cette phrase me rend donc totalement incapable de faire ici le moindre décorticage précis d'un tel monument de la littérature.
Bref, je ne peux ici que vous donner mon avis (encore une fois), sinon je vous encourage à le lire pour vous faire votre propre avis comme cela doit être le cas avec la plupart des livres de ce genre.

L'histoire est connue, mais je préfère la rappeler : Un bateau est pris dans les glaces. A bord, le jeune capitaine remonte de la glace où il dérivait un homme à moitié gelé et obstiné par une idée. Il traque un autre traineau. Cloué au lit, il raconte son histoire : Frankenstein, jeune chercheur suisse, entouré d'une famille aimante, part vivre dans une ville (Genève il me semble) et entreprend des recherches en biologie et médecine. Génie en herbe, il parvient à trouver au final la formule pour créer la vie. Mais son invention le dépasse. Effrayé par la laideur de sa créature, il s'enfuit, la laissant libre d'agir dans le monde. Un monde qui n'en veut pas. Et le créateur à des devoirs envers sa créature. A moins que ce ne soit l'inverse.

Le roman est écrit à la première personne, c'est un narrateur qui écrit à sa sœur dans la première partie, avant de laisser la parole à Frankenstein qui raconte son histoire, dans lequel la créature se retrouvera à la raconter aussi (en terme d'imbrications d'histoire c'est pas mal, surtout quand la créature raconte une autre histoire dans son récit). Il est d'ailleurs assez noir et les morts se succèdent tout au long du récit (en même temps, c'est mérité).
Le ton du récit m'a beaucoup fait penser à Dracula, sur la forme et les tournures de phrases très typées XIX ème, et puis sur certain fond, notamment question amitié, religion, croyances, bonté ... Quand on sait ce qu'a produit le XIX ème comme horreur (je déteste ce siècle), c'est assez ironique, mais le propos n'est pas là (sinon je parlerai encore demain).

Le récit à un fond très intéressant, et qui mérite plusieurs grilles d'analyse (relation entre père et fils, homme et dieu, homme et nature, créateur et son œuvre, artiste et son œuvre ...) qui conduisent à un roman complexe dans la trame, et qui mélange assez habilement les sentiments, puisque nous avons une créature haï sans qu'elle n'ai jamais rien demandé pour cela, un créateur dépassé par son œuvre et qui souhaiterai la retirer, des sentiments de haine de part et d'autres envers son opposé, mais le tout de deux points de vue. Plein de questions se posent : le créateur/la créature est-il/elle redevable à l'autre de quelque chose ? Peut-on contrôler tout ce qu'on crée ? Les métaphores abondent, et les questions soulevées sont pertinentes.

Cependant, il faut tout de même dire que le roman aurait gagné à perdre cet esprit très XIX dans le style d'écriture, et dans la narration également (je vous garantis que la description des femmes à de quoi faire hurler, d'autant plus que c'est une femme qui écrit, et que certains passages sont vraiment barbants). En tout cas, les lecteurs se régaleront d'une histoire qui n'a pas perdu beaucoup de sa force, pour plusieurs raisons, mais qui reste un peu trop ancré deux siècles en arrière et mériterait peut-être un dépoussiérage. Mais je ne crache pas dans la soupe, le roman est bon.


Ce roman, c'est vraiment de la philosophie autour de nombreuses questions et des thèmes qu'on veut y voir. L'auteure à sut bien manier les deux facettes de cette histoire pour en faire sortir tout l'intérêt (ce qu'en fait je n'ai pas retrouvé dans Dracula), et la lecture est très sympathique, assez rapide également, et se fait avec tout de même du suspense (même si je connaissais déjà la fin). En bref, le roman est toujours aussi classique mais se lit encore très bien, et je pense qu'une lecture ne peut pas faire de mal. Rien que pour son statut, et pour les débats qu'il peut succiter.

(Chronique n°70)

lundi 23 septembre 2013

Stardust, le mystère de l'étoile (Neil Gaiman)


Cette fois-ci, j'attaque Gaiman par les productions moins cotées, celles d'ouvrage moins réputés. J'ai craqué pour celui-ci à cause de la maison d'édition (qui nous donne encore une belle couverture), et j'ai décidé de le lire rapidement dans un weekend, n'ayant pas trop le temps (oui, c'est logique). Je me suis retrouvé tout content à la fin, et maintenant que je peux le retaper, je m'empresse de faire ma chronique.


Résumé en trois mots : Conte, Etoile et Féerie

Donc, encore un Gaiman. Oui, je deviens franchement accro à cet auteur, je crois bien qu'au final je vais avoir tout ses livres. Ah, la régie me signale que c'est déjà fait ? Bon, ben dans peu de temps je les aurai tous lu alors. Enfin, quand j'aurais dégagé suffisamment de temps pour les lire. Me connaissant ça sera la semaine prochaine ....

Bref, j'ai lu rapidement ce petit conte de Neil Gaiman, qui nous régale encore une fois avec un superbe ouvrage, que j'ai vraiment dévoré en peu de temps. Gaiman reste un conteur de génie, sachant écrire suffisamment bien pour vous donner envie de lire jusqu'au bout chacun de ses livres. Ne serait-ce que pour l'ingéniosité qui s'en dégage, les multiples bonnes idées qui le parsèment ou simplement l'intrigue qui peut très bien nous réserver une petite surprise finale.

Ici, l'histoire s'inscrit résolument dans celle des contes, avec un personnages jeune qui veut aller chercher une étoile tombée du ciel, pour les beaux yeux de sa belle. Cependant, il y a plusieurs problèmes. Des sorcières, qui s'intéressent à l'étoile, des frères, qui veulent la retrouver également, mais pas pour les mêmes raisons, et surtout une foule de personnages tous plus étrange les uns et les autres qui peuplent la contrée. Car oui, cette contrée est étrange. Elle est située au-delà du mur du village, celui qui est toujours gardé, celui qu'on ne franchis qu'une fois tout les neuf ans pour la foire, celui qui marque la frontière avec le monde des fées. Et l'enfant va connaitre bien des aventures.

Ce conte résolument moderne semble décalé à bien des instants, mais possède un fil directeur classique d'un conte (une quête quelconque), mais un esprit résolument Gaiman. Plein de personnages vont intervenir, l'humour est très présent sous toutes ses formes, mais aussi des moments plus tendre et parfois un peu violent également. Le tout conduit par une main de maitre et un rythme qu'on ne relâche pas un instant. C'est aussi plaisant à lire que ses autres livres, et en le lisant, j'ai eu l'idée que ce roman doit sans doute passer encore mieux lorsqu'on le lit aux enfants, à voix haute.


Un excellent conte signé Gaiman. Si l'histoire respecte les codes du conte et reste par bien des côtés conventionnelle, elle n'en est pas moins intéressante, autant pour l'humour que pour le récit qui va nous faire voyager d'une belle façon dans ce monde féerique. Une bien belle balade, que j'ai fait sans trop réfléchir, charmé par l'ensemble du récit. Je ne peux que en conseiller la lecture, qui est à mon avis recommandé aux enfants. C'est un très bon auteur que celui-ci, et il le confirme encore une fois.

(Chronique n°69)

jeudi 19 septembre 2013

La clé des vents (Stephen King)

Stephen King, c'est un grand, un puissant, un auteur que j'adule. Alors quand je vois qu'il a sorti un livre complémentaire de sa fameuse série La tour sombre que j'ai simplement adoré (et dévoré), je me suis promis de l'acheter rapidement (j'ai mis du temps à cause du prix surtout). Le livre était court, et pris par le propos et le retour dans l'entre-deux monde, je l'ai dévoré dans la journée. Alors qu'en ressort-t-il au final ? Je vais vous dire ce que j'en ai pensé :


Résumé en trois mots : Fantastique, Fantasy et Conte

La lecture de ce livre est indissociable pour moi de la lecture de la saga La tour sombre du même auteur, mais il est bien précisé en introduction que le livre peut se lire sans connaitre cette série. Je pense que c'est faisable, mais le lecteur néophyte de l'univers de S. King perdra beaucoup de références et de nombreuses petites allusions que l'on retrouve dans ses autres livres. Je pense donc que la lecture est à faire plutôt lorsqu'on connait La tour sombre, et j'ajouterais même qu'a mon avis cette lecture devrait se faire lorsqu'on à déjà fini la série.

Chronologiquement, ce tome s'intercale entre les tomes quatre et cinq de la série, une sorte de parenthèse dans le récit, et présente un beau conte à tiroir. En fait vous suivrez le Ka-tet de Roland (en fait, un groupe de quatre personnes et un animal proche du chien), lorsqu'il doit s'arrêter pour un moment, car un coup de givre arrive (grosso modo, un refroidissement brutal et meurtrier de l'atmosphère, accompagné de vent). Le groupe est dans une maison au cœur d'une ville en ruine, et Roland leur raconte une histoire de sa jeunesse, une quête qu'il avait fait étant tout jeune pistolero. Dans cette quête, il en vint un moment à raconter une histoire à un jeune garçon. L'histoire que lui lisait sa mère étant plus jeune, celle de La clé des vents. Nous avons donc un conte dans un récit dans une histoire. Certains qualifient d'ailleurs ce livre de recueil de nouvelles, puisqu'il y en a trois imbriquées, mais je trouve qu'elles se répondent bien entre elles.

La lecture de ce récit est des plus plaisant si vous connaissez La tour sombre, puisqu'on y retrouve avec un grand plaisir les personnages de la série mère, dans une atmosphère identique. C'est comme un bon souvenir qui se rappelle à nous et nous dévoile un nouveau morceau de lui que l'on avait oublié. Je l'ai lu dans la journée, preuve encore de la qualité de la plume de S. King, qui nous entraine très facilement dans ses histoires et ne nous lâche plus.

Mais .... Mais si la plume de S. King est toujours sublime, je dois avouer que j'ai eu du mal avec certaines choses. Déjà, je dois dire que le récit de Roland est assez terne, et sans grand intérêt. Pas de rebondissement, une enquête rapide et peu intéressante. C'est très curieux comme impression, mais je dirais qu'elle ne sert qu'à préparer le conte de La clé des vents, car l'histoire manque de développement. Je ne sais pas si c'est le choix de l'auteur de base, ou s'il a décidé de raccourcir le récit, mais il manque quelque chose pour moi. Cela dit, la première partie est assez bien faite; c'est le dénouement qui est plat.
En revanche, le conte de La clé des vents est superbe. Je l'ai adoré, dans l'ambiance de cet entre-deux monde, les personnages charismatique, l'enfant extraordinaire, l'homme en noir qui revient encore une fois, les problèmes d'alcoolismes (réguliers chez S. King), une situation digne de n'importe quel conte, une certaine noirceur tout de même, ... Le récit est vraiment très bon, et les quelques morales qu'on y trouve ne sont pas niaises, loin de là. Je regrette juste un poil que les méchants soit un peu caricaturales, des grosses brutes avinés (qui, avec les imbéciles apeurés et obèses constituent les boucs émissaires de l'auteur) et un homme en noir qui ne dépareillerait pas à côté de Randall Flagg. Et le récit nous dépayse beaucoup, ce qui n'est pas pour me déplaire, évidemment.

La lecture de ce récit m'a replongé dans une ambiance que j'avais adoré et que je ne pensais plus retrouver un jour avec un œil encore vierge, et ce fut pourtant le cas. J'ai adoré la lecture de ce livre, bien qu'il soit selon moi un cran en-dessous du cycle de base, et pas l'un des meilleurs de Stephen King. Mais il reste très bon, un agréable moment de lecture assez long, pouvant nous émouvoir et nous émerveiller. Le livre est très bon dans son ensemble, sa lecture est fluide et les retrouvailles avec les personnages sont émouvantes. Je ne peux que le recommander à la lecture, car il est selon moi totalement dans l'univers de Stephen King, dans une parfaite adéquation avec les autres livres et ses thèmes favoris. Une lecture très recommandée donc.

(Chronique n°68)

 
Troisième ! Ca avance !

lundi 16 septembre 2013

Des choses fragiles. Nouvelles et merveilles (Neil Gaiman)


Vous aurez compris, je pense, en lisant ma chronique sur Neverwhere ou encore sur American God que j'ai aimé ce que j'ai lu pour l'instant de Gaiman, et que j'étais en attente d'un futur livre de sa part. Celui-ci n'est pas tardé à arriver, en suivant les excellents conseils de Nevertwhere (allez y jeter un coup d'oeil, c'est un blog très sympa à suivre) j'ai pris le tome de Gaiman qui comprenait plusieurs nouvelles. D'ailleurs, si vous voulez lire sa critique sur Des choses fragiles, c'est par là : clic-clic. Et j'ai dévoré ce tome durant la période de révisions des partiels, au rythme très calme de une chaque soir pour me purger le cerveau. Je pense que ça m'a pas mal aidé mine de rien. On se change l'esprit chaque soir ...
Enfin bref, trêve de bavardage inutile. Voyons un peu ce que ce tome a à nous proposer. Sans plus attendre, la chronique détaillée de Des choses fragiles !


Résumé en trois mots : Nouvelles, Fantastiques et Contes

Ce que j'adore avec les livres contenant des nouvelles, c'est que plusieurs auteurs (Stephen King entre autres) ajoutent une introduction/postface qui explique les nouvelles, leurs origines, les moments, les idées qu'elles contiennent. Parfois c'est trois lignes, parfois c'est deux pages. Ce que je trouve génial, c'est qu'on pousse un peu plus loin ce qu'on a déjà lu ou ce qu'on va lire, et la nouvelle prend un nouvel aspect. Dans cette optique, il faut avouer que c'est souvent après lecture que c'est intéressant, sauf dans de rares cas. Et dans tout les cas, c'est une façon de percevoir l'auteur derrière l’œuvre. Si vous êtes adepte d'un auteur en particulier, vous adorerez cette pratique, dont je raffole. C'est souvent aussi intéressant que l'ouvrage.
Si je précise cela, c'est parce que avant même que vous ne commenciez à lire le recueil, vous aurez 27 pages dans lesquels Gaiman vous expliquera ce qui a conduit à chaque nouvelle, ou bien simplement quelques petites anecdotes autour de l’œuvre. Au final, c'est super intéressant, autant dans l'idée qu'on se fait de la nouvelle que dans les dimensions qu'elles peuvent prendre.
Alors je précise également que ce recueil est à mon avis plus sympathique si on a déjà lu Américan Gods, mais que avoir quelques connaissances en Gaiman est toujours pratique. Sinon, je pense qu'on perd un peu à la lecture.

Ceci dit, que nous propose l'ouvrage ? Rien de moins que 31 récits, allant d'une nouvelle longue à un poème d'une page. C'est donc une sorte de fourre-tout hétéroclite qui vous attends, avec pas moins de 460 pages, plus une interview en post-face qui est aussi intéressante que le reste (je suis assez fan de ces petits ajouts sur un auteur que j'aime particulièrement). Pour éviter de faire un avis trop long, je commenterais juste ceux qui m'ont particulièrement marqués dans le récit (et il sont nombreux).

Le premier récit, Une étude en vert est juste excellent. Il mélange le monde de Conan Doyle (Sherlock Holmes) et H.P. Lovecraft dans un récit où se mêlent grands anciens, fantastiques et enquêtes par un détective surdoué. Je dois dire que j'ai été bluffé par la performance, dans laquelle j'ai retrouvé l'esprit des deux auteurs d'une manière remarquable. La nouvelle est une superbe introduction au recueil d'ailleurs.

Les nouvelles L'heure de fermeture et Amères moutures sont dans un style très personnel à Gaiman, dans lequel j'ai retrouvé des accents et des échos à Américan Gods ou Neverwhere, avec des passages plein de mystères non expliqués, des secrets et des histoires qu'on se raconte les uns aux autres. Gaiman semble beaucoup aimer raconter des histoires je crois. En tout cas il le fait très bien. Dans ces deux nouvelles nous allons explorer des faces cachées, des personnages qui disparaissent et des personnes qui racontent des histoires. Les deux sont prenantes (mais j'ai une petite préférence pour Amères moutures).

Souvenirs et trésors est une nouvelle intéressante mettant en scène un duo que l'on retrouvera dans une autre, et qui est vraiment intéressant. Les duo, c'est quelque chose d'efficace dans les romans de Gaiman, semblerait-il, et il en fait très bon usage ici. La nouvelle prend un cadre particulier, et j'ai bien aimé le traitement de l'histoire.

La vérité sur le cas du départ de Mlle Finch m'a presque fait rigoler, oscillant entre le fantastique et l'angoissant, avec à côté une chronique sociale ordinaire. je dois dire que c'est sans doute la nouvelle la plus proche de Neverwhere par son côté souterrain et, encore une fois, très mystérieux.

La Saint-Valentin d'Arlequin a un petit côté sympathique, et si elle n'est pas la plus notable du recueil, je dois dire que j'ai beaucoup aimé. Elle tempère avec l'ambiance des autres récits.
Qu'est-ce que tu crois que ça me fait est aussi très intéressant, avec un côté sexuel assez prononcé (et un peu sidérant par rapport au reste), mais formant une drôle d'histoire d'amour.

Nourrir et manger est très proche d'un récit qu'aurait écrit un Stephen King, et m'a d'ailleurs fait penser à une nouvelle de celui-ci (Le raccourci de Mme Todd dans le recueil Brume), avec un homme rencontrant un autre qui lui explique une histoire incroyable à propos d'une femme. Je n'en dirais pas plus, mais l'angle choisit est très bon encore une fois.

Goliath est un récit qui ressemble énormément à Matrix (le film), mais traité d'une toute autre manière. Je n'en dis pas plus encore une fois, je vous laisse le savourer, il est très bon. Et la fin est juste excellente, parfaite.

Comment parler aux filles pendant les fêtes, qui nous donne un récit au cœur d'une fiesta dans une maison (un peu comme dans Américan Pie), mais avec une touche d'extra-terrestre très peu conventionnel. Encore une fois, on retrouve l'angle d'attaque de Gaiman, qui sait surprendre et qui nous amène là où l'on ne s'y attend pas.

L'oiseau-soleil, un récit intéressant mais dont j'ai senti venir la fin avant qu'elle ne vienne. Ca gâche un peu le tout, dommage.

Le monarque de la vallée, dans lequel nous retrouvons Ombre (d'Américan Gods), cette fois-ci en Angleterre, pour une réception très spéciale. C'est avec un grand plaisir que j'ai retrouvé ce personnage et ce monde, pour une nouvelle assez longue d'ailleurs, faisant près de 70 pages tout de même.


Dans l'ensemble, on retrouve très nettement la patte de Gaiman, son style d'écriture très prenant et ses idées remarquables de mondes et d'histoires. Je dois dire que je suis très content d'avoir pu lire ce recueil, et il m'a semblé que Gaiman s'en sort mieux avec les récits courts, offrant des histoires plus construites et plus surprenante. Peut-être qu'il vaut mieux pour lui les récits courts et percutant ? En tout cas il sait mettre dans très peu de pages une ambiance convaincante. Je n'ai pas parlé des récits en poèmes, qui sont très sympathiques à lire, souvent à l'oral d'ailleurs (la poésie se lit mieux à l'oral je pense) mais pour lesquels je regrette un peu la traduction en français. L'idéal aurait été de laisser l'original en français et de mettre la traduction. Mais je chipote, le tout est très bon comme cela.


Pour résumer brièvement, ce recueil de nouvelles est un très bon cru dans la cuvée Gaiman, contenant beaucoup de textes intéressant, avec plus d'un qui vous tiendra en haleine sans que vous puissiez arrêter jusqu'à avoir fini. L'enchainement des textes courts est parfait, on peut lire à petite quantité sans le moindre souci. Je dois dire que l'ambiance des textes ressort parfaitement, les nouvelles sont presque toutes très efficaces ... Non, je n'ai pas grand chose à reprocher à ce livre, qui est pour moi une nouvelle preuve du talent de Gaiman. Je continue dans peu de temps avec Stardust. A lire ! (surtout si vous avez aimé les autres).

(Chronique n°67)

samedi 14 septembre 2013

L'attrape-coeur (J.D. Salinger)


Encore un roman court et considéré comme culte que je me suis décidé à lire, suite à toute les critiques enthousiastes et à son statut de légende du roman. J'ai décidé de l'acheter de le lire, profitant d'un voyage sur Paris pour le terminer (ah, la joie des transports en communs dans lesquels on peut toujours lire ...). Et après trois soirs, je finis enfin ce petit roman, considéré comme l'un des plus vendu, étudié aux États-Unis, et dont les explications sont légions (je vous laisse chercher par vous même).
Qu'en ai-je tiré, petit français qui le lit pour la première fois sans savoir à quoi s'attendre ? Et bien ...


Résumé en trois mots : Jeunesse, Escapade et New-York

Pour faire bref, je n'ai pas du tout aimé ce livre. En fait, je me suis même fait sacrément ch... suer à le lire jusqu'au bout. Concrètement, je n'y ai pas vu le moindre intérêt. Le personnage principal m'a insupporté dès le début, l'exemple typique de celui que j'appellerais "le petit con", qui nous explique la vie selon son point de vue. Déjà je n'ai pas été du tout d'accord avec sa vision, mais je l'ai trouvé incroyablement stupide et dénuée d'intérêt. Le personnage m'a paru juste inintéressant.

Ajoutons à cela le style d'écriture qui ne m'a pas du tout plu, un mélange de mots grossiers toutes les pages et de style direct, j'ai eu du mal. Je ne suis pas réfractaire à cela, mais là, je dois avouer que le style m'a paru lourd et considérablement alourdi. Le tout me donnait vraiment l'impression d'avoir été écrit par le personnage (ce qui est un bon point), mais ne supportant pas celui-ci, je n'ai pas aimé du tout.

Ensuite, l'histoire m'a laissé de marbre. Nous suivons un jeune homme qui ne sait pas quoi faire de ses dix doigts, qui se cherche, qui ne se comprend pas mais croit tout savoir ... Un jeune qui veut essayer d'être adulte mais sans l'être, qui imite les adultes alors qu'il n'en est pas un ... Je n'ai pas eu la moindre compassion pour lui, ni le moindre intérêt. Au fur et à mesure que ça avançait, je me disais qu'il s'agissait là d'un jeune paumé qui m'a paru perclus de défaut.

En clair, je n'ai pas du tout aimé ce livre. Et pour être parfaitement honnête, je ne vois pas du tout les motifs de son statut de culte. Il m'a paru complètement inintéressant, peut-être plus destiné aux adolescents en pleine crises et qui veulent retrouver ce genre de héros, mais dans mon cas je n'ai pas du tout été sensible à la vie de ce pauvre gars, qui m'a tout l'air d'un ado aussi bête que n'importe quel autre. Un gros bide dans mon cas, et je vous le déconseille chaudement. Je ne vois qu'un avantage à sa lecture : il est court, et donc lecture rapide. Le reste ... Je cherche encore.

(Chronique n°66)

Huitième participation. La fin n'est plus très loin à présent

vendredi 13 septembre 2013

L'écho du Grand Chant (David Gemmell)


Encore un Gemmell (oui, je sais, j'insiste un peu trop avec cet auteur), que je me suis pris pour voir si j'allais enfin trouver ce qui enthousiasmait tant les autres auteurs/lecteurs de fantasy, et surtout parce que j'aime beaucoup la tête que ça à dans ma bibliothèque toute la collection des 10 ans 10 romans (au moins il y a de la couleur !). J'ai donc choisi celui qui me semblait le moins pire (bon, j'ai finalement pris les deux), et je trouvais que le scénario n'avait pas l'air trop pourri. Je me suis laissé tenter, et j'ai recommencé avec lui en me disant qu'au moins c'était des classiques de la fantasy.


Résumé en trois mots : Esclavage, Énergie et Envahisseurs

Le roman raconte l'histoire d'une civilisation, celle des avatars, qui a vu son empire s'écrouler lors d'un raz de marée qui à dévasté sa capitale et son empire, les obligeants à vivre dans d'autres villes. Hors, le peuple Avatar à tiré sa puissance du soleil, et il est maintenant réduit au même rang que les peuplades qu'il dominait jadis. Car les Avatars étaient immortels et pouvaient se soigner à volonté, ils maitrisaient des armes impressionnantes et rien ne pouvait les atteindre. Aujourd'hui, la source de leur pouvoir est tari, et il n'ont plus que peu de puissance avec eux. Les Avatars doivent faire face aux peuplades qu'ils considéraient toujours comme des inférieurs, des esclaves, et qui aujourd'hui se rendent compte de la faiblesse et de la mortalité de ce peuple. Sauf qu'un autre cataclysme est arrivé. Un autre peuple est arrivé, par delà l'océan. Un peuple qui ne veut qu'une chose : honorer et contenter sa déesse, et pour cela, il faut des vies. Beaucoup de vies. Les ennemies d'hier doivent aujourd'hui s'allier malgré leurs différents contre ce nouveau venu qui n'est pas tendre.

Ce roman me réconcilie encore un peu avec Gemmell, avec à nouveau les mêmes défauts et les mêmes qualités.
Commençons par les défauts : on retrouve les codes classique de la fantasy (héros immortels dans les batailles, droiture morale, rédemption, héroïsme et sacrifice ...) qui viennent gâcher l'histoire, une fin trop abrupte et un peu trop facile à mon gout, des thèmes très bien vu mais trop peu exploité. Je ne m'étendrais pas trop dessus, c'est juste que dans la globalité j'ai toujours l'impression que Gemmell à eu des excellentes idées qu'il n'a pas exploité jusqu'au bout, et surtout qu'il reste dans une veine trop classique de la fantasy, sans oser aller dans des sentiers inexplorés, prendre des risques (quitte à devoir perdre un lectorat).

Cela dit, il faut reconnaitre que ce roman à de très nombreuses qualités : déjà un style d'écriture qui est excellent, très prenant et qu'on lit sans aucun problème, une construction progressive de l'intrigue qui ne m'a pas déplu, des très bonnes idées au niveau de certains personnages (le questeur Ro, Rael ou Viruk), des thèmes très sympathique (esclavage, Déification, ...), une mise en scène efficace, des passages bien prenants, des batailles prenantes, etc ... Je dois dire que le roman, même s'il reste très classique dans le fond, m'a beaucoup convaincu sur la forme. Gemmell agrémente par exemple les débuts de chapitre d'extraits de légendes. J'ai mis du temps à comprendre qu'il s'agit des légendes écrites après l'histoire du roman et parlant de celui-ci (en clair vous lisez l'histoire qui s'est passé et sa version légendaire). C'est vraiment super bien fait, et je n'ai compris le principe que vers la moitié du livre.
J'ajouterai qu'il y a une certaine ressemblance avec un monde bien connu (notamment une image un peu déformée des amérindiens, de l'esclavage par l'Europe, des sacrifices aztèques ...), mais c'est assez peu dérangeant.


Donc, ce roman m'a un peu plus réconcilié avec Gemmell. Je ne dirais pas qu'il est le meilleur auteur de fantasy que je n'ai jamais lu, mais qu'il est bon. Même assez bon, faisant des livres qu'on a envie de lire, qui contiennent la plupart du temps une quantité de bonnes idées, mais qui dans la généralité ne vont pas assez dans le fond de la réflexion (alors que ce serait un vecteur parfait et que la voie est tracée). Par exemple, j'ai trouvé le propos développé par Ayesha sur l'esclavage largement plus intelligent et construit que ici (le livre était plus gros aussi, je le sais). Cela dit, il reste assez bon, et la lecture m'a vraiment distraite, à défaut de me transcender. Donc bon, je peux bien lui laisser le fait qu'il est bon.

(Chronique n°65)

Et encore un ! Je ne sais plus à combien j'en suis
 

jeudi 12 septembre 2013

Des milliards de tapis de cheveux (Andreas Eschbach)

Ce livre a atterrit dans mes mains par pur hasard. J'ai surtout remarqué l'édition (les J'ai Lu, qui font des sublimes ouvrages il faut l'avouer), et un autre détail m'a tiqué sur la couverture. L'auteur était allemand, et il semblait que ce soit de la science-fiction. Je me suis alors décidé à le prendre, ne connaissant pas du tout la science-fiction à l'allemande. Je me suis décidé à le lire après le dernier Gemmell, et là .... Je vous explique :


Résumé en trois mots : Tapis, Empire et Univers

Ce livre, je l'ai dévoré en deux soirs, avalant les pages comme des petits gâteaux, et le finissant sur un énorme sourire au lèvres. Je dois dire que j'ai rarement eu ce sentiment en fermant un livre de science-fiction, celui d'avoir lu quelque chose de génial, de vraiment neuf. Un coup d'oeil sur l'histoire vous permettra de comprendre un peu.
Le livre est divisé en chapitres, et en fait il pourrait presque s'agir d'un recueil de nouvelles centrées sur des thèmes communs, un peu dans le genre de Demain les chiens, mais de façon beaucoup plus maitrisé

Chaque chapitre aborde un autre point de vue. En tant que tel, il n'y a pas de héros, puisque vous allez changer de point de vue à chaque fois, oscillant entre les tisserands, le peuple qui les entoure, les vaisseaux qui arrivent, les personnes dans l'espace. Et le tout, comme la trame serré des tapis de cheveux, se mêle sans qu'on s'en rende compte. En fait, même, je dirais qu'on ne repère le motif du tapis que véritablement à la fin. A la toute fin ! Et d'une manière plutôt inattendue.

Le récit est très disparate, et il vous perdra plus d'une fois. La ballade entre les chapitres et les personnes est quelque peu déroutante, puisque vous allez perdre plusieurs fois le fil d'une histoire pour vous tourner vers une autre qui se situe bien ailleurs. En fait l'auteur va vous promener en permanence sans que vous ne sachiez la destinée finale. Du coup, certains chapitres sont vraiment pénibles à lire, puisque vous n'avez aucune idée de son intérêt et de sa cohérence avec le reste du récit. Lorsque vous avez enfin fini le dernier chapitre seulement, tout se met en place de façon cohérente. C'est à ce moment là qu'on se rend compte que l'auteur nous avait entrainé sans que l'on s'en rende compte, dans une histoire très nuancée.

Le propos du récit est très centré autour de la figure de l'empereur, d'un personnage mythique, d'une figure autoritaire absolue, et de tout ce qui peut se greffer autour (notamment le culte de la personnalité), sans compter quelques piques sur la politique et la sociologie. Tout le livre est fait de personnages en demi ton, et de nuances très différentes, lorsque l'on voit les choses d'un côté ou de l'autre. Aucun personnage n'est suffisamment présent pour que l'on puisse parler de héros, et les morts sont nombreuses. Sans compter que la réalité qui nous est présentée sera très changeante .... Je vous laisse découvrir tout cela dans ce livre qui vaut à mon avis le détour.

Un récit assez atypique mais que j'ai trouvé très bon pour ma part, avec plusieurs histoires entremêlés que l'on finit par comprendre, des thématiques abordées d'une très bonne façon, assez peu classique, et qui m'ont beaucoup étonnées notamment sur la fin. Avec en plus une lecture très fluide et des passages très beaux qui flirtent un peu avec la poésie. Et une fin qui surprendra à mon avis plus d'une personne par sa nature, très spéciale. Je ne peux que vous recommander de le lire pour vous faire votre propre avis, mais je trouve que la science-fiction à l'allemande s'en sort bien pour un premier roman exporté.

(Chronique n°64)

Cinquième ! J'avance doucement
 

mercredi 11 septembre 2013

Danse macabre (Stephen King)

Un petit recueil de nouvelles bien sympathique de Stephen Jung que je n'avais pas encore lu, alors qu'on le vante souvent comme le meilleur de l'auteur. L'ayant trouvé à bas cout, je me suis décidé à le lire tranquillement, durant l'attente chez le médecin, et je fais enfin la critique, maintenant que j'ai à nouveau accès à l'ordinateur. Pour moi, c'est aussi un deuxième billet pour le challenge Stephen King, et les retrouvailles avec un maitre dont j'ai encore une petite pile de livres qui attendent sur la table de chevet. Mais bon, il faut bien lire d'autres choses. Alors voici les nouvelles d'une Danse Macabre de Stephen King.
Résumé en trois mots : Horreur, Fantastique et Réalisme
Les nouvelles de ce recueil sont pour la plupart dans le genre favori de Stephen King : l'horreur. Mais la vraie horreur, celle qui vous cloue sur le lit, qui vous prend au tripes et vous fait tout à coup douter d'une ombre par la fenêtre. Dans le genre, Stephen King est un véritable champion, il faut bien l'avouer. Et en plus, nous avons le droit à une introduction et une préface très intéressante, comme toujours avec l'auteur.
Pour faire simple, je dois dire que plusieurs nouvelles m'ont semblé familière, et pour causes. Deux d'entre elles étaient déjà présentes dans la réedition que j'avais de Salem du même auteur, et tournaient effectivement autour de la même ville. Une des nouvelles semble très proche de ce que Stephen King développera dans Le fléau également, mais c'est plus une parenté qu'une véritable copie. Dans l'ensemble, les autres nouvelles sont assez typé dans le genre de l'horreur et du suspense, mais toute ne sont pas dans le fantastique. Vous en aurez quelques une dans un style mafieux (La corniche), une autre dans un style presque humoristique (Petits soldats), deux ou trois dans un style réaliste (Le dernier barreau de l'échelle, L'homme qui aimait les fleurs), et des très spéciales (Desintox Inc.).

Comme d'habitude, les nouvelles sont très bonnes et se lisent très vite, de façon très agréable. J'ai personnellement eu un gros faible pour la nouvelle Desintox Inc. qui est excellente dans le fond comme dans le traitement. En plus je dois dire qu'il y a un humour noir toujours incroyablement présent. Dans tout ça, il faut ajouter l'idée pas très mauvaise comme méthode pour arrêter de fumer, mais bon ... Je vous laisse découvrir.
Sinon plusieurs nouvelles sont vraiment très bonnes (L'homme qui aimait les fleurs, Le printemps des baies) même si j'ai toujours une préférence pour le style plus réaliste que le fantastique pur et simple. Celles dans ce genre là sont cependant toutes très bonnes, il faut bien l'avouer, même si c'est du Stephen King un peu classique : ça ne finit pas bien, voir très très mal, c'est souvent dur pour les personnages, il y a des choses qui vont vous glacer le sang. Comme d'habitude, Stephen King part d'une situation normale et va la développer de façon à vous coller la trouille sans qu'on ne s'en rende vraiment compte, pour finir sur quelque chose qui va vous glacer le sang. Il est vraiment très doué pour cela.

En fait le recueil contient un peu de tout, du bon et du très bon, et dans l'ensemble je n'ai pas été déçu de ma lecture, même si je dois avouer que certaines histoires sont juste sympathique sans pour autant révolutionner le propos (notamment La corniche ou Poids lourds), mais le format de la nouvelle empêche de s'ennuyer et la lecture est vraiment très rapide. Sans compter que les nouvelles alternent un peu les genre, ce qui permet de ne pas trop se lasser d'un style en particulier.

Pour un recueil qu'on disait souvent comme le meilleur, je ne souscris pas à tout. La plupart des nouvelles sont bonnes, mais je n'ai pas trouvé que le recueil est extraordinaire, comparé à ceux de Brume ou Différentes saisons. Stephen King reste un excellent auteur, c'est certain, et ce recueil un peu plus ancien montre encore l'auteur un peu jeune, avec ses romans d'épouvante qui vont vous glacer jusqu'au sang. Dans le format des nouvelles les choses sont différentes, mais toujours maitrisés. J'ai eu des coups de cœur dedans, d'autre qui m'ont moins plus, mais je ne me suis pas ennuyé. En fait je le considère comme un bon recueil, mais pas son meilleur. En tout cas il vaut la peine d'être lu, les nouvelles valent le coup d'oeil. Et Stephen King reste un maitre absolu, sans aucun doute.

(Chronique n°63)


Deuxième livre du challenge. On progresse !

dimanche 1 septembre 2013

La conjuration des imbéciles (John Kennedy Toole)

Depuis le temps que j'en entendais parler, souvent plus de l'histoire de l'auteur que de son œuvre véritablement, je me suis dit qu'il fallait tout de même que je le lise un de ces jours. Et cette année je m'y suis enfin mis, notamment dans le cadre du challenge littéraire, qui aide sacrément pour lire certains livres, il faut bien l'avouer. J'ai pris le livre, je l'ai lu, et j'ai lu très lentement, et enfin aujourd'hui je l'ai terminé, pour finir par écrire cette chronique en même temps que toute celles que j'ai en retard depuis un mois. Voici donc ma contribution suivante au challenge des romans cultes avec le livres légendaire de Toole, La conjuration des imbéciles.


Résumé en trois mots : Humour, Imbécile et Nouvelle-Orléans

Le livre va en fait se concentrer sur un personnage et son entourage. Ce personnage, c'est le fameux Ignatus Reilly (celui avec la moustache, en bas, sur la couverture), qui va nous entrainer dans sa vie et surtout dans sa ville, entre les personnages plus débiles les uns que les autres, dans une vie qui est hallucinante, par un personnage complètement dingue. Une vraie conjuration d'imbéciles, c'est vraiment le mot.
L'histoire est celle de ce personnage, hautement original, qui va tenter de trouver un travail à trente ans, vivant chez sa mère, alors même qu'il est prétentieux, hautain, et dédaigneux de tout être vivant sur Terre. Sans compter son ex-petite amie, et ses voisins, un agent de police brave mais stupide, un bar sordide, des patrons dépassés, des employés calmes, et une mère qui n'en peut plus de cette situation.

La lecture de ce livre est arrivé juste après celle de Le seigneur des porcheries, et j'ai eu du mal à rentrer dans le type d'ouvrage qu'il représente. En effet, le genre est résolument ironique, jouant sur un humour de situation et de phrases, avec des personnages haut en couleur, du genre qu'on ne croise pas souvent mais qui constituent la grosse partie de nos collègues. Toole joue avec ses personnages, les mettant dans des situations que l'on imagine même plus au bout d'un moment, les baladant dans toute la ville sans temps mort, changeant de point de vue et de personnage pour mieux nous montrer l'imbrication des histoires en tout sens.

Cependant, j'ai eu beaucoup de mal à apprécier l'histoire, et j'ai même manquer de laisser tomber au bout de cent pages. La faute au personnage principal, qui m'insupportais tout simplement au plus haut point. Quand quelqu'un est con à ce point, j'ai vraiment du mal à supporter. Mais le pire, c'est que tout le monde autour ne semble pas se soucier de faire quelque chose. Du coup j'avais envie de gifler la moitié des personnages présent pour leurs dire de se réveiller. Sans parler des réflexions qui m'ont semblé souvent ennuyeuse, et pas toujours très utiles. Ces réflexions par Ignatus ponctuent l'ouvrage régulièrement, et j'avais une forte envie de les zapper en les voyant arriver. Mais bon, j'ai fait violence et finalement c'est passé (a peu près). Mais j'ai eu du mal.
En fait, c'est passé les cent premières pages que j'ai réussi à me mettre dans le bain et apprécier le récit, ainsi que l'humour. Auparavant, c'était plutôt pénible à lire. La fin allait un peu mieux, mais j'ai fermé l'ouvrage avec un soupir de soulagement tout de même. Et une petite sensation d'être passé à côté du chef-d’œuvre promis.

Pour faire simple, le récit est bon. Les personnages sont énervants (et pour la plupart très cons), l'humour est omniprésent et il y a des piques dans tout les sens et contre tout le monde. J'ai vraiment bien aimé le principe de la connerie universelle, de cette conjuration d'imbéciles, mais j'ai eu un mal fou à rentrer dedans, et par rapport à cette débauche de stupidité, j'ai préféré l'humour noir et le récit sombre de Tristan Egolf dans son Seigneur des porcheries. En tout cas, je pense qu'il peut se lire, surtout par son statut culte, mais pour ma part c'est une déception venu d'un roman vanté comme un des meilleurs. Je repasserais pour le coup.

(Chronique n°62)
 
Septième participation ! Et j'ai les livres qui me
feront terminer le challenge sur la pile des ouvrages à lire,
je devrais donc le terminer dans les délais