jeudi 31 octobre 2013

L'alchimise (Paulo Coelho)


Celui-là, c'est mon coloc qui m'a tanné pour que je le lise, et quand je dis tanné, je dois dire qu'il a vraiment bien insisté pour que je le lise, m'expliquant que c'était un des meilleurs romans qu'il avait jamais lu. Quand je l'ai vu en occasion, je n'ai pas hésité un instant et je l'ai pris. Puis, profitant de deux heures de train où j'étais oisif, je l'ai lu (dans le même trajet j'ai lu Comme un roman et Malavita) et j'ai fini en marchant dans la rue, à la faible lumière de quelques lampadaires. Comme quoi, c'est possible de lire en marchant.



Résumé en trois mots : Initiation, personnel et Voyage

Ce roman s'inscrit en droite ligne de Jonathan Livingston le goéland ou de classique Le petit Prince, qui sont tout deux également des romans d'apprentissages et plus généralement des contes philosophiques. Je pense même qu'il y a un autre terme pour le désigner, mais j'avoue qu'il ne me vient pas en tête. Si jamais je le retrouve, je le rajouterais.

Il faut avouer que l'intrigue est assez linéaire, ce n'est pas du rebondissement permanent, même si des surprises vont venir parsemer la quête de notre jeune aventurier. C'est surtout pour le fond que le roman importe. C'est un roman puissant, et dont la ligne de conduite serait : réalisez vos rêves. Dans ce sens, j'ai trouvé un fond commun avec Jonathan Livingston le goéland. L'idée de se réaliser soi-même, de faire ce qu'on veut de sa vie, d'oser aller loin dans ses envies et de ne jamais baisser les bras. Et surtout, de tout le potentiel dans l'humain, le fait qu'on puisse aller bien plus loin que notre seule imagination le laisse à penser. Partons au-delà de tout, abaissons les frontières conventionnelles, la vie est faite pour aller bien plus loin !

C'est surtout ce fond qui attire dans le roman, mais la forme n'est pas mal, le style est très bon et le roman se dévore d'une traite. Je n'ai pas lâché les aventures philosophiques du berger, et jusqu'au bout je voulais lire. Le rythme ne faiblit pas un instant. Cependant, je dois avouer que les idées m'avaient plus fortement marquées dans Jonathan Livingston le goéland, peut-être parce que je l'ai lu en premier, sans doute que je les ai lu sans un intervalle suffisant, probablement que je suis déjà un peu trop "mur" pour apprécier pleinement toute la saveur de ce genre de roman. Mais quoiqu'il en soit, j'ai pleinement apprécié ma lecture.


Je dois bien remercier mon coloc sur ce coup, puisque j'ai véritablement aimé cette petite pépite littéraire, bien connue, conte philosophique, roman initiatique, découverte de soi. Je l'ai apprécié sur toutes ses pages, je ne peux que en recommander la lecture, d'autant plus à des personnes plus jeunes, des ados et des futurs adultes. Des gens qui veulent chercher un sens à leurs vies, des gens qui se perdent. Ou bien des gens curieux, des personnes qui aiment rêver, vivre, être heureux. C'est le genre de roman qu'on peut offrir aussi sans craindre de mal viser. Il est juste, terriblement juste. A lire, et à offrir.

(Chronique n°87)

Et encore un ! Et de onze, on continue

mardi 29 octobre 2013

Jonathan Livingston le goéland (Richard Bach)


Un livre tout petit, tout plat. Lu en ... un quart d'heure ? Il contient des petites photographies de l'auteur, qui les a pris de son appareil. Toutes représentent les goélands. Et le livre se lit vite, bien évidemment. Il fait moins de cent pages. Et il coute 3 €. Il les vaut, largement. Je l'ai lu parce qu'il s'intégrait dans le challenge. Je ne pensais pas lire quelque chose de ce genre. Quel genre ? Celui qui vous laisse hagard, les yeux dans le vague, la tête bouillonnante, qui vous donne envie de vous exprimer, de parler, de bouger, de jaillir en dehors de vous-même dans l'instant. J'ai aimé ? Oui.


Résumé en trois mots : Goéland, Liberté et Initiation

Ce roman, je l'ai adoré. Déjà, il est court, très court. C'est d'autant plus sympathique, mais c'est juste parfaitement bien écrit. Condensé, bien résumé, sans trop de fioriture, sans se disperser. L'essence même de la chose est contenue la dedans. Sans superflu. Et le tout rapidement, des mots précis, direct. Le langage aide beaucoup. Tout est beau.

Et quelle histoire. Un conte philosophique, initiatique. Une démonstration d'idée, celle de liberté. L'exposition d'un concept clair, la liberté, moteur de tout. Une façon si belle de la mettre en scène qu'on peut crier au génie. C'est une façon belle et simple de montrer la chose. Le paradis n'existe pas comme lieu, la liberté est un droit inaliénable. On ne doit jamais y toucher. Quelle beauté dans la conception. J'en suis encore envahi.


Un livre beau. A lire, tout simplement. Court, efficace, simple, c'est exactement ce que j'appelle un livre de conte philosophique. On réfléchit sans s'en rendre compte. Classique, oui, culte, oui. Je ne peux pas ajouter grand chose. Lisez-le.

(Chronique n°86)

Et un de plus !

dimanche 27 octobre 2013

La forêt des renards pendus (Arto Paasilinna)

Encore un livre des nordiques ! Eh oui, je me suis décidé à lire encore un Paasilinna, l'auteur extraordinaire et fameux du Le lièvre de Vatanen, Le Bestial Serviteur du pasteur Huuskonen, Le Cantique de l'Apocalypse joyeuse, et tant d'autre livres bien connus et toujours aussi mordants. Lorsque je l'ai vu dans les rayons d'occasions, je n'ai pas hésité un instant. Que c'est agréable de lire un petit roman sans grandes prétentions, humoristique, prenant et toujours inventif. Je pense que vous vous doutez donc de ma critique.


Résumé en trois mots : Humour, solitude et amitié

Pour ceux qui ne connaissent pas encore cet auteur remarquable, je ne peux que vous inviter à aller lire très vite quelques bons livres cités plus haut, non seulement pour votre culture personnelle, mais également pour le simple plaisir de la plume superbe de l'auteur. C'est un finlandais (oui, il sort parfois des choses de ce pays), et connu comme "l'inventeur des romans d'humour écolo" (je n'invente rien). Pourquoi donc ?


Ses romans comportent toujours des thématiques sur l'écologie, l'impact de l'homme sur la nature, le retirement dans une nature sauvage mais pas hostile, un contact avec ses comparasses difficiles, et un rapport aux animaux aussi. Le tout sans prise de tête, sans grande leçon assenée violemment (vous voyez ce que je veux dire). Le style de Paasilinna est facilement reconnaissable avec cette Finlande natale également, très présente, une Finlande belle naturellement, et pas forcément reluisante dans ses habitants.


L'histoire qu'il nous présente cette fois-ci est celle d'un truand à la petite semaine qui décide de frapper un grand coup en volant des lingots d'or. Aidé de deux complices, il en vole trois et tandis que les deux autres vont en prison, il reste à mener la belle vie. Mais voila, les complices vont sortir, et notre truand (nommé Rafael Juntunen) se réfugie dans la forêt du nord de la Finlande. Là il va tomber sur deux personnages bien différents, un major qui s'est octroyé une année de repos de l'armée (Gabriel Amadéus Remes) et la plus vielle femme de Finlande, Naska Mosnikoff. Ensemble, les trois compères vont passer l'année dans un chalet, loin de la civilisation, dans la forêt des renards pendus.


Une histoire qui nous permet de voyager un peu mais surtout de vivre un quotidien simple, la vie au jour le jour quand on est riche et retiré dans un chalet dans une région polaire. C'est décrit de façon tellement bien qu'on s'y croirait et qu'on rêverait de venir vivre avec eux, dans la nature et les contacts humains simples. J'ai adoré le groupe qui s'est formé et la façon dont ils s'organisaient. Sans compter sur l'humour habituel de l'auteur et quelques considérations, autour de l'argent, des gens peu recommandable (en dehors de la vieille, ils sont assez peu "héroïque"), et des rapports entre hommes. C'est assez cynique comme vision de l'humain, mais je ne peux pas lui donner entièrement tord. En tout cas, c'est amusant.


Que retenir ? C'est un roman dans la droite ligne de tout ce qu'a écrit l'auteur, le style reste assez proche, les personnages très loin des caricatures qu'on pourrait se faire, des gueules et des idées en tout sens, une nature belle et de l'humour, un peu de réflexion et un style entrainant, des considérations et une lecture fluide. L'auteur a trouvé son style mais il se renouvelle constamment, apportant des nouvelles idées, des scénarios variés et toujours quelque chose qui nous intéressera. Mieux ou moins bien que les autres ? Pareil, à lire comme on déguste un bon auteur, au coin du feu le soir, dans le crépitement du bois qui brule tandis que la neige et le vent jouent dehors.

(Chronique n°85)

vendredi 25 octobre 2013

La foire des ténèbres (Ray Bradbury)

Un petit livre que l'on m'a prêté sur une citation qui en était extraite (ne me demandez pas laquelle, je l'ai oubliée) et j'ai donc attaqué mon troisième livre de cet auteur si excellent dont j'ai déjà dévoré ses deux chefs-d’œuvre. Cependant, ici le sujet changeait beaucoup des autres fois et j'étais curieux de savoir le résultat. Car un auteur aussi talentueux peut très bien se planter en écrivant dans un style auquel il n'est pas habitué. Le résultat ?


Résumé en trois mots : Angoissant, Foire et Enfance
Déjà, on retrouve de façon très claire le style assez poétique de Bradbury, et ce dès la première page. Les dialogues, les situations, les passages prenants sont vraiment de même facture que ceux de Farenheit 451. C'est d'ailleurs un avantage mais aussi un inconvénient dans certaines scènes, puisque le style ralentis l'action. Mais dans l'ensemble ça fait plaisir de relire à nouveau de la bonne littérature.

L'histoire m'a surpris par les tours qu'elle prenait, mais je dois avouer qu'elle reste dans des limites "classiques", sans grand tour de force. On y a des très bonnes idées, et surtout une excellente réflexion sur le monde des adultes et celui de l'enfance, les limites entre les deux et la façon dont chacun voit l'autre. Ce que j'ai adoré, c'est que le récit ne se limite pas à des adultes nostalgique de leurs enfances, mais à des enfants qui veulent grandir plus vite qu'ils ne le devraient. La comparaison entre les deux est super bien faite.

J'ajoute que, même si le livre n'atteint pas les sommets d'horreur de Lovecraft, on a quand même le droit à des passages bien haletants, des moments de suspenses bien fait et de la tension. Le tout est bien sur enrobé dans la poésie de Bradbury, mais il sait quand il faut faire plus percutant. Cela dit, le discours du père dans la bibliothèque au milieu de l'ouvrage est superbe.

Ajoutons à cela que les personnages sont bien représentés. Le père, les deux jeunes garçons sont charismatiques et très bien représentés, chacun avec ses petits travers et ses peurs, ses envies. Les suivre est un vrai régal puisqu'on ne s'attend pas forcément au rôle dont ils héritent au final.


En clair, c'est encore un excellent Bradbury, autant sur le fond que sur la forme, qui nous entraine dans une fête foraine malsaine et qui va nous réveiller des peurs et des idées qui sommeillent en chacun de nous. Des formes et des envies que l'on peut tous comprendre, et je pense que le livre se classe dans le haut du panier, même si Farenheit 451 reste un incomparable. L'auteur se renouvelle assez, sauf dans le style qui reste reconnaissable, mais le reste c'est du très bon. A lire, surtout quand on aime l'auteur.

(Chronique n°84)

mercredi 23 octobre 2013

Juste avant le crépuscule (Stephen King)

J'ai eu du mal à finir ce Stephen King ! J'ai commencé la lecture il y a .... au bas mot six mois, et j'ai enfin (péniblement) fini le tome qui m'étais tombé des mains déjà trois fois. C'est, je crois, la première fois avec un Stephen King où je n'apprécie pas mais qu'en sus j'ai du mal à lire.


Résumé en trois mots : Réaliste, nouvelles et Amérique

Comme je l'ai déjà précisé, Stephen King a une immense qualité : ses récits ne sont pas forcément bien écrits, mais ils sont prenants et partent -presque- toujours d'une bonne idée. L'exploration dans le fantastique ou la réalité est souvent originale. Mais .... pas tout le temps.

Ici, Stephen King semble avoir radicalement changé de mode d'écriture. De l'ensemble du recueil, très peu d'histoires sont véritablement du fantastique, la plupart se contentent d'être des récits réaliste avec une légère pointe de déjanté. Ne parlons pas de l'horreur qui n'est présente que dans un seul récit (par ailleurs l'un des plus réussi). Bref, un style curieux pour l'auteur. Et là, c'est le bide.

Pour être franc, le recueil est mauvais. Rien n'est franchement bien dedans, la plupart des histoires sont très dispensable, et je ne parle pas des idées qui sont pour la plupart inintéressante. On a même le droit à plusieurs histoires autour du 11 septembre qui pour le coup font carrément tache au milieu. L'incursion d'une histoire d'horreur relève le niveau et on remarque tout de suite que Stephen King à l'habitude de ce genre, il est nettement plus à l'aise et j'ai eu du mal à décrocher de cette nouvelle (que j'ai lu d'une traite). Mais la plupart des autres ... Rien de bien n'en est ressorti. J'ai même eu la sensation que le style en pâtissait. Mais là c'est peut-être une erreur de la part du traducteur, je ne sais pas. En tout cas je n'ai pas retrouvé le Stephen King que j'aime tellement.
J'ajouterai que dans le recueil que j'ai acheté subsiste une erreur d'impression qui fait que j'ai une nouvelle qui n'est pas fini, vingt pages ont été imprimées deux fois par erreur. Quand la lecture est déjà lente, c'est la goutte de trop.

Que retenir de ce recueil ? Que c'est un des moins bon de tout ceux que j'ai lu de l'auteur. Danse Macabre, Brume ou Différentes saisons valent largement plus la peine, on sent que l'auteur à changé de style d'écriture et ce n'est pas en mieux. L'horreur à disparu, le suspense aussi. Nous avons le droit à des récits plus intimistes, quelques un même de société, et l'auteur n'est pas à l'aise avec. Je ne vous le recommande pas, même en temps que fan de Stephen King.

(Chronique n°83)

lundi 21 octobre 2013

Peste (Chuck Palahniuck)

Encore un Palahniuck, mes amis, et pour ne pas prendre n'importe quel livre qu'on m'aurait conseillé, j'ai décidé de prendre un livre complètement au hasard dans le rayon, pour tenter un peu autre chose, voir ce que l'auteur avait aussi fait. Car oui, Fight Club c'est bien beau, mais quid du reste ? De cette façon, je me suis retrouvé avec dans les mains le livre Peste. Un scénario qui semblait assez intéressant, et je me suis dit qu'on pouvait se lancer. Et là, la lecture ...



Résumé en trois mots : Humour, cynique et Amérique

Ce roman m'a fait une drôle d'impression. Non, en fait il y en a eu plusieurs, des impressions sur ce roman. Déjà, et c'est ce qui semble ressortir de nombreuses autres critiques que j'ai pu lire, il y a une grosse impression que Chuck Palahniuck à combiné des idées multiples et allant dans tout les sens, se mêlant pour former un roman. Le problème, c'est qu'il y en a trop à mon humble avis. Assez d'idées pour deux voir trois livres, mais combiné en un, c'est trop. Et pourtant, elles sont bonnes.

Ensuite, j'ai aussi été dérangé par le style d'écriture, qui s'inspire des biographies orales, celles où chacun parle en expliquant la vie de quelqu'un qui est mort (bien que dans ce cas on n'en soit pas tellement sur). Mais là encore, c'est très décousu, très confus. On comprend, mais avec trois trains de retard, et c'est pénible en un sens. Je comprend très bien la volonté de l'auteur qui cherche à faire une biographie en tout sens pour troubler son lecteur jusqu'à le laisser dans l'expectative sans trop savoir la réalité dans tout ce marasme et ces idées contradictoires. C'est louable, mais je trouve que la forme n'est pas la meilleure.

Ensuite, passons à autre chose. L'histoire est confuse, et surtout regroupe trop d'éléments qui ne se mélangent (à mon avis) pas trop bien. Le livre va basculer d'une critique de la société pure et d'un roman humoristique noir (dans la veine de Le seigneur de porcheries mais avec un humour plus net), pour ensuite basculer dans une sorte de science-fiction et de considération philosophique voir métaphysique qui sont à mon avis très loin de ce qu'on pouvait lire au début.
Le roman est toujours très bon, lorsqu'il critique il sait viser juste (et très juste d'ailleurs), mais il le fait moins bien que dans Fight Club, avec trop de dispersion. Mais cela dit, le tableau qu'il dresse de l'Amérique vaut le détour, entre névroses et obstination, les personnages sont malsain du début à la fin, et ce n'est pas sans critique bien appuyées et ciblant des points précis. Mais dans l'ensemble, c'est difficile de comprendre.


En fait je pense que Chuck Palahniuck à voulu trop dire dans ce roman, et qu'il s'est perdu en cours de route. Le roman prend deux fois des virages radicalement différents, avec une impression de changer carrément de registre d'écriture, la seconde partie perdant considérablement en humour notamment, mais le tout étant bourré de bonnes idées. Si ce n'était pas un auteur déjà accompli, on pourrait croire qu'il s'agit d'une première œuvre encore un peu brouillonne de la part d'un auteur talentueux. Là on peut se demander pourquoi l'auteur s'est embarqué dans toutes ces directions au lieu de scinder tout en plusieurs livres, mais je trouve qu'il y a vraiment des excellentes idées, le tout un peu trop noyé dans la masse. Si vous acceptez de vous accrocher pour la lecture, ce livre ne devrait pas vous poser trop de problème, sinon, c'est pas celui que je vous conseille du même auteur.

(Chronique n°82)

samedi 19 octobre 2013

Graine d'immortels (Pierre Bordage)

Parfois, il y a des livres qu'on regrette un peu d'avoir lu, comme si on perdait du temps. On le finit presque à regret et quand le livre est enfin terminé, on n'attend qu'une chose : que ça soit fini, que le livre retourne dans son étagère et qu'il n'y bouge plus jamais. C'est exactement ce genre de livre que je viens de finir.


Résumé en trois mots : Inde, biochimie et enquête

Ce livre, j'ai eu le pressentiment à la page vingt, et la confirmation à la page cinquante que c'était un pur navet, avec tout le respect que je dois à l'auteur. Mais là, franchement, c'est un pur nanard livresque. Un truc que je n'imaginais même pas. Vraiment, rien à en retirer.

Pourquoi donc suis-je tellement critique envers ce livre ? Pour de très nombreuses raisons. Les personnages sont déjà a chier. Rien d'intéressant, mais à un point incroyable. Les personnages sont tellement creux et vide que jusqu'au bout le héros ne m'aura pas intéressé. Pas du tout. Le sentiment de vide à propos de ce lire est assez indescriptible. D'autant plus que le seul personnage légèrement potable (le copain qui apporte la dose d'humour) disparais avant la fin, rendant le tout insupportable. Mais le reste est juste .... minable. Rien à en tirer, je n'ai même pas retenu les noms des protagonnistes.
Ensuite, le rythme est là, mais tellement convenu et cliché que je n'ai pas eu jusqu'au bout la moindre surprise ni la moindre envie de continuer. Le suspense principal étant éventée dès le début, le reste n'est que course-poursuite (et une histoire d'amour à la mord-moi-le-noeud et tellement cul-cul que j'ai du me retenir pour ne pas faire de connerie et jeter le livre). Un tour de l'Inde sympa et tellement cliché, des discours convenues et d'une platitude extrème sur les rapports entre l'Inde et l'Occident ... Je continue ?
Ajoutons des situations débiles (un couple de tueurs qui sortent de Pulp fiction), des intrigues aussi minces qu'une feuille de papier, des retournements rocambolesques ... Rien, mais vraiment rien, n'est à retenir du livre. Le pire étant sans doute que le livre tente de faire une belle part au bio-technologie et à tout les impacts qu'on peut y trouver, mais c'est tellement rapidement passé qu'on s'en fout complètement. Sans parler de tout le point de vue sur l'Inde qui est passé à la moulinette rapide d'un touriste lambda. Ce type a-t-il seulement essayé de lire un peu la géopolitique de l'Inde ?

Et pour couronner le tout, le style d'écriture est plat, les cliffhangers sont mal fait, les chapitres sont mal découpés .... En fait ce livre concentre selon moi le mauvais style d'écriture. A oublier décemment et rapidement pour le bien de ses lectures. Je regrette énormément de m'être acharné à le lire. on dirait un mauvais série B, mais en livre. Aux oubliettes, vite.


Résumé rapide : rien n'est bon, personnages, histoires, style, suspense, écriture, tout est à chier là dedans. Rien de bien, si ce n'est qu'on peut le lire. Oubliez le, ne l'achetez jamais.

(Chronique n°81)

jeudi 17 octobre 2013

Les dames du Lac (Marion Zimmer Bradley)

Et oui, encore de la légende arthurienne, mais j'en suis fan, alors je m'excuse mais j'en lirais encore. Et pour une fois, l'auteur change un peu du point de vue (quoique Barjavel avait déjà fait fort dans son L'enchanteur). C'est aussi pour le prix que je me suis procuré cette série en deux tomes, bien condensés (les vieux formats des éditions Livre de poche), et que j'ai lu tranquillement en prenant mon temps (au moins quatre jours quoi). Du coup, je fais maintenant le compte-rendu de cette lecture, attention, voici revenir la quête du Graal !


Résumé en trois mots : Arthur, Angleterre et Femmes

Alors autant j'ai dévoré le premier tome sans aucune difficulté, autant je me suis arrêté sur le second un peu
plus longtemps. Ici, le problème, c'est qu'on alterne beaucoup les points de vue du premier tome, entre Ygerne et sa sœur Viviane, mais aussi Guenièvre et Morgane. Dans le deuxième tome, nous ne suivrons presque qu'exclusivement Morgane, un peu de Guenièvre aussi (mais trop peu à mon gout) et quelques autres mais de façon sporadique. Ensuite, je reproche beaucoup le personnage de Merlin qui est quasiment absent du récit (enfin, il manque bien à l'appel quoi). Surtout que c'est un de mes personnages préféré, mais bon ...

En dehors de ça, l'histoire est très bien amené, sans trop de fantastique (mais il y en a un peu), et sans trop de folklore local non plus (fées et korigans sont presque absent). Du coup, l'ambiance est un peu plus "sérieuse" mais j'ai trouvé dommage qu'on perde le charme de ce mélange entre monde folklorique et réalité historique (incarné par Arthur d'une très belle façon d'ailleurs). Cela dit, l'ensemble tient bien la route et les personnages sont biens campés, notamment Morgane, même si certains m'énervaient (un personnage avec un côté bigot/dévot m'énerve vite, quelque soit sa religion). Dans l'ensemble ça passait plutôt bien, et j'ai trouvé le tout prenant, avec un point de vue renouvelé sur cette quête du Graal, puisqu'il n'y avait désormais plus de combats, plus de quêtes héroïques. Que des femmes, parfois filant ou tissant, complotant et gérant les affaires, bref les femmes font tout dans ce livre. On notera d'ailleurs un certain parti-pris féministe mais je n'en tiendrais pas rigueur. Bref, le tout est de bonne facture.


Au final, qu'en retirer ? Je pense que ce livre reste assez culte, déjà par son point de vue novateur et la lisibilité parfaite qu'il possède (Asimov le recommandait). Cependant, je n'ai pas trouvé que c'est le meilleur roman de la table ronde que j'ai lu. Le manque de tout un pan de fantasy fait défaut à mes yeux, et le deuxième livre est vraiment en-deçà du premier. Le tout n'est pas mauvais, mais j'ai moins aimé que d'autres récits sur le roi Arthur. Cela dit, il se lisent bien et complètent à merveille d'autres ouvrage sur ces légendes. Pour ma part je le garde dans un coin de ma bibliothèque où je range ceux que je ne lirais sans doute plus.

(Chronique n°80)


Septième participation. On progresse ! Encore trois

mardi 15 octobre 2013

Le dieu venu du Centaure (Philippe K. Dick)

Un de mes colocs m'a aimablement prêté quatre Philippe K. Dick lorsqu'il appris que je lisais tout le temps (et vite en plus). C'est donc avec une main un peu forcée que je me suis retrouvé à lire cet auteur, bien que j'ai Ubick sur ma PAL* depuis ... un moment (trois mois minimum). Plongé dedans lors de voyages en train (un des moments où je lis le mieux), je n'ai pas vu le temps passer ni les pages s'enfiler. Ça va vite quand on aime ce qu'on lit ! Et là, j'ai retrouvé la vraie science-fiction, la bonne, celle qui me plait décidément énormément. Pourquoi diable ? Et bien, je vais vous le dire tout de suite.



Résumé en trois mots : Délires, Mars et Drogue

Donc, voici mon premier Philippe K. Dick ! (ça fait plaisir d'agrandir la section SF de ma bibliothèque de vrais livres de SF par des vrais et grands auteurs de SF). Je connaissais surtout les adaptations de ses livres sur divers supports et notamment en film (Blade Runner, Total Recall -celui avec Schwartzy- etc ...). Là, j'ai attaqué directement avec une de ses œuvres que je n'avais jamais connu, dont je n'avais jamais entendu parler. Au moins on démarre sur des bases saines. De tout ça, qu'en ai-je retiré ?
avec ses yeux artificiels, son bras mécaniques. Et son aura de mystère. Qui est-il ? Comment Léo va-t-il
Connaissant de Philippe K. Dick uniquement les adaptations en long métrages, je n'ai pas été déçu de retrouver les mêmes ambiances que j'ai eu dans ses livres : des personnages qui tiennent la route et qui semblent véritablement construit (et pas juste esquissé), des intrigues qui évoluent franchement entre le début et la fin, de la science-fiction, des situations vraiment futuristes et pas forcément très différentes de ce qu'on peut trouver de nos jours (notamment autour de la représentation de l'ONU ...), et bien évidemment une bonne dose de réflexion. Ici elle sera tournée autour de nombreux points : une réflexion sur Dieu et sur la foi (mais de manière vraiment subtile, c'est impressionnant), sur la vie, la possibilité de la changer, le contact avec d'autres espèces, etc ... Des monceaux de détails dans le livre qui nous invitent à réfléchir sur plusieurs aspects qu'on ne pensait pas en ouvrant le livre. Sans compter que la galerie de personnage à de quoi étonner, sans qu'on trouve de personnage héroïque.

Le tout est enrobé par un style d'écriture qui est bon, mais je ne l'ai pas trouvé incroyablement percutant. Je suis sorti assez facilement de ma lecture, mais j'étais tout de même pris par le rythme. Et j'avoue que j'ai adoré le style, qui est restée incroyablement frais malgré son âge. Les préoccupations sont encore totalement d'actualités (peut-être encore plus), et j'ai beaucoup aimé les questions qui sont posées. Car Philippe K. Dick ne donnera aucune réponse, il fera que soulever les questions, et c'est encore plus subtil de sa part. Surtout quand on voit comme c'est concentré. Sans même parler de toute les questions qu'on se pose à la fin (dans le même genre que la fin de Total Recall ou Blade Runner : finalement, il est ou non ?). Bref, dans l'ensemble c'est une excellente histoire que j'ai lu, et j'ai été charmé.


Pour mon premier Philippe K. Dick, c'est jackpot complet. L'histoire m'a plu, et énormément plu même. Le style est bon, les personnages sont très bien trouvés. L'intrigue, les questionnements, les retournements de situations, tout est bien mis en place et vous surprendra. Il est totalement impossible de prédire quoi que ce soit dans ce livre. Le suspense est d'ailleurs maintenu par le caractère des personnes, très changeant mais toujours en phase avec le personnage. Bref, tout est bon, du début à la fin, et invite largement à plusieurs considérations, tout d'abord sur le futur, mais aussi très largement sur notre présent. Une telle invitation ne se refuse pas, et à mon avis cet auteur doit être lu par tout fan de science-fiction ou tout lecteur en général. C'est un très grand roman, et je pense un très grand auteur. Je vous le redirais quand j'aurais fini le reste.

* PAL : Pile A Lire. Terme pour bibliophile qui achètent plus vite qu'ils ne lisent. J'en suis un excellent exemple

(Chronique n°79)

dimanche 13 octobre 2013

Balzac et la Petite Tailleuse chinoise (Dai Sije)

Un livre qu'on prend rapidement pour lire un peu avant de se coucher et qu'on finit sans s'en rendre compte, c'est un livre qui vous à accroché. Un livre qui vous a vraiment pris par là où il fallait et qui ne vous a pas lâché. C'est ça, ce que j'appelle de la véritable littérature : ça vous prend et ça ne vous relâche plus. Et c'est ce genre de livre que j'ai lu ce soir là, un livre qui m'a ... Comment dire?


Résumé en trois mots :  Littérature, Amour et Adolescence

Le roman est assez peu basé sur une intrigue dense, c'est plus un roman contemplatif. Ici, le style est largement en arrière de celui qu'on retrouve dans La joueuse de go, et la prose nettement plus lourde, avec même certains termes qui me paraissent inconvenant au vu de l'ouvrage (notamment quand la Petite Tailleuse parle vers la fin du livre). Bref, le style littéraire est moins bon, sur la forme et sur le ton.

Cela dit, le reste est simplement excellent, et j'ai dévoré cette histoire qui tourne autour des livres comme toutes les autres. En fait, il suffit qu'une histoire traite la littérature avec respect et avec tout ce qu'on lui doit, et je fond. Ici, les jeunes découvrent la vie, s'ouvrent et s'initient au monde et à ses différents aspects au travers de livres qui vont leur donner une largesse d'esprit. Qu'ils n'avaient pas avant. Encore une fois, le pouvoir énorme que possèdent les livres est ici superbement mis en valeur et nous rappelle encore qu'une société qui interdit des livres, c'est une société qui ne veut pas vous permettre l'ouverture au monde. Une façon comme une autre d'abrutir les gens.

Le roman possède plusieurs nuances, notamment dans ce trio de protagonistes, mais également dans les figures secondaires qui changent, ces paysans simples de la campagne pour qui tout semble trop clair, ce meunier très brave et connaissant toutes les chansons, leur camarade opportuniste et rancunier, ce tailleur amateur d'histoire, ce chef de village autoritaire et dévoué au communisme mais en même temps amateur d'art ... Bref, une galerie de personnages tout en nuances mais bien réunis, et qui complète à merveille l'ensemble.


Au final, une bien belle histoire, traitant de littérature, d'ouverture au monde et de gout pour les livres. Des thèmes qui ne pouvaient que me passionner. Si la route prise est totalement différente de celle d'un Fahrenheit 451, le fond convainc quand même d'aimer les livres et de comprendre tout leur pouvoir, leur potentiel, ce qu'ils apportent aux hommes. Les personnages sont intéressant, l'histoire se teinte de nombreuses nuances, quelques passages humoristiques rajoutent un peu de gaieté à l'ensemble. C'est beau à lire, c'est puissant, et j'ai été touché. Cependant, je pense qu'on perd en force avec le style d'écriture qui n'est pas adapté selon moi. L'auteur n'est pas romancier, il faut le reconnaitre, mais c'est un bel ouvrage tout de même. Je le recommande.

(Chronique n°78)

jeudi 10 octobre 2013

La joueuse de Go (Shan Sa)


Toujours dans le cadre des lectures d'un défi, je me lance dans La joueuse de Go trouvé (encore) d'occasion un soir où je n'ai plus envie de lire le Bradburry (La foire des ténèbres). Et lorsque je suis arrivé au chapitre 18 sans le remarquer, que j'ai du me forcer à éteindre la lumière, j'ai compris que je n'aurais pas de mal à le continuer. J'ai tout de même fini le P. K. Dick et le Bradbury avant. Puis je me suis rué dessus sans attendre. Et le résultat, le voila :


Résumé en trois mots : Amour, Beauté et Chine

L'histoire est très belle, mais le récit ajoute énormément de force en faisant alterner à chaque chapitre le point de vue de l'un ou de l'autre. Un chapitre sur deux, la chinoise. Un chapitre sur deux, le japonais, et ce jusqu'au bout. Les deux visions d'une même histoire, de personnes qui se croisent et s'entrecroisent, deux points de vue sur chaque événement qu'ils vivent ensemble, dans cette Mandchourie. Deux personnes différentes, deux points de vue différents. Et le tout juste excellemment mis en scène.

J'ajouterai que le style d'écriture y est pour beaucoup. Si la forme m'a fait penser à Soie, l'ensemble n'est pas pareil. Mais par contre, les mêmes émotions en sont dégagées. La forme est superbe, l'écriture est fluide et personnelle, on sent que l'auteure nous embarque dans son monde à elle. C'est beau aussi, piqué de très belles phrases. D'un bout à l'autre j'étais transporté dans un monde asiatique. Et jusqu'au bout du récit j'ai été ému et pris.

Bref, ce roman est superbe, autant dans le récit et la forme, que dans le fond de l’œuvre. Nous avons une histoire très belle mais qui en plus nous refait réfléchir autour de certains principes, notamment les différences ethniques. Le livre nous emporte pendant plus de 200 pages dans un orient du siècle dernier qui était alors dans une situation qui peut apparaitre comme incroyable. Ma lecture fut comme la plongée dans un autre monde, j'ai été complètement transporté. Un livre majestueux,et pour moi c'est une lecture incroyablement belle que je conserve en mémoire. A lire ? Mais très certainement, et à prêter à vos connaissances aussi.

(Chronique n°77)

mardi 8 octobre 2013

Waylander. Dans le royaume du loup (David Gemmell)

J'ai persisté dans ce Gemmell uniquement parce qu'il y avait une réédition de Bragelonne et que ça fait vraiment bien dans les étagères tout ces beaux livres (en plus pour une somme modique !). Donc j'ai accepté de prendre encore un des Gemmell (c'est d'ailleurs le dernier qu'il me reste), argumentant que de toute façon ce serait comme pour les autres au pire, même si je n'aimerai pas l'histoire au moins ce serait très lisible. Et franchement, je ne suis pas tombé loin.


Résumé en trois mots : Batailles, Légende et Tyrans

Donc, histoire qui va se centrer autour de Waylander, un homme qui fut autrefois une légende et qui est retiré aujourd'hui dans la montagne, en compagnie de sa fille. Lorsqu'il est de nouveau la cible de soucis. On cherche à le tuer, et pour une raison qu'il ne connait pas. Commence alors la remontée en puissance de cette personne qui fut un tueur en puissance dans son temps.

Bon, autant l'avouer, je n'ai pas été transcendé par le récit. Déjà les personnages sont très classiques, tous, je n'ai eu aucune surprise du début jusqu'à la fin. Les scènes s'enchainent sympathiquement, sans aucun suspense, avec quelques petits détails intéressant et un peu de piment mais aucun retournement de situation. En fait c'est de la fantasy très classique avec des combats qui apparaissent tout le temps et qui sont très téléphonés, un héros qu'on tente de rendre charismatique mais sans trop de succès, pareil pour sa fille. En bref, c'est pas bien folichon.

Cela dit, il faut laisser les bons éléments : on a de nouveau une fin qui est assez intéressante et qui ouvre bien le livre (si seulement le livre était à la hauteur de la fin ....) et le style de lecture est toujours aussi plaisant. Gemmell n'a rien perdu dans ce livre par rapport à d'autres, et j'ai apprécié la lecture qui fut fluide et pas lassante jusqu'au bout.

Donc, en résumé, ce livre est très bon pour tout ceux qui aiment Gemmell et qui adorent son univers, pour moi c'est un livre distrayant mais dont les rares bonnes idées sont pas assez présentes. Le style est bon, les personnages ne le sont pas, et le tout se lit bien mais sans souvenirs marquants. Je dirai que c'est -encore- de la fantasy classique, sans rien de bien notable. C'est pas à éviter mais c'est loin d'être indispensable.

(Chronique n°76)

dimanche 6 octobre 2013

L'étrange vie de Nobody Owens (Neil Gaiman)

Un soir j'ai craqué, j'ai décidé de lire un deuxième livre après Pourquoi j'ai mangé chez mon père, et voila que je me retrouve à lire un nouveau Gaiman. Bien sur, j'ai fait ça de manière rapide, pour passer le temps avant d'aller au lit. Bien évidemment, je me retrouve à lire le livre jusqu'au bout à pas d'heure et je le referme avant de dormir, fini, avec une petite larme au coin des yeux. Ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas versé la petite larme à la fin d'un livre, et c'était divin.


Résumé en trois mots : Fantômes, Cimetière et Fantastique

Bon, déjà il faut dire les choses comme elles sont. Gaiman, je l'ai dit, je le répète encore, est un conteur. Un excellent conteur, sans aucun doute le meilleur que j'ai lu de ces deux dernières années. Ses livres se commencent vite, de façon efficace, et nous plongent dans leurs ambiances en deux minutes. On ne peut pas s'arrêter de lire. C'est vraiment extraordinaire, il nous fait voyager en dix pages et pendant plus de trois cent. Une merveille à lire.

Outre cette qualité que je souligne à nouveau tant elle me parait incroyable et preuve du talent de l'auteur (par rapport aux lectures que j'ai en ce moment, le fossé est large), je dois rappeler aussi que Gaiman à une imagination débordante. Encore une fois il a su inventer quelque chose qui m'a plu. Une idée de base simple, un enfant dont les parents sont morts sous la main du Jack de Londres est recueilli par les fantômes d'un cimetière et commence son éducation avec eux. Et là dessus, Gaiman va nous pondre une merveille d'inventivité, faite de nombreuses histoires s'entremêlant et qui peut s'apparenter à un corpus de nouvelles.

La qualité de l'ouvrage est son inventivité, à défaut de son originalité. C'est avant tout un conte, l'initiation à la vie et aux humains du héros par des morts. L'humour est omniprésent et rehausse l'ensemble avec en plus des très beaux passages et des personnages attachants, bien campés (sauf peut-être pour les Jacks, mais c'est un détail). Et le cadre du cimetière est intéressant, nous avons le droit à des développements dans toutes les aires du cimetière, avec des petits points intéressant. D'ailleurs l'essentiel des histoires se déroulent dans ce lieu.

Mais, comme dit, l'histoire n'est pas non plus extraordinaire, ou en connait pas des retournements palpitants. Rien qui n'est couru d'avance (ou presque), mais toujours très bien fait. Sans compter plusieurs jolis clins d'oeil à d'autres ouvrages (j'en ai compté un très beau à Lovecraft). C'est toujours agréable de se laisser porter par le narrateur, et j'ai eu vraiment l'impression d'entendre quelqu'un me raconter cette histoire. Très agréable comme sensation.

Bref, nous avons donc ici un ouvrage dans la droite ligne de tout ce qu'a fait Gaiman que j'ai lu : prenant, inventif, agréable à lire (on ne sent vraiment pas le temps passer) et surtout intéressant. De l'humour, un peu d'action, des bons sentiments mais bien dosés (qui m'auront fait couler une larme tout de même, mais j'ai apprécié). Tout les ingrédients d'un livre réussi.
Ce livre c'est vraiment un conte, mais dans le genre qu'on lirait le soir aux enfants avant qu'ils ne s'endorment (les illustrations aident). Je me suis senti plus jeune de quinze ans en le lisant, et j'ai adoré. Les contes pour adulte, c'est décidément une chose merveilleuse. A lire ? Évidemment !

(Chronique n°75)

vendredi 4 octobre 2013

Pourquoi j'ai mangé mon père (Roy Lewis)


Un roman qui me faisait de l'oeil depuis un moment et que j'ai trouvé dans une librairie d'occasion (oui, encore une) et que je me suis empressé de lire, le récit étant court, et que j'ai finalement fini dans la journée tant il était drôle et intéressant. Un roman qui m'a beaucoup plu, c'est certain. Et pourquoi ? Je vais vous le dire :


Résumé en trois mots : Humour, Primates et Invention

Déjà, ce récit est intéressant pour moi (je suis curieux de tout) car il indiquait qu'il parlait à la fois de façon humoristique mais avec un fond assez sérieux de la préhistoire, période que j'affectionne tout particulièrement, et ensuite parce qu'on me vantait aussi les qualités de métaphores que possédait le livre. Je n'ai pas résisté longtemps à son appel lorsque je l'ai vu dans les bacs d'occasion (encore une fois pour 1.5 €, vive les occasions !).
En fait, nous allons suivre une famille de la période du Pléistocène moyen qui, sous la houlette d'un père inventif, va connaitre des innovations techniques qui les transformeront pour les faire devenir des hommes. Mais tout ne se fait pas sans mal, notamment lorsque l'oncle ne veut pas quitter les arbres et rejette le progrès ou lorsque les inventions dérapent. Car oui, on ne contrôle pas tout.

Donc, en bref, ce roman est drôle. Le décalage vient surtout du fait que tout le monde parle de façon contemporaine et que les protagonistes sont au courant de leur situation et de leurs places dans l'histoire (le père se plaint d'être coincé au Pléistocène et de ne pas évoluer). Le tout avec les conditions de vies que devaient être celles d'un homme de cette époque (bien romancée évidemment) et la façon dont auraient pu se passer les découvertes de toutes les innovations, qui surprennent lorsqu'elles arrivent dans le roman. Après tout, l'homme préhistorique à inventé tellement de choses qu'on ne rend plus compte qu'un jour il a fallu avoir cette idée. C'est ce qui est très intéressant dans ce roman, puisque nous redécouvrons l'homme qui nait, ce qu'il a inventé et ce qu'il a due faire pour survivre.

En sus de tout ça, nous avons des belles métaphores sur le progrès et ses dérives, la peur qui en est liée, et d'autres petits détails (le fait que beaucoup voient dedans une image de la bombe nucléaire notamment). En fait, on ne se rend compte qu'après coup de la richesse d'un tel livre.

Pour faire court, j'ai adoré ce livre, j'ai éclaté de rire plus d'une fois en le lisant, et j'ai également adoré tout ce qu'on y apprend sur les pratiques de vie d'un homme de cette époque, avant la naissance de l'Homo Sapiens. C'est un récit drôle, intéressant, et qui nous enseigne beaucoup de choses, entre les métaphores et les vérités simples sur nos origines (comme le fait d'inventer la danse ou la peinture). C'est humoristique certes, mais pourtant il invite à la réflexion. Un grand roman en somme, que je me réjouis d'avoir lu.

(Chronique n°74)

 
Neuvième  participation ! La fin est pour dans la semaine

mercredi 2 octobre 2013

Les épées de Haven (Simon R. Green)

Encore une réedition de Bragelonne (j'ai encore moins résisté cette année que par le passé ...), qui m'a permis de compléter mes lectures en Fantasy, domaine où je suis tout de même peu au courant des grands classiques et des grandes thématiques. Je me suis donc offert quelques livres, et je les lis doucement, dans l'année, comme chaque fois. Outre un Gemmell, que je vais poster bientôt, j'ai trouvé celui-ci, qui m'avait attiré vaguement l'oeil et que j'ai lu rapidement avec un grand plaisir. Ce sont Les épées de Haven, de Simon R. Green.


Résumé en trois mots : Politique, Duo et Fantastique

Le livre est en fait une compilation de trois histoires, chacune mettant en scène notre couple de héros, Hawk et Fisher, mariées et membres de la Garde, incorruptible (ils auraient plu à Eliot Ness), qui font régner l'ordre (ou au moins essayent) dans la ville de Haven, rongée par le vice, dangereuse et peuplé de tout ce qui peut se faire de pire dans une ville d'un monde de fantasy.

Alors, déjà je dois dire que le style d'écriture est vraiment pas mal, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire, même si certains choses m'ont paru un peu facile dans l'écriture (je pense au scènes de batailles, mais dans les romans de fantasy j'en ai rarement lu des réalistes); et le tout se lit à grande vitesse. J'ai notamment apprécié le fait que l'on ne suive pas sans cesse le même point de vue mais qu'il y ai des alternances.

Les trois récits sont très différents. Le premier est digne d'un huis-clos, avec plusieurs personnes enfermées dans une maison et un crime, pour lequel il faudra se creuser les méninges. Alors, j'ai bien aimé le fait que le coupable semble assez vite évident, alors qu'en fait il y a des grosses surprises. Nous avons le droit à un beau huis-clos, pas forcément du niveau d'un Agatha Christie, il faut bien l'avouer, mais qui se laisse très bien lire et qui apportera son cortège de morts et de petites surprises bienvenue. Le tout en une seule nuit, avec une dizaine de personnages seulement. C'est très bien fait, et à défaut d'être d'un suspense insoutenable, c'est efficace.
Le deuxième récit est plus différent, puisque nos héros sont cette fois-ci chargés de protéger une personnalité politique à la veille des élections (qui sont vraiment dingues dans la ville de Haven), ce qui nous plonge dans une intrigue avec un champ plus large, mais surtout une caricature politique assez grossière, mais là encore avec des bonnes idées ou piste dans le récit. Je n'en révèle pas plus, mais il y a des bons moments, et plusieurs piques assez méchante pour le monde de la politique.
Le troisième est un mélange des deux premiers, avec cette fois-ci quelques piques en direction de la religion (avec une rue remplie de Dieux), qui fait à la fois enquête et quête-bagarre. On peut noter aussi une attaque envers la bonne société, quoiqu'un peu classique dans la forme.


En fait, le récit est ce que j'appellerai de la Fantasy moyenne : c'est bien écrit, il y a des bonnes idées, mais dans l'ensemble rien n'est franchement transcendant. C'est un bon livre, qu'on lit avec plaisir, qui contient des petites touches d'humour bienvenue, de l'action et ses doses de bagarre, mais l'ensemble manque un peu de fond. C'est sur, il y a quelques attaques envers la corruption, la bonne société, les moeurs ou la religion, mais le tout m'a semblé manquer de fond, de corps. C'est de la critique basique, sans trop de développement. Mais c'est présent, ce qui donne tout de même un peu de corps au récit. En bref, c'est très sympathique à lire, mais je ne pense pas que ça restera dans les annales pour son originalité ou son fond. Cela dit, au prix de la réedition, il vaut largement le coup.

(Chronique n°73)