dimanche 12 janvier 2014

Mike contre-attaque ! (Michael Moore)

Ce livre, je l'ai déniché je ne sais plus comment il y a près de cinq ans, voir plus, et je l'ai prêté, racheté, re-prêté (chaque fois le grand format) et dernièrement j'ai trouvé le format de poche. Lui, je l'ai gardé ! Ca commençait à m'agacer de devoir le racheter tout le temps. Maintenant il est à moi, mon précieux ....

Résumé en trois mots : politique, humour et critique

Ce livre, drôle et polémique, est en fait un extraordinaire manifeste anti-bush, sans doute le plus excellent que j'ai lu jusqu'à maintenant. Et ça se comprend, quand on voit l'auteur, caméraman polémiste qui a tourné des films controversés (et là aussi ça se comprend) mais faisant figure de contestataire. Alors, qu'en est-il sur papier ?

A la vérité, c'est un très bon auteur, sachant insuffler l'humour nécessaire dans ses écrits, tout en véhiculant un message politique assez fort (en gros ici, c'est BUSH MECHANT, PAS BEAU, GROS CON, VIREZ-LE). Mais ... Parfois, il endosse aussi des souliers très gros et c'est un peu problématique, car si on sourit et rit à ce qu'il marque, il faut avouer que l'auteur fait du rentre dedans costaud. C'est parfois plus de l'attaque violente que de la critique, et je le reproche un peu.

Par contre, le fond est intéressant, autour d'élections truquées, de politiciens foireux, de maison blanche envahie, de système carcéral ... C'est vraiment éclectique dans les sujets, et à chaque fois c'est des attaques bien ciblées. L'avantage c'est qu'on ne s'enlise pas dans une seule critique et qu'on explore certaines facettes du continent américain, que Michael Moore se fait un plaisir de nous dénoncer. Même si parfois il n'est pas forcément objectif (ce n'est d'ailleurs pas son but), et surtout qu'on peut s'interroger sur ses sources. Ca c'est le seul inconvénient, il ne donne presque pas de sources, charge à nous de les chercher ou de le croire -ou non- sur parole. C'est un des désavantages principaux de l'auteur en général. La dernière faiblesse du livre est son contexte d'écriture, entre 2000 et 2001. Oui, avant les attentats du 11 septembre. Et même si le dernier chapitre en traite un peu, il faudra attendre le livre suivant pour avoir un point de vue sur l'amérique post-11/09.

Michael Moore réussi très bien son pari de faire un ouvrage à la fois politique et humoristique, même si l'on peut l'attaquer sur le manque de pertinence et d'objectivité comme sur ses sources, et d'ailleurs cela se fait. C'est la patte de l'auteur, dirais-je, et je trouve qu'il faut s'intéresser plutôt au propos comme base de réflexion, qu'il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre et mener ses propres investigations. Là, ce livre prend tout son sens. Il propose une base pour ensuite qu'on se développe comme on le souhaite, dans son sens ou contre lui, mais en ayant un peu réfléchi. Alors là, je pense que ce livre atteint son objectif.

(Chronique n°121) 

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