vendredi 9 mai 2014

La fille automate (Paolo Bacigalupi)

Bon, avec Sur la route, c'est une des lectures qui m'a pris le plus de temps, en comptant sur un an. Au minimum, deux semaines pour arriver au bout. C'est vous dire à quel point c'est long. J'ai eu le temps de lire sept livres entre, et je m'ennuyais tellement que j'en fut réduit au stade de un chapitre par jour (et je ne sais vraiment pas comment font les gens pour lire à ce rythme ! C'est d'un fatiguant !). Alors, allons-y pour une chronique qui sera, je vous avertis, assassine.


Résumé en trois mots : Thaïlande, Gênes et Guerre

Pour commencer en douceur, allons-y par les bons points. Parce qu'il y en a. D'abord, l'action se situe dans un pays asiatique, la Thaïlande, et dans pas mal d'années (au moins une bonne centaine). C'est une anticipation sympathique, donc. Et c'est vrai qu'on est dépaysé. Ensuite, il y a une pléiade de bonnes idées dans le roman. Et puis, il faut avouer que les différents points de vues sont sympathiques, même si ce n'est pas du tout bien exploité, à mon gout. Enfin ... Euh, j'aime bien l'idée des cheshirs. Le reste .... Même niveau politique ça reste faible même si c'est sympathique de ne pas faire du manichéen primaire.

Passons au reste : critique assassine. Désolé au fans, mais je dois bien dire que c'est un livre qui ne mérite  pas ses prix selon moi. Les raisons, les voila.
Déjà, et c'est une constatation générale, le roman est long. Mais long ! Et poussif ... En fait, il faut 400 pages (oui, je les ai compté) avant qu'il ne se passe quelque chose. Au début, ce sont 400 pages qui nous font naviguer entre les différents protagonistes et qui ne font que mettre en place la situation. Et quand 2/3 du roman passent sans faire avancer le schmilblick, je suis désolé, ça me fait chier.
Ensuite, les personnages sont sympathiques pour certains d'entre eux, mais je dois dire que la moitié me semblent totalement inintéressant. Quand il leur arrivait des crasses, je m'en foutais. Ils seraient mort au milieu, je m'en serais désintéressé. Même Emiko, la fille automate qui est intéressante sous certain aspect, ne m'a pas du tout intéressé. Lorsqu'enfin elle prend de l'épaisseur, c'est à la fin. Je pensais qu'on aurait le droit à du développement, et non. Elle disparait quasiment et on la retrouve un peu à la fin. Point.
Ensuite, le fait qu'on se promène entre point de vue sans qu'il n'y ai de grand changement. Certes, chacun a sa façon de voir les choses, mais rien de plus ne change. Pas d'autre style, d'autre façon d'être ... C'est plat en fait.
Enfin, pour faire court, la fin. L'auteur nous pond enfin quelque chose de rythmé vers la fin, ça s'accélère et .... Rien. Rien !!! Il nous fait une fin puis un twist finale et conclut en .... 6 pages. Merde, le roman fait 600 pages de mise en situation, il aurait pu nous faire une vingtaine de pages pour un final correct ! Et c'est trop brutal, rien n'est résolu. Une fin ouverte, oui, une fin baclée, non. Surtout quand c'est aussi long à venir. La seule idée que j'ai eu à la fin : Ok, tout ça pour ça. J'ai vraiment eu la sensation de ne pas avoir retiré la moindre chose de ma lecture.

Certes, il y a des pistes intéressantes sur les automates et la haine qu'ils déclenchent chez les humains, mais c'est largement en-dessous de ce que pondent des auteurs comme Asimov dans ses récits sur les robots. Je lis des critiques qui parlent d'ambiance, mais lisez Enigma, l'auteur vous pose une ambiance en deux phrases. Là il vous met 400 pages à poser la situation et l'ambiance du monde. Par rapport à d'autres romans de science-fiction que j'ai lu, il perd trop de temps à tout expliquer. Il faut faire plus finement ! Ca ne vaut pas ce que j'ai lu avec Frank Herbert ou Philipe K. Dick. Sans parler du fait que ce n'est pas prenant. Je n'étais pas dedans, ça trainait, je n'avançais pas !

En résumé, pour moi, un livre poussif et lent, qui ne mérite pas son statut. Ce n'est pas prenant et les bonnes idées sont trop diluées dans la masse des détails qui vous encombrent. La fin est bâclée pour moi, et les sujets sont traités de manière superficielle. L'idée des gènes et de la trans-génétique est intéressante, mais mal exploité. Le roman est long, les personnages inintéressants. En plus, je n'ai pas réussi à rentrer dans l'ambiance. Voir dans le livre en général. Passez votre chemin, pour moi ce n'est tout simplement pas un bon livre de science-fiction. 

(Chronique n°179)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire