samedi 19 avril 2014

La route (Cormac Mc Carthy)

En route, partie 1/3

(lu entre la nuit et le matin du 31 janvier)

Comme quoi, ça peut servir une infection urinaire (je ne le recommande à personne). Pour penser à autre chose, j'ai attrapé le premier livre à ma portée et j'ai commencé à le lire. Pour un peu je dirais que je ne l'ai plus lâché, mais c'est faux. Je me suis forcé à le poser quand il était vraiment tôt (du genre vers 5 h ...). Et bien évidemment, je l'ai lu et fini le lendemain dès le réveil. Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu un truc comme ça !


Résumé en trois mots : Père, Fils et Route

Je connaissais le film avec Vigo Mortensen, mais j'avoue que le livre me faisait envie, on me le ventait tellement ...  Et puis voila, je me suis laissé avoir, et j'ai commencé "juste pour voir". En résumé, je dois dire simplement : ce livre ne se pose plus une fois commencé. Plus du tout.

L'histoire se lit très facilement par le fait de l'écriture, en phrase très courte, découpée en petits paragraphes faisant rarement plus d'une page, sans dialogues réellement mis en en page, rien que des paragraphes de textes "muets", qu'on ne peut que dévorer sans s'arrêter. Le style est vraiment un des nombreux points forts du livre, mais un atout de poids.

Autre atout, et sans doute le plus important : l'histoire. Parce que ce genre d'histoire, c'est quelque chose ! Il faut l'avoir lu pour comprendre. D'ailleurs, le film suit très fidèlement le livre, mais celui-ci contient tellement de choses que le film ne peut que laisser suggérer .... En fait, il y a tellement de fond que le livre se doit d'être relu pour en extraire encore plus de suc que dans une première lecture. Et puis, quelle puissance dans cette histoire ! On est tellement à fond dedans que le monde semble curieusement coloré quand on ressort de toute cette cendre grise. Et puis, les sensations passent tellement bien qu'on se croit avec eux, affamé et frigorifié. Vraiment, l'histoire transporte tellement bien ... Ce fut une plongée complète, immersion en deux secondes.

Encore un atout ? Le style, l'histoire, le fond ... Les personnages ! Oui, des personnages extraordinaires, des portraits d'humains tout en finesse, des hommes qui survivent, des gens qui se battent et veulent garder la foi dans l'espèce humaine. Des gens qui ont le feu en eux. Et puis, cette histoire de paternité, cette filiation, tout ce qu'on fait l'un pour l'autre. Et puis, une évolution aussi, lente et presque invisible, mais allant d'un état pas simple vers un autre qui se compliquera. Car il faut penser au moment où l'on ne sera plus, et dans un tel monde c'est encore pire. Bref, le ton des personnages sonne juste et réel, ils nous semblent tellement vrai que je croirai volontiers à un récit biographique. Oui, c'est la puissance de ce livre.

Personnellement, je tiens là ma plus grosse claque littéraire de l'année, c'est certain. Aucun livre avant lui ne m'avait laissé aussi impressionné et aussi admiratif. Tout est bon dans ce livre, qui est puissant et entrainant. C'est une lecture qui nous prend au tripes pour ne plus nous lâcher de tout le reste du roman. Elle nous fascine, et les pages se tournent toute seule, tandis qu'on est transporté dans une ambiance, dans un récit extraordinaire. Que pourrais-je ajouter de plus ? Lisez-le ! C'est quelque chose d'incroyable, une lecture indispensable.

(Chronique n°169)

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