jeudi 27 février 2014

Conan le Cimmérien (Robert E. Howard)

Ah ben ça, ça me change de ma dernière lecture de fantasy un peu ratée (bon, je suis méchant, mais c'était vraiment pas à la hauteur de ce que je pensais). Voila la littérature qui fonda le genre de la fantasy. En effet, c'est les récits de Howard qui sont considérés comme fondateur du genre, avant que n'arrive Tolkien et son Seigneur des anneaux, qui posa de nouvelles bases et un autre genre de fantasy (ce qui est amusant, c'est qu'on retrouve ça dans les films. Conan le barbare est sorti avant le seigneur des anneaux et propose un autre genre de fantasy). Bref, je me suis enfin lancé dans ces récits que j'avais hâte de lire, puisque tellement vanté, mais surtout parce que Conan est un héros très particulier. Un vrai barbare.


Résumé en trois mots : Combats, Barbare et Monde imaginaire

Faut avouer, ça dépote ! Conan le barbare, c'est pas pour les mous du genoux ! En effet, Conan est le type même du héros couillu, brutal, costaud, et possédant à la fois une intelligence (mais dont il se sert peu) et un code d'honneur -qui est tout de même très spécial. C'est un caractère fort, un barbare dans le nouveau sens du terme, un représentant de peuplades n'existant plus vivant en des temps bien anciens ... Un personnage qui progresse, évolue, tend progressivement vers d'autres choses. C'est aussi un héros intègre, qui reste toujours fidèle à lui même et ne connait que la voix des armes. Un personnage qui est à la fois charismatique et agaçant, qui nous met en face de l'homme primitif, mal dégrossi, mais qui plait, qui fascine, qu'on veut suivre.

Bref, vous aurez compris, Conan le barbare, c'est un personnage ! Et du coup, il porte franchement tout les récits. Si ceux-ci contiennent notamment des paysage et une diversité de lieux, il faut bien avouer que les scénarios sont un peu faiblards, surtout qu'avec le format de nouvelles on n'avance jamais très loin, c'est du court récit qui ne cherche pas à s'étendre. Et pourtant, ça suffit ! Parce que c'est le format de Conan, pourrait-on dire. Il vit dans l'instant présent, et les récits s'enchaine dans cet esprit. Conan ne vit qu'a l'instant, fini ce qu'il a à finir et continue sa route, sans cesse sur le chemin, apprenant et continuant de chercher ce qu'il estime nécessaire. J'avoue que j'ai beaucoup aimé cet aspect très détaché, qui fait qu'on n'a que peu de continuité dans les récits. Le livre est plus un composé de différentes histoires (qui pourraient presque avoir des héros différents à chaque fois) dont Conan est le seul centre. Du fait, la lecture est très plaisante, simple et efficace, d'un style direct et aussi très amusant. Et j'avoue que je n'en demandais pas autre chose.

Pour faire simple, c'est du bon, et j'en redemande une petite part si je peux. Car Conan m'a séduit, le personnage et l'univers, pour des nouvelles simples et directes, dans un style puissant qui nous accroche vite, et nous relâche dans un monde sauvage et puissant. J'ai été séduit par tout cela, et je me suis plongé avec délice dans les récits de ce barbare atypique. J'aurais bien envie d'y retourner, car Conan me manque déjà ... 

(Chronique n°144)

 

mardi 25 février 2014

Des chrétiens et des maures (Daniel Pennac)

Après avoir fini Monsieur Malaussène, j'ai enchainé directement là-dessus sans même réfléchir. Après tout, c'est un livre tellement petit et court (moins de 100 pages) que je n'ai pas résisté. Et effectivement, la lecture fut très rapide. Alors, que puis-je en dire sans trop dévoiler et sans m'étendre plus que son contenu ?


Résumé en trois mots : Blessé, Amour et Naissance

Le livre est amusant en un sens, puisqu'il constitue un cross-over avec l'univers d'un autre écrivain. C'est d'ailleurs dommage que je n'ai pas lu cet auteur, parce que beaucoup de références m'ont échappées du coup.

Pour le reste, c'est du pur jus. L'histoire va nous raconter la naissance du Petit, l'avant-dernier de la fratrie Malaussène. L'histoire est amusante, et je l'ai lu jusqu'au bout avec un sourire et un intérêt pour savoir comment l'histoire se finira, mais je regrette juste qu'elle soit aussi courte. Plutôt qu'une histoire, c'est presque une nouvelle dans l'univers de Malaussène, qu'on peut lire presque indépendamment, quand on le souhaite, tant l'histoire est plus pour information que véritablement indispensable dans la saga.

Sans être un livre fondamentalement indispensable, c'est un bon petit -très petit- opus de la saga Malaussène, qui nous informe un peu plus sur cette famille complètement déjantée que nous suivons depuis déjà 4 tomes. En soi, le livre est inintéressant et trop court, mais dans l'ensemble de la saga il fait une excellente pause entre les plus gros volumes. A lire dans le cadre de la saga !

(Chronique n°143) 

dimanche 23 février 2014

Le chacal de Nar (John Marco)

J'ai remarqué dans ma liste de lecture de l'année que la fantasy était très peu présente. Et j'ai noté dans ma pile qu'il me restait encore pas mal de livres édités Bragelonne que je n'ai toujours pas lu depuis leurs achats en ... Juillet dernier, c'est bien ça ! Bref, pour faire un peu diminuer cette grosse PAL (en fait, depuis la découverte de la librairie d'occasion, ma PAL est entièrement faite de livres de poches, alors que là elle est constituée de livres grand format), j'ai attaqué ceux qui me semblaient les meilleurs. Ensuite, il restera ceux de SF à lire aussi. Des charmants soirées en perspective.


Résumé en trois mots : Invasion, Guerre et Responsabilité

Je dois bien le dire, ce fut un peu long à lire. En fait, si le livre commence bien et contient plusieurs très bonnes idées, la suite se dégrade pour finir dans une bouille que je déteste. Je vais essayer de clarifier mon propos.

En fait le livre explore la piste des romans de fantasy qui essaye d'ajouter de la profondeur politique entre divers royaumes et des personnages qui doivent essayer de comprendre tout ça. Seulement, là, je dois bien dire : c'est un soufflé qui retombe. En fait, l'auteur a mis dans son livre des détails qui tuent le récit et l'alourdissent complètement. Le premier concerne le héros. En fait, il est le modèle type du héros : vertueux, poli, courtois, gentil, fort, beau, .... Et implicitement, chiant. Au fur et à mesure de l'avancée de ma lecture, j'ai commencé à ne plus le supporter, vers la fin il devient juste insupportable. Pire qu'un boy-scout. Pourtant le départ annonçait un héros qui évoluerait, voir même qui serait plus noir qu'il ne semble. Mais non. Et c'est pas mieux pour certains autres personnages qui ne sont que vertus, opposés à d'autres n'étant que méchanceté. S'ajoute aussi un problème récurrent : aucune explication géographique (on a une carte, c'est vrai), notamment dans le fait que certains peuples portent des noms n'ayant aucun rapport avec le lieu où ils vivent. Je me suis emmêlé au début, ne sachant pas si c'était des humains ou d'autres créatures.
Et le pire des défauts dans un livre de fantasy : l'histoire d'amour pire qu'un film romantique. Là, je dois quand même dire que le gars plaque sa vie et son royaume pour une fille qu'il n'a vue que 2 jours. 2 jours un an auparavant ! Merde quoi, ça fait pas crédible ! Et je ne vous raconte pas ce qu'il se passe ensuite, je me demandais parfois si on était vraiment dans un roman qui se veut adulte. Ok, c'est un premier roman, mais faut pas déconner non plus.

Cela dit, il y a des bonnes idées, des personnages intéressant (que j'attends de voir développés) et des situations qui ne seraient pas mal du tout dans un contexte plus étoffé (quand on ne passe pas le 2/3 de la deuxième partie du livre sur des histoires d'amour inintéressante !). Et puis il y a un peu trop de batailles (dans lesquels le héros survit toujours, bien évidemment, on est pas dans le trône de fer), et des développements largement trop rapide (allez, on bricole une amitié en moins d'une semaine, on joue sur les clichés). Enfin, dernier point, des bases trop classiques (opposition magie/science, technologie d'un côté, barbare de l'autre, monde sauvage et domestiqué ...). En fait, si je partais sur une impression positive, j'ai vite déchanté et j'ai eu un développement tellement classique que s'en devint ennuyeux.

Ce tome n'est que le premier d'une trilogie mais il ne m'a pas du tout donné envie de lire la suite, tant j'ai trouvé le développement classique. Aucun retournement spectaculaire, rien que du convenu dès la moitié du roman jusqu'à la fin. Mais le reste ... C'est plat. Et je ne vous parle pas du méchant qui nous est présenté, tellement caricatural que c'en est risible. Je n'ai vraiment pas apprécié ma lecture, alors que sur le papier le concept pourrait très bien donner. Mais bon, faut bien avouer, c'est décevant. Peut-être était-ce trop ambitieux pour un premier roman, mais je ne pense pas lire la suite des aventures de ce héros.

(Chronique n°142)

 

vendredi 21 février 2014

Jesus Marie Joseph (Gabriel Faure)

Comme je l'avais dis, au bout d'un an je n'avais posté que peu de BD. C'est pourquoi je me suis laissé aller à écrire un article rapidement sur un de mes derniers coup de cœur de la BD, aussi bien graphiquement que dans son histoire. C'est l'occasion aussi de reparler des grands classiques de littérature, en reprenant la Bible ! Voyageons à nouveau dans cette contrée de Judée et de Canaan, dans une époque de juifs et de romains mêlées, dans celle qui vit la naissance d'une nouvelle religion.


Résumé en trois mots : Religion, Ange et Rois-mages

Il faut être quand même culotté pour reprendre à son compte un passage du Nouveau Testament et le transformer de la sorte ! En même temps, il est vrai que rien n'indique dans la Bible d'où provient Joseph. Et c'est justement le sujet de cette BD, extrèmement bien faite à ce niveau.

Gabriel Faure va s'approprier la Bible d'une excellente manière, en puisant dedans ce qui peut l'aider et en gardant le cadre stricte de l'Ancien Testament, notamment l'image de Dieu, qui change beaucoup entre les deux. Il ajoute une certaine réalité historique, dans les vêtements, la situation et tout le contexte. On se replonge avec délice dans ce que devait être la Judée autour de l'an 1. Et bien évidemment, nous retrouverons aussi tout plein de personnages bibliques. Notamment les trois rois-mages (précision amusante : dans la Bible il n'est pas marqué combien ils sont, ni leurs noms. C'est un ajout postérieur), dont nous allons découvrir le cheminement jusqu'à arriver dans une certaine étable de Bethléem. Car oui, ils ne sont pas arrivés là par hasard, ils suivaient quelqu'un ...

Ce récit est illustré par de superbes dessins en couleur directes (je vous laisse admirer le peu d'images que j'ai mis) qui nous livre parfois des planches dignes de tableaux. De vrais tableaux. Sans parler des personnages, qui sont sublimes, des véritables gueules mais des femmes bien moulées aussi (le personnage principal surtout). Bon, j'avoue que certains roi-mages ne sont pas en reste. Enfin bref, le dessin vaut déjà à lui seul largement le coup d'oeil.
Ce que j'ajouterai aussi dans l'ensemble et qui confère encore plus d'attrait au livre, c'est que l'auteur se montre très respectueux de la religion. Alors que le sujet permettrai des parodies à foison (ce que bien d'autres ont fait), l'auteur reste dans les clous de la réalité religieuse, entre les personnes croyantes, les manifestations ou encore le comportement de Dieu. Sans parler de la naissance de Jésus qui reste tout de même dans un cadre très peu humoristique. L'auteur reste sérieux, malgré des touches d'humour, mais ce n'est pas pour me déplaire.


En résumé, pour vous donner encore plus envie de le lire si je n'ai pas déjà réussi, nous nous trouvons en présence d'un récit superbement mis en image, proposant une histoire très originale autour de thèmes bien connus, mais sachant innover avec justesse. Le tout est enrichi par plusieurs touches sympathiques, un sérieux et du réalisme dans la situation, bref l'ensemble respire la BD bien faite et qui se laisse lire, car elle est aussi très prenante. Je ne peux que vous encourager à découvrir un tel roman graphique, bien sympathique et rafraichissant.

(Chronique n°141)

mercredi 19 février 2014

Théâtre 2 (Eric-Emmanuel Schmitt)

Deuxième tome des pièces de théâtre de l'auteur, que je viens de finir après avoir étalé la lecture sur plusieurs soirs (j'ai beaucoup de mal à lire du théâtre, alors je préfère ne pas en lire trop d'un coup). Cette fois-ci, plus de monologue ou de pièces courtes, uniquement des pièces longues, parfois en un acte, et sur plusieurs thèmes !


Résumé en trois mots : Philosophie, Amour et Finance

Je dois bien l'avouer, du recueil, c'est la troisième pièce qui m'a le moins passionnée. Une variation sur Diderot, philosophe très intéressant dont je ne peux que recommander l’œuvre, mais qui est traité de façon trop humoristique. Pour ma part, j'adhère très peu. Le style est moyen, notamment les coups de théâtre qui m'ont semblé trop facile, et l'éternelle variation homme vs femme m'a semblé fausse.

En revanche, les deux autres ont tout un attrait, notamment la deuxième qui se trouve être la meilleure à mon humble avis. Golden Joe est intéressante et bien construite, progressivement on arrive à une intrigue bien différente de ce que l'idée de base laissait présager. Une variation sur l'argent, sur les financiers et sur les banques. Elle m'a rappelée une autre pièce, Frank V, qui joue sur le même thème mais avec plus d'humour et moins de réflexion.

La deuxième, Variations énigmatiques, est juste extraordinaire. Constituée d'une succession de coups de théâtre, elle nous entraine dans les rapports entre un écrivain et une femme, une correspondance de plusieurs années. Le tout est savamment orchestré et les réflexions qui la composent ne m'ont pas semblé trop lourdes pour une fois. Une belle réussite, et la fin n'est pas en-deçà du reste. 

Pour ce deuxième tome, nous avons le droit à deux belles pièces et une troisième nettement en-dessous. Encore une fois EES nous pond de la réflexion liée au quotidien, mais avec une certaine habileté, il faut bien le dire. Je me demande vraiment ce que cela peut donner sur scène, j'aimerai bien voir le résultat. En tout cas, ce n'est pas déplaisait à lire, et en terme de pièces de théâtre ça se défend bien.

(Chronique n°140)

lundi 17 février 2014

Je vais bien ne t'en fais pas (Olivier Adam)

Ça c'est dingue ! J'ai lu le livre dans un voyage en train, comptez une heure environ. Il est vraiment très court, mais se lit bien, c'est agréable. Et pratique justement pour des voyages aussi court, qui tournent généralement à la nouvelle du coup. Donc, voici le verdict !


Résumé en trois mots : Famille, Frère et Dépression

Un livre bien singulier, notamment dans la façon de traiter le sujet. En fait, plutôt qu'une véritable histoire sur la famille, c'est largement plus une histoire de relations entre frère et sœur, entre membres de la famille. L'histoire diffère sensiblement entre le livre et le film, mais la majorité est gardée, et c'est un quotidien de sœur privée de son frère que l'on suit tout au long des pages, rythmés par les lettres de son frère qu'elle reçoit régulièrement.

Le style du livre est simple, efficace et direct. C'est très court et la lecture se fait de façon très fluide. Pour autant, j'aurais aimé qu'il y ai quelques petits détails qui soient améliorés, notamment dans la façon dont le regard change entre certains protagonistes. Cela dit, le livre ouvre une belle morale sur la façon dont certaines personnes comptent presque trop dans notre vie. Et aussi sur la difficulté des relations sociales pour certains. De ce côté là, j'ai trouvé l'histoire bien plus profonde que dans le film (qui reste aussi très réussi). En bref, une très bonne lecture.

Curieusement, il m'a semblé que le livre et le film ne s'orientaient pas sur le même point de vue. Mais les deux sont très bon, et j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire. Même si les réflexions ne me touchaient pas personnellement, je trouve qu'elles sont pertinentes et qu'elles sont très intéressantes. Dans l'état, je ne peux que vous conseiller cette lecture très prenante. En plus, il faut vraiment dire que le livre se lit comme un rien. Ne manquez pas cette occasion.

(Chronique n°139)

samedi 15 février 2014

Monsieur Malaussène (Daniel Pennac)

Je me suis dit, après avoir fini La petite marchande de prose que je devrais me centrer plus sur le challenge. Et en parlant avec un ami, professeur de retraite, de cette saga, je l'entend me dire "Tu verra, Monsieur Malaussène c'est pas le plus mauvais de la série." Comment voulez-vous réussir à résister à ça ? Personnellement je n'ai pas pu, et me voila en train de lire le dernier tome de cette série que je possède. Et de le finir rapidement aussi.


Résumé en trois mots : Maternité, Images et Cinéma

Ce livre est le plus long de la saga Malaussène, enfin de ceux que j'ai lu, et il n'est pas le plus mauvais, mais je ne dirais pas non plus le meilleur. Entre les deux en fait. Pour plusieurs raisons, tout comme elles sont plusieurs en faveur de ce quatrième tome.

Pour commencer, j'attaquerai les points que j'ai jugé plus négatif, et je dirais notamment qu'il manque un petit quelque chose à ce livre : l'humour. On a nettement moins d'humour que dans les autres volumes, les sujets abordés sont très sérieux (comme pour les autres en fait) mais c'est fait beaucoup moins légèrement. Il y a bien entendu des bons moments de rire, mais dans l'ensemble c'est un livre plus sérieux que drôle, et j'ai trouvé ça dommage. Ensuite, le roman part dans de nombreuses directions qui se rejoignent, mais du coup on suit moins souvent le personnage de Benjamin Malaussène, alors qu'il est quand même le principal personnage. C'est dommage, j'ai trouvé qu'on avait trop d'intrigues secondaires aussi importantes que son histoire à lui. La famille Malaussène n'est plus tellement au centre. Le dernier détail que je reprocherais, c'est le sujet général, qui est centré autour de l'image et des films. C'est pas inintéressant, mais j'ai beaucoup moins d'intérêt que pour les livres (dans le troisième volume) ou en général les autres thèmes de la saga. Une considération plus personnelle en fait.

Pour le reste, en revanche, c'est encore et toujours bon. Fourmillant d'inventivité et de bonnes idées, de personnages riches et haut en couleur, d'intrigues croisées superbes, de nouveauté et de repêchage d'anciens détails, c'est un pur bonheur à lire, dans la droite ligne de ce qui se faisait dans les autres tomes. Le livre prend même le temps d'explorer d'autres lieux que le quartier de Belleville, ce qui n'est pas inintéressant, même si c'est vraiment dans Paris que tout se noue. Bref, encore une fois un petit régal pour le lecteur.


Sans être le plus mauvais, ce n'est pas le meilleur de la saga Malaussène, mais qu'est-ce que j'ai aimé la lecture. Encore une fois on est plongé dans cette famille hors-norme, avec tout ces personnages et ces intrigues en tout sens. Un régal de lecture que j'ai suivi d'un bout à l'autre. Le ton est léger, quoiqu'un peu moins que dans les autres volumes, et c'est avec un grand plaisir qu'on retrouve ce bouc émissaire qui est là pour expier les fautes de tout le monde. Je ne peux que vous encourager à le lire, cette saga est décidément une excellente lecture.

(Chronique n°138)

jeudi 13 février 2014

Les Gnomes (Wil Hyugen & Rien Poortvliet)

Une fois n'est pas coutume, je vais parler d'un livre qui n'est pas tant un roman qu'un livre ... euh, un livre. En fait, j'avoue, j'ai du mal à caractériser ce livre. Ce n'est pas vraiment un livre d'illustration, pas plus que ce n'est un roman. C'est ... une fausse encyclopédie. Oui, c'est ça. Un faux documentaire en fait. Et très bien réussi d'ailleurs.

Résumé en trois mots : Gnomes, Nature et Encyclopédie

J'en ai un peu ramé pour trouver les trois mots de résumés. Faut dire que c'est le genre d'ouvrage qui se classe assez mal, même si c'est clairement de la fantasy. En tout cas c'est très sympathique à lire et très amusant aussi. On sent l'amour de l'auteur sur la question de la fantasy, et également une petite pointe écolo qui n'est pas pour me déplaire, amené avec assez de finesse.

L'ouvrage contient vraiment beaucoup de choses, allant de la façon dont les gnomes construisent leurs maisons à leur voyage de noces. Le tout est raconté de façon documentaire et amusante. Le principal vecteur de lecture réside dans les paragraphes de textes, mais il s'ajoute un ensemble de notes manuscrites apposées sur les superbes dessins que nous dégustons à chaque pages. Le tout bien entendu, dans une excellente mise en forme. Vous pouvez d'ailleurs trouver une édition petit format et une autre en grand, qui ont exactement le même contenu, mais avec une lisibilité bien différente.

Ce que j'ai beaucoup aimé, c'est que le livre contient un peu de tout. Bien évidemment, certains aspects sentent le vieux (notamment dans la conception homme-femme) mais dans l'ensemble c'est inventif et sympathique. Le tout est bien illustré (il faut aimer le style de l'illustrateur mais je trouve pour ma part qu'il convient à merveille au récit) et nous nous laissons porter dans un monde de gnomes, petits êtres très proche de la nature. D'ailleurs je dois bien parler de cet aspect de la lecture qui n'échappera à personne : le côté écologique. L'auteur à glissé de nombreuses fois des indications sur un côté écologique, notamment dans les dernières pages. Là où je m'attendais à quelque chose de bien brutal dans la face, ce fut plus coulant et l'auteur évite l'écueil de la morale lourde. C'est intéressant, surtout que le livre n'est pas tout jeune, et arrive à replacer des actualités dans de la fantasy. Tout ce que j'adore en somme.

Un ouvrage très sympathique et rafraichissant, du genre qu'on relit et feuillette dans sa bibliothèque, ne serais-ce que pour les superbes illustrations qu'il contient. Le tout est à la fois amusant et intéressant, contenant en plus quelques très bonnes idées de morales. On aurait envie de réduire sa taille et d'aller vivre dans un monde de gnomes. Et puis, c'est le genre de bel ouvrage qu'on garde, qu'on lit et relit, qu'on raconte à d'autres. Rien que pour ça, il a sa place dans le rayon fantasy de la bibliothèque.

(Chronique n°137) 

mardi 11 février 2014

La petite marchande de prose (Daniel Pennac)

(Lu entre le 28 et le 29 janvier)

J'ai craqué en le voyant d'occasion et je l'ai lu (oui, en plein dans le challenge, j'ai honte de ne pas avoir résisté) le plus vite possible. Le troisième tome de la saga Malaussène, tout de même, ça ne se refuse pas ! En tout cas je n'ai pas refusé, et au final, j'ai lu le tout sans même m'arrêter, toute la journée. Ah, une journée de lecture, quelle saine occupation ...


Résumé en trois mots : Littérature, Enquête et Famille

Encore une fois, la famille Malaussène m'a happé dans ses aventures et je n'ai pas résisté. Si l'ensemble est un poil en-dessous de ce qu'était La fée carabine, peut-être du fait d'un humour moins présent et d'un fond plus grave, le reste m'a amplement séduit et m'a lié à l'ouvrage jusqu'au bout. Je n'ai pas pu décoller de ma lecture, ou presque.

Daniel Pennac a un don pour conter les aventures de cette famille peu ordinaire, qui est cette fois-ci mise plus en avant que d'habitude, Benjamin s'effaçant un poil pour laisser les autres faire, ce qui n'est de loin pas pour me déplaire, tous étant aussi intéressant. Si j'ai dis que l'humour est un peu moins présent, il n'est de loin pas absent de ce volume qui contient de véritables blagues. Le tout réhaussé par le style qui commence à me plaire, avec plusieurs phrases bien percutantes. L'ensemble est vraiment d'excellente facture.

Et comme pour le volume précédent, nous avons le droit à une histoire qui ne s'ouvre sous forme d'enquête mais qui va dans tellement de directions qu'il serait réducteur de dire qu'elle est au centre. Tout est important, les intrigues se mélangent, tout comme les personnes et les peuples dans ce quartier de Belleville. Un quartier qui donne de plus en plus envie d'y aller. Et le mélange ethnique, les arrivés et les départs, tout est intéressant.

Pour ce troisième volume de la saga Malaussène, j'ai encore ressenti cette bouffée d'air frais qui sort du livre et qui nous saute en pleine face. Le ton est encore une fois oscillant entre le sérieux (il y a des choses qui passeraient sans problème dans un polar bien noir) et un humour par petite touche qui jaillit là où l'on ne l'attend pas. Les personnages toujours aussi géniaux, les différentes histoires qui s'imbriquent, tout est en place pour un excellent roman. Je ne peux que vous en recommander la lecture. Cette saga commence définitivement à me plaire ! J'ai la suite, mais je vais essayer d'attendre un poil avant de la lire ....

(Chronique n°136)

dimanche 9 février 2014

Sortie de secours (Yves Paccalet)

Ce petit livre est en fait un essai qui répond à un autre livre du même auteur appelé L'humanité disparaitra, bon débarras ! que vous pouvez trouver dans la même collection pour environ 4 € (de mémoire). C'est un essai qui tente d'expliquer des principes environnementaux et à quel point nous saccageons notre planète. C'est le genre d'essai qui empêche parfois de dormir, et qui nous donne envie de nous frapper la tête violemment contre un mur.


Résumé en trois mots : Écologie, Cynisme et Désespoir

Ce livre est très court. En même temps, pour un essai, il se doit de ne pas en tartiner trop. C'est le genre de livre que ma sœur adore lire (je vous conseille aussi Faut-il manger de la viande ?, Comment les riches détruisent la planète, etc ...) et que je déteste, parce qu'après je me sens mal. En fait, il n'est que trop vrai, et le cynisme qui en ressort est malheureusement justifié. Le désespoir, c'est ce qui ressort quand on a fini de le lire. Comme lire une condamnation à mort. Enfin, une mort pas rapide, et pas très glorieuse non plus.

Paccalet nous livre cette fois-ci quelque chose de plus optimiste que son précédent essai. En soi, c'est passer de "On va tous crever !!" à "On va tous crever !" (pour ceux qui ne remarquent pas, on enlève un point d'exclamation). Si l'auteur tente d'être moins négatif que dans son précédent livre, il n'en reste pas moins très peu joyeux. Cependant, le propos n'est pas de nous redonner le sourire. C'est écrit en toutes lettres sur la couverture : "des solutions pour sauver l'humanité". Il n'est jamais dit qu'elles seraient applicables ou qu'elles seraient facile. Et c'est bien ça le problème.

L'auteur est un philosophe, grand écrivain (ça se sent dans la plume, les phrases sont efficaces, les mots bien ciblés) et qui est féru d'écologie. Sauf que ce n'est pas le genre à vous bassiner pour que vous triiez vos déchet. Non, lui il en est au stade : "Mangez vos enfants, ça fera moins de personnes sur Terre !". Bref, il n'est pas très optimiste quant au devenir de l'humanité. Son essai est sombre, mais il a le mérite de mettre les points sur les I. Au moins nous ne pouvons pas nous défiler sous prétexte de ne pas avoir vu venir les choses.

Son essai va se centrer sur différents points, entre alternative mondiale, nouvel conception des rapports humains, et aussi écologie. Sauf qu'il vise le haut niveau, et qu'il ne compte pas vous demander de fermer le robinet, ce qui n'est que poudre aux yeux. L'intérêt, c'est qu'en un livre court, il résume pas mal de choses. L'auteur s'implique dans son récit, et c'est tout à son honneur. L'avantage de la petite taille, c'est qu'il est en plus vite lu. Si la lecture à enthousiasmé, la porte est grande ouverte à d'autres livres, que je ne peux que vous recommander d'aller lire. En ce sens, cet essai est une excellente introduction à la matière.

Si vous vous intéressez un peu à l'écologie et à tout ce qui se fait en terme de nouvelles conceptions, alternative économiques et nouveaux modèles de monde, cet essai est fait pour vous. Peut-être y trouverez vous quelques réponses aux questions que vous vous posez, et trouverez vous une aide. Si vous ne vous intéressez pas à ça, essayez de le lire, c'est suffisamment court pour que vous puissiez vous pencher dessus sans perdre trop de temps. Et il donne matière à réfléchir, je ne peux pas vous le déconseiller.

(Chronique n°135)

vendredi 7 février 2014

Fils du soleil (Jack London)

Lecture Jack London, partie 5/5


Encore un recueil de nouvelles de Jack London, que j'ai lu en une journée. Ce type sait être prenant, il n'y a aucun doute là dessus. Cette fois-ci, nous quittons le grand nord canadien (dommage ...) pour aller dans une partie de la vie de Jack London qui n'est pas non plus sans intérêt : le Pacifique et les îles du sud !

Résumé en trois mots : Océan, Navires et Hommes

En fait le livre est un recueil de nouvelles qui tournent autour du même héros, celui affiché en couverture, qui est appelé Fils-du-soleil mais qui est en fait nommé Grief. Ce héros, riche, parcourt les mers sur ses bateaux, et au gré des étapes des aventures surviennent. Notamment dans les îles, avec la rencontre des indigènes, mais surtout des blancs, fléau constant dans les nouvelles, et source de tout les maux.

Le style d'écriture est toujours pareil, prenant, dynamique, rythmé. Il est, cette fois-ci, enrichi de vocabulaire nautique, et plusieurs termes restent flou pour moi, je pense en particulier à la dernière histoire qui contient des éléments trop pointu, ce qui fait que je ne comprenais pas tout ce qui se passait dedans. Mais sinon, je dois dire que le reste est parfaitement clair.

Les histoires varient de thèmes, mais à chaque fois on sent que London oppose son héros, vertueux et droit, à d'autres modèles d'humains, blancs ou indigènes, qui ne sont que de la mauvaise graine. C'est une opposition très marquée, et chaque fois selon le style de l'histoire. J'avoue que je n'ai pas eu de préférence marquée pour l'une ou l'autre, mais elles sont toutes intéressantes. Notamment sur le monde qu'était le Pacifique en cette fin XIXème, début XXème. Les îles du Pacifique regorgent d'histoires.

Si ce n'est pas le meilleur recueil de Jack London, je trouve qu'on a le droit à de très belles histoires, encore une fois, qui nous dépaysent totalement et nous transportent dans un Pacifique que je ne connaissais pas, où les navires sont encore à voile et où les moteurs arrivent. Un Pacifique qui connait les blancs et les noirs, les autochtones et les migrants. Les hommes sont comme dans le grand nord de Jack London : sauvages et brutaux, ou au contraire droit et moraux. C'est deux humanités que London oppose encore une fois, et à nouveau la nature est là, brutale, violente, sauvage, mais belle. C'est un monde qui nous est présenté, le monde de London, dans lequel je me suis à nouveau plongé.

(Chronique n°134)

mercredi 5 février 2014

Alim le tanneur (Wilfrid Lupano & Virginie Augustin)

Pour tempérer et varier de mes lectures continuelles de livres, je vous propose une petite chronique sur une BD, et puisque j'ai le choix je vais vous en faire une sur une BD qui m'a marquée et qui mérite toute notre attention de lecteur. Cette BD s'appelle Alim le tanneur, et si je vous en parle, c'est parce qu'elle possède un scénario qui est bétonné avec une plume en encre trempée.


Résumé en trois mots : Religion, Réflexion et Empire

Pour bien aborder cette BD, je vous conseille de coupler la lecture avec Ayesha, la légende du peuple turquoise, qui propose également une vision sur la religion, mais complémentaire. Dans les deux cas, la façon d'aborder n'est pas la même, mais elles sont complémentaires.

Cette BD possède déjà un premier atout, et de taille : le dessin. Il est vraiment excellent, alliant beauté des paysages avec visages expressifs. Le tout bien mis en page, sans cadrages spéciaux, restant dans une veine plus classique mais largement suffisante. C'est une BD qui est agréable à regarder, les couleurs sont bien choisies, bref tout est en place pour un bon moment de lecture.

S'ajoute à cela le scénario, qui est la grande force de cette série. Déjà, parce qu'elle a su tirer profit de ce qu'il ne faut pas oublier : les personnages secondaires. Ici peu d'entre eux sont oubliés, ils ont un rôle à jouer dans l'histoire auprès du héros. Car celui-ci ne sera pas tout le temps présent. Et n'a d'héroïque que le nom. Pauvre Alim, tanneur de son état, qui subit le courroux des hommes et des Dieux, lui qui connait la vérité.
Ensuite, parce que le récit a choisi, et c'est tout à son honneur puisqu'il renforce l'ensemble, de ne pas se concentrer uniquement sur un héros. Celui-ci, bien que fil conducteur de toute la saga, n'est qu'une sorte de fil rouge conducteur, s'accrochant au récit plutôt que le supportant.
Enfin, les auteurs ont su tirer tout ce qu'il fallait d'un tel sujet. Alors qu'on pourrait s'attendre, à la lecture du premier livre, à une histoire classique, que l'on croit deviner la direction que prendra le récit, celui-ci prendra un chemin radicalement différent, jusqu'à aboutir à une fin qui retombe sur ses pieds et qui ouvre de larges perspectives de réflexions. Car oui, cette BD apporte pas mal de réflexions.

Le thème est ici la religion. Mais sous un angle très bien choisi. Je ne peux rien vous dévoiler sans éventer l'intrigue, mais sachez que les auteurs ont posés des idées très intéressantes. En outre, le récit n'est pas du tout manichéen, plusieurs personnages possèdent de nombreuses faces, et au final distinguer le bien du mal est difficile.

Le tout est enrobé dans un voyage, chaque livre ayant un autre paysage, voir même plusieurs. C'est une sorte de voyage dans un monde imaginaire mais qui fait écho directement au notre, semblant d'ailleurs dire que toutes les religions du monde sont liées, et que la critique peut les englober toutes. D'ailleurs les références à plusieurs religions parsèment le livre.

Enfin, dernier point intéressant, cette BD contient quelques passages d'humour qui allègent l'ensemble du récit, évitant ainsi de rester dans une ambiance trop lourde et pesante. Le voyage se fait parfois un sourire au lèvres, dans les superbes paysages. Mais sinon le reste est sérieux, et bien sérieux, mais intelligemment.

Cette saga de BD en étonnera plus d'un, et m'a beaucoup étonné. Le propos est résolument adulte, le ton de la BD est sérieux et le fond intelligent. Le dessin est bon, les couleurs aussi, le tout est lisible sans aucune anicroche et fait réfléchir, sans parler de faire voyager dans le récit entre les différentes parties du monde. C'est une série qui est, à mon humble avis, dans le haut du panier. En tant que tel, c'est une des meilleures séries que j'ai lu, autant pour son scénario que pour sa réflexion. Si vous avez envie de lire de la BD intelligente, bien faite, ruez-vous dessus, c'est un petit chef-d’œuvre !

(Chronique n°133)

lundi 3 février 2014

Forrest Gump (Winston Groom)

J'ai été très surpris en voyant ce livre, comme quoi le cinéma pique vraiment tout ce qu'il peut dans la littérature (ce n'est pas forcément un reproche, il y a des adaptations plus réussies que le roman de base). Bref, je me suis laissé tenter à lire les aventures de ce simplet de Forrest Gump, pour voir un peu ce que ça donnait en livre. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ça change du film !


Résumé en trois mots : Aventure, Humour et Idiot

Idiot s'appliquant bien entendu à Forrest et pas au récit, ni à l'humour. Alors, première critique : c'est moins bien que le film. Et même nettement d'ailleurs. Pour vous éviter les spoils, si vous pensez le lire, je vous met le texte en même couleur que le fond. Pour lire, surlignez, mais ne le faites que si vous pensez ne jamais lire le livre :

Forrest est totalement différent du livre, il a une grande facilité en math et devient entre autre champion d'échec à un moment, il ne se marrie pas avec Jenny (qui change pas mal du livre), le lieutenant Dan ne l'aide pas aux crevettes et il n'a jamais été son chef (et n'a pas été sauvé par lui), il finit par être un musicien de rue (mais millionnaire) et dors dans un carton, il a un singe, il est allé dans l'espace, il a rencontré des cannibales .... La mère a vue bruler sa maison et n'apparait presque pas dans le livre, Forrest joue de l'harmonica, il a tué quelqu'un par inadvertance ...

Et dites vous que là je n'ai mis que les grandes lignes. En fait, entre le film et le livre, ils ont gardés le nom, le personnage (environ), et quelques idées. Bref, l'ensemble change beaucoup, et je dirais que le film a fait plus fort que le livre.

Si le livre est drôle et contient des excellents passages, il faut surtout dire que l'histoire est invraisemblable. Mais là, largement plus que dans le film, avec certains passages où je me posais vraiment la question : "Mais qu'est-ce que c'est que ça ?". Le livre utilise un principe d'un chapitre par idée, et c'est louable, mais en fait on navigue vite dans un océan de choses, Forrest faisant de tout et n'importe quoi, arrivant toujours à s'en sortir (pas forcément vainqueur), mais avec des invraisemblances énormes. En fait, si le début de la lecture est très sympathique, il finit par lasser au bout d'un moment, et je me suis pris à me dire que le film avait tiré ce qu'il y avait de meilleur à tirer du livre et qu'il avait laissé le reste avec raison. Ce n'est pas mauvais, mais c'est répétitif et lassant, bourré de cliché et de détails inintéressant (sans compter les blagues compréhensibles uniquement par les américains ou ceux qui connaissent bien l'histoire des USA). Bref, c'est une lecture qui est bien différente, notamment qu'il n'y a aucun passage émouvant dedans, et qu'il manque bien d'autres choses qui faisaient toutes la saveur du film.


Le livre m'aura sacrément moins marqué que le film, c'est indéniable ! Amusant mais pas hilarant, aventureux mais rapidement lassant, il va moins loin que le film et rend beaucoup moins bien. Au final, j'ai eu un sentiment très frustré à ma lecture, ayant l'impression de lire un livre moyen, mais surtout qui ne vaut rien en comparaison du film. Bref, je ne peux pas le recommander à la lecture.

(Chronique n°132)

samedi 1 février 2014

Impératrice (Shan Sa)

(lu entre le 9 et le 16 janvier)

Enfin fini ce livre ! Une semaine, je me surpasse dans ma lenteur, mais j'avoue que j'ai lu pas mal de BD entre, et celles que j'ai lu étaient sacrément consistantes. A tel point qu'une d'entre elle m'a pris une semaine complète et qu'elle me travaille encore. Sans parler de certaines qui sont encore sur ma pile, et qui ne sont pas prêtes d'en décoller car ce sont plus des pavés graphiques et littéraires que des véritables BD. Mais ça c'est un détail. En tout cas ma lecture fut lente ...


Résumé en trois mots : Chine, Impératrice et Biographie

Pas la peine de me faire remarquer que j'ai intégré le titre dans le résumé en trois mots, je le sais !  Mais j'avoue qu'il n'y a pas grand chose d'autre pour résumer véritablement ce roman imposant (pas par la taille, il fait à peine plus de 400 pages), qui nous présente une vie complète.

Si j'ai adoré les autres récits de Shan Sa, je suis plus mitigé sur celui-ci. Il est bon, mais moins que ses deux autres. Dans les autres la légèreté et la poésie de l'auteur convenaient à merveille aux situations et à la narration. Ici, le cadre historique et la contrainte de raconter une vie complète donnent plus de mal, et dans l'ensemble de la lecture j'ai eu parfois le sentiment de lire vraiment un texte historique (ah, souvenirs de la fac d'histoire ...), mais ce n'est pas vraiment un compliment, parce que c'est lourd à lire. Un autre détail, c'est que tout l'aspect contemplatif et descriptif est très bien fait, mais malheureusement il parsème un récit qui n'est pas chargé en action, et j'ai souvent eu l'impression qu'on stagnait sur un passage sans grande importance. Au final, il faut avouer que si la vie de cette impératrice fut intéressante,elle ne fut de loin pas trépidante, et la lecture s'en ressent.

A côté de ça, le style est toujours intéressant et l'histoire a un côté prenant aussi, a la lecture de toute cette vie, très intéressante au demeurant. C'est assez incroyable, mais je me pose des questions quant à la qualité historique de l'ouvrage, clairement romancé, et sur une personnes sujette à de tels controverses. Mais cela n'enlève rien à la démarche, qui tente de donner une autre image à cette Impératrice, la seule de Chine, qui installa sa dynastie pour son règne. Une image controversée, donc, mais intéressante.

Clairement, ce n'est pas le meilleur récit de Shan Sa, mais il est intéressant aussi, et assez prenant même si il n'est pas dans le haut du classement. Intéressant notamment sur sa vision de la Chine ancienne et de cette Impératrice hors-norme, intéressante pour quelques passages, et le style toujours aussi bon, même si je le trouve moins en accord avec le récit. Pas indispensable, mais pas désagréable non plus.

(Chronique n°131)