lundi 31 mars 2014

Flûte, flûte et Flûtes ! (Isaac Asimov)

Un recueil très court qui m'a occupé dans le trajet en train hebdomadaire (en fait, quand on fait un voyage le soir à minuit, c'est dur de se concentrer sur une longue saga, du coup j'aime bien les nouvelles). Je me suis laissé encore emporter par les récits d'Asimov, mais c'est pour la bonne cause ! Il fallait que j'avance le nombre d'article déjà prêt à être postés, puisque ce chiffre était tombé bien bas. C'est pourquoi j'ai lu ce recueil, qui fait en fait la deuxième partie de Cher Jupiter, puisqu'en France nous avons l'habitude de couper les livres anglais en plusieurs morceaux ..... (ah, l'habitude détestable !).


Résumé : Humour, Science-fiction et Espace

Encore un recueil de nouvelles donc, et à nouveau du maitre, mais cette fois-ci très court, une dizaine pas plus, et dans un style détonnant, puisqu'il s'agit d'humour pour la plupart. Et de l'humour à la Asimov.
 Les nouvelles sont, comme toujours, commentés par Asimov, avec ce qu'il faut d'humour et d'informations, parfois un peu inutiles, parfois très amusantes, des fois éclairant la nouvelle sous un autre angle. C'est une excellente choses que ces introductions/postfaces à chaque nouvelles, puisqu'on a l'impression que l'auteur est derrière nous pour nous souffler ce qu'il faut sur chaque nouvelle. C'est tout bête mais j'aime bien. Cela dit, dans une autre édition ils avaient pris le parti de mettre ces textes ajoutés en italique, ici ils ne l'ont pas fait et je trouve que ça manque un peu, surtout niveau clarté.

Outrepassant ces détails, nous avons cette fois-ci un recueil légèrement différent de d'habitude, puisque presque toutes les nouvelles sont du style humoristique (l'une d'elle notamment se fini sur un jeu de mot que je n'ai pas compris, sans doute la traduction qui en a chié). Si j'ai bien aimé, notamment la nouvelle éponyme du recueil, et que j'ai parfois sourit et une fois rit, je dois bien avouer que c'est moins ma tasse de thé que ce que j'ai déjà eu l'occasion de lire auparavant. Le style est différent, et j'accroche un peu moins, notamment parce que c'est moins informatif et surtout moins intéressant philosophiquement. Mais c'est un genre, qui peut plaire aussi.
Cela dit, les nouvelles moins humoristiques sont toujours intéressantes ! Ce n'est que celles clairement humoristiques qui me posent plus problèmes.

De tout les recueils de nouvelles que j'ai lu jusqu'à présent, je crois bien que c'est celui-ci qui m'a le moins plus, tout en restant dans l'honorable moyenne supérieure. C'est simplement un livre que j'ai trouvé moins intéressant, bien qu'ayant aussi ses côtés. Il ne m'a pas plus motivé que ça et je préfère me tourner vers d'autres genres de livres. Je ne le déconseille pas, mais Asimov a déjà fait largement mieux, alors je ne peux que vous recommander de vous tourner vers d'autres recueils.

(Chronique n°160)

samedi 29 mars 2014

Les montagnes hallucinées (H. P. Lovecraft)

Lovecraft, partie 3/4


J'ai commencé à jouer aux jeux de rôle et je participe notamment à une campagne de Cthulu. Pour me renseigner encore un peu plus sur Lovecraft et son univers unique, je me suis laissé tenté à lire celui-ci (bien que celui que l'on me recommande inlassablement soit L'affaire Charles Dexter Ward). Cette fois-ci, deux longues nouvelles bien connues, traitant des Anciens et de la Grande-Race. Et bien sur, deux incursions de plus dans l'horreur d'un écrivain malade.


Résume en trois mots : Horreurs, Anciens et Folie

Curieusement, j'ai encore plus appréciés ces nouvelles que les autres. Peut-être parce que l'auteur prenait le temps de décrire tout ce qui est exploré. Les descriptions sont longues et nombreuses, mais très intéressantes, et permettent de camper une ambiance extraordinairement noir et prenante, qui nous entraine ensuite. Comme souvent avec Lovecraft, la montée est progressive, avec d'abord des indices que l'on comprend rapidement, puis une période de calme relatif, et ensuite une période de tension qui grimpe, dans ce que l'on sait être le crescendo final, puis un accord concluant le tout. Parfois, la dernière phrase, parfois vers la fin seulement.

Lovecraft a un style unique, c'est sur, et sa façon de mettre en place est tout bonnement superbe, puisqu'il nous invite à nous plonger petit à petit dans son univers au lieu de nous balancer tout d'un bloc. Et l'univers de Lovecraft est à sa façon introductif. Il faut y aller progressivement, monter en tension pour laisser tout éclater à la fin. C'est pourquoi je trouve que le format long de la nouvelle lui convient très bien, puisqu'on se met progressivement dans cet état, avec une montée vraiment lente. Sans doute la meilleure que j'ai lu de lui au final.

Lovecraft et son univers, c'est quelque chose qu'il ne faut même plus présenter. Considéré comme le meilleur écrivain fantastique du XXème siècle (et je dirais à raison), il a un style d'écriture qui invite à lire encore plus de lui, puisque tout est prenant et lorsque les nouvelles sont aussi longues, elles mettent clairement dans une ambiance. C'est une nouvelle prenante et parfaitement bien orchestré, sans doute une des meilleures que j'ai lu de lui pour l'instant. Foncez dessus, les deux sont à la hauteur de la réputation de Lovecraft.

(Chronique n°159)

 

jeudi 27 mars 2014

Histoires mystérieuses (Isaac Asimov)

Dernier recueil de nouvelles d'Asimov que je possédais, et sans doute le dernier avant un petit moment vu mes finances actuelles. C'est dommage qu'il soit parti si vite ... Mais cette fois-ci, nous avons encore un autre registre d'histoire du maitre ! Une autre corde à son arc, en somme. Cette fois-ci, les histoires sont des enquêtes policières ! Oui messieurs-dames ! Et avec la rigueur scientifique si caractéristique et l'humour spécial de l'auteur, comme à son habitude.


Résumé en trois mots : Enquêtes, Humour et Science

Le recueil contient une dizaine d'histoires, avec parfois un personnage d'enquêteur récurent, ou deux histoires qui présentent les mêmes personnages dans deux intrigues qui se complètent (une façon amusante de voir l'évolution du style d'écriture également).
Le tout avec tout les avantages liés à Asimov. D'abord, les fameuses précisions scientifiques, qui sont moins développés dans les nouvelles (ou alors elle prendraient trop de places), mais qui sont toujours présentes et ajoutent un fond intéressant. Ensuite, son humour parfois étonnant (surtout niveau jeu de mot) mais qui rend certaines nouvelles légères. Enfin, sa plume prenante qui nous invite encore une fois à lire jusqu'au bout alors même que l'intérêt pourrait être limité. D'ailleurs il faut souligner que certaines nouvelles sont assez peu intéressantes au final, l'histoire étant un peu facile. Mais cela n'empêche pas d'avoir envie de lire jusqu'au bout, preuve s'il le fallait d'une belle maitrise du style.

En soi, ce recueil diffère des autres par rapport à son style plus policier, qui est parfois concentré dans un indice qui nous aurait échappé et qui sera la clé, ou qui est concentré autour d'un moyen de s'en sortir, comme dans l'espace (ce qui est d'ailleurs assez souvent bien fait). Bref, ce sont plus des histoires à suspenses que des histoires à réflexions. Si j'ai apprécié notamment les personnages, qui sont dans quelques nouvelles très réussis, je trouve l'ensemble un cran en-dessous de ce que Asimov nous avait déjà proposé avec des récits comme Le robot qui rêvait ou L'homme bicentenaire, puisqu'on perd un peu le côté philosophique de l'humanité future et de ses possibles travers. Cela n'empêche pas d'avoir des superbes piques humoristiques qui m'ont bien fait rire.

Un très bon recueil, donc, quoique ce ne soit pas le meilleur du maitre de la science-fiction. Le style est très bon, tout est comme d'habitude à la bonne place, mais je trouve dommage qu'on perde le côté réflexion et philosophique que Asimov sait si bien distiller dans ses nouvelles autour des robots et des futurs de l'humanité. Cela dit, ce recueil démontre qu'Asimov sait faire ses preuves dans d'autres genre, ici le policier futuriste, et ça passe très bien, notamment en n'utilisant pas un coup d'une machine extraordinaire sortie du chapeau pour la résolution des enquêtes. Un bon recueil, pas le meilleur, mais qui est aussi agréable à lire que le reste.

(Chronique n°158)

mercredi 26 mars 2014

Enigma (Antoni Casas Ros)

Comme le monde de la lecture est étrange. Un détail, un rien, un souffle, et nous voila en train de lire un livre dont on n'a jamais entendu parler, d'un auteur inconnu et d'une couverture plus fade qu'on ne pourrait jamais faire. Bref, rien qui n'inviterai à la lecture. Si ce n'est les avis, les hasards, un résumé et une impression. Impression qui ne m'a encore pas fait défaut, et ce n'est pas avec ce livre que cela va commencer. Comment en parler à présent ?


Résumé en trois mots : Poésie, Sensualité et Passion

Pour faire simple, si tant est qu'on puisse faire simple avec ce genre de livre, le livre est beau. Diablement beau. Il est à la fois sensualité et poésie, sexualité et passion mélangées. Quatre personnages tourbillonnants dans les pages, quatre facettes d'un même homme, quatre passionnés, quatre amoureux. D'eux-mêmes, des autres, de la vie, de la poésie, de l'humour. C'est aussi une histoire d'écrivain, un détail de littérature, de changements de fin. De connaissances littéraires, de librairies, d'édition, de traduction et de vie. C'est troublant à lire, mais c'est beau. Comme une partition parfaitement exécutée, qui nous entraine loin, bien loin dans la passion.

Le style littéraire est superbe, il nous happe dès les premières pages. Le ton est rapidement donné, calme, tranquille, envoutant. La poésie se mêle à la vie, aux différents secrets de la vie de chacun, parfois inavouables, parfois simplement difficiles. Et les vies se croisent, se mêlent et s'entremêlent sur tout les points. Bientôt le récit ne fait plus qu'un. C'est beau.

Et que dire de ce titre, une énigme à décrypter, avec ces auteurs qui se croisent, dans le récit et la vrai vie, le mystère autour d'une écriture, la façon de rejaillir d'un livre sur l'autre. Pleins de questionnements, de perspectives, de relectures, de détails qu'ils nous reste à trouver dans ce livre à la densité exceptionnelle. Encore une raison de se plonger dans un délice.

Rien ne laissait présager l'intérieur, rien ne permettait de dire ce qu'on y trouve. Et lorsqu'on s'y plonge, immédiatement le récit surprend. Jusqu'au bout il reste excellent. Jusqu'à la fin il s'agit d'un récit excellent, maitrisé, beau et passionnant. Un récit qui laisse un bon gout en bouche, qui nous donne envie de rouvrir un livre de poésie immédiatement et de se laisser porter sans plus attendre. Une superbe œuvre, qui mérite toute notre attention. Ami de la poésie, du bon gout et de la beauté, laissez-vous prendre.

Lisez donc l'avis du Bison dessus, vous verrez un autre point de vue. Aussi enthousiaste que le mien.

(Chronique n°157)

dimanche 23 mars 2014

Albin & Zélie (Yannick Marchat)

Je ne poste pas souvent des BD, alors je me suis décidé pour celle-là, parce que c'est vraiment un de mes derniers gros coup de cœur pour une BD, et je me devais de partager ce qui m'a tellement plu. Surtout que c'est une BD presque inconnue, passée inaperçu, qui concerne un auteur n'ayant rien édité d'autre, et qui vient d'un petit éditeur indépendant. Le tiercé de la publicité invisible dans l'ordre. Redonnons de la visibilité à cette BD extraordinaire qu'est Albin et Zélie.


Résumé en trois mots : Amour, Extraterrestre et Beau

Oui, je résume très mal. Mais en vous arrêtez pas à cela. Car oui, c'est une histoire d'amour avec des extraterrestre, mais  ce n'est pas tout ! Je m'explique.
L'histoire se concentre autour d'une relation amoureuse, simplement, avec ses débuts, les deux protagonistes et tout ce qui fait qu'ils sont eux, leurs entourages et bien évidement la progression de leur relation. Celle entre Albin, trentenaire un peu fort et rangé dans sa petite vie, et Zélie, fille pétillante d'une vingtaine d'années qui sort d'une relation plutôt houleuse. Et j'ajouterai un poisson rouge qui siffle et qui sait écrire (ce n'est pas des blagues, le poisson rouge siffle !) et la sœur de Zélie, enceinte jusqu'au dent. Plus, bien évidemment, ces extraterrestres qui s'écrasent sur la Terre. Mais c'est un détail.

Le roman graphique va partir bien vite dans l'espace, naviguant dans des dimensions étranges, entre un rêve et la science-fiction. Tout le début de la BD navigue dans cette atmosphère étrange, entre une réalité de science-fiction ou un délire/rêve/métaphore qu'il nous faut interpréter. Je ne sais pas laquelle est la bonne lecture, mais j'aime bien l'idée des deux et cela ne change rien à ce que j'éprouve pour cette BD.

Le trait de l'auteur est superbe, tout en noir et blanc, me rappelant un peu Frankin parfois, mais que je trouve superbe. C'est notamment le vêtements, les détails sur les formes, c'est un véritable régal pour l'oeil. Et certaines pleines pages sont de toutes beautés, lorsque l'histoire se déroule dans l'espace énorme. Sans compter que les personnages ont des têtes attachantes, très bien faites. En bref, le dessin est excellent.
Ajouté au scénario, qui nous entraine dans ses délires, l'ensemble est prenant et très peu conventionnel pour une relation qui démarre. Mais le fond reste le même, sur une relation qui débute tendrement entre deux personnages. L'histoire va du coup se finir sur une superbe partie tout en douceur et en sensibilité, avec un retour au rationnel pur, qui tranche complètement avec ce qu'il se passait avant, mais qui reste pour autant dans le ton du récit, et c'est super bien fait. L'auteur nous trimballe le long du même fil du début à la fin, et c'est beau. Car l'histoire de Albin et Zélie est très belle, c'est une histoire d'amour simple et touchante (et j'aime les histoires d'amour, quand c'est bien fait) mais qui va droit au cœur par le dessin et le procédé utilisé. Jusqu'au bout on reste dans une atmosphère sympathique, et j'ai encore plein de bribes qui me restent en tête à présent, alors que je l'ai lu il y a un bon moment maintenant. C'est la marque des belles BD, de celles qui nous restent dans le cœur. Et c'est pour cela que je voulais vous en parler, pour vous faire découvrir ce que j'ai apprécié, que vous puissiez vous aussi y gouter.

Si vous avez envie de lire une BD qui exploite les sentiers non conventionnés, je vous invite à lire cette romance délirante et touchante au graphisme superbe. L'auteur nous livre un très beau roman graphique, qui vaut qu'on s'y attarde un peu. Jusqu'au bout l'histoire nous emballe, et elle reste belle. C'est vraiment une réussite, une très belle BD. A lire, vraiment.

(Chronique n°156)

vendredi 21 mars 2014

Junky (William S. Burroughs)

J'ai encore tellement de livres à lire, et pourtant c'est celui-là qui a retenu mon attention, avec cette couverture simple, qui m'a rappelé le film Trainspotting, ce sujet simple : la drogue, et cet auteur de la Beat Génération, qui est réputé pour être un des plus grands auteurs américain. Je me suis laissé emporter par son récit et je dois dire que ce ne fut pas pour me déplaire.


Résumé en trois mots : Drogue, Amérique et Dealer

Burroughs écrit ici sous les traits d'un double, alter ego de l'auteur (c'est assez visible). C'est donc un récit autobiographique que nous avons là, et qui nous entraine dans les histoires de ce jeune homme, fraichement accompli et titulaire d'une licence en lettre (faite par dépit plus que par choix). L'originalité de ce récit réside sans doute dans le point de vue que le narrateur accorde à la drogue. Sans aucun doute, il n'y a pas d'équivalent. Après, c'est aussi le livre le plus vieux, son cadre n'est pas du tout celui actuel, et les mentalités ont aussi bien changées (je dirais heureusement, mais pas pour tout).
Bref, c'est un livre qui permet de comprendre le passé lointain de la drogue, mais beaucoup moins de nous plonger dans l'actualité. Remarquez, c'est aussi un livre générationnel, qui nous renseigne sur la Beat Génération, et en ce sens il est plus complet.

L'histoire nous trimballe un peu dans l'Amérique, entre les Etats-Unis et le Mexique, ce qui nous amène aussi à voir les différences entre les états, au sein des États-Unis et extérieurement. Par contre, nous verrons très peu de choses du trafic même de drogue. C'est plus une autobiographie, avec le monde des drogués, leurs conceptions de la vie et leur univers mental qu'un livre sur la façon dont on se drogue.
Et surtout, Burroughs ne fait absolument pas de confessions. Ce n'est pas un livre témoignage, contrairement aux autres livres sur la drogue. C'est simplement un livre qui parle de sa vie à un moment donné, lorsqu'il prenait de la drogue. Il ne cherche pas à s'excuser, ne considère pas cette période de sa vie comme ratée, ou mauvaise. C'est juste une période de sa vie. De fait, la lecture est curieuse, puisque l'auteur ne cherche pas à nous dissuader de quoi que ce soit. C'est la vérité crue et sans problèmes. Du coup, si vous cherchez un témoignage anti-drogue, je ne peux pas trop vous le recommander.

Récit assez atypique et qui nous offre une vision tout sauf conventionnel de la drogue, Junky s'inscrit dans un ouvrage autobiographique et une sorte de manifeste de la Beat Génération plutôt qu'un véritable livre sur la drogue. C'est un contexte plutôt, une façon de voir la vie et le monde dans lequel la drogue joue un rôle non négligeable. J'ai trouvé la lecture plaisante et intéressante, je ne peux que vous recommander de faire pareil.

(Chronique n°155)

mercredi 19 mars 2014

Les contes du chat perché (Marcel Aymé)

Ah, ces contes du chat perché. Quand j'y repense, j'ai lu ce livre étant gamin ! (enfin, en partie) Et je le relis maintenant, plus de dix ans plus tard. C'est là que je suis satisfait de voir que ma mémoire est encore assez bonne pour se rappeler de certains de ces contes. Pour le reste, qu'en est-il ?


Résumé en trois mots : Animaux, Fillettes et Morale

Si les contes du chat perché sont resté dans ma mémoire, c'est qu'ils avaient un côté délicieusement humoristique dans leur déroulement, dû principalement aux caractères des animaux et au décalage qui est fait dans les contes entre les humains et toutes les bêtes qui parlent. A ce niveau là d'ailleurs, il faut dire que Marcel Aymé à bien croqué les animaux en leurs donnant à tous un caractère qui ne me semble pas tellement éloigné du réel.
Les contes se déroulent tous avec Delphine et Marinette, deux petites filles qui vivent avec leurs parents dans la campagne française et qui ont des aventures avec tout ce qui les entourent. Les autres protagonistes sont les animaux, tous doués de langages et qui s'expriment en permanence sur un peu tout les sujets. Du coup, c'est assez amusant comme décalage.
Les contes ont une morale, bien évidemment, et ceux-ci sont, pour une fois, tournés pour les fillettes et contre les parents, lesquels incarnent un côté autoritaire trop fort, mais avec bon cœur tout de même. D'ailleurs la morale prend aussi très souvent le parti des animaux contre la cruauté des humains. C'est une façon amusante d'apprendre le respect des animaux.

Cela dit, qu'en est-il de la lecture ? Personnellement j'ai beaucoup apprécié, certains contes ont une fin mitigé, avec des morts parfois, mais c'est toujours bien fait. Les contes en eux-mêmes sentent le côté vieille France, mais je trouvais que ça passait parfaitement bien. Cela dit, je ne sais pas si tout est accessible à un enfant actuel vu la différence de vie entre les deux mondes, mais je me dis que cela ne peut pas être que incompréhensible, la plupart seraient à leurs faire découvrir.

Marcel Aymé, un auteur que j'ai encore à découvrir, m'a comblé ici de son talent de conteur. Des histoires simples, amusantes et intéressantes, mais aussi cruelle et parfois le côté moralisateur semble assez détourné. Tout n'est pas forcément évident, et j'aime bien. Les contes sont rafraichissant, c'est la campagne qui nous est présentée, et ce bol d'air fait un bien fou. Je ne peux que vous recommander de vous y attarder un petit moment si vous avez l'occasion !

(Chronique n°154)

lundi 17 mars 2014

Les pommes d'or du soleil (Ray Bradbury)

Encore un recueil de nouvelles, mais je n'ai pas résisté à l'attraction après le Asimov. Je me suis donc plongé dedans sans trop réfléchir, et je crois bien que j'ai eu une bonne idée. N'oublions pas que Bradbury est un auteur de génie qui est reconnu pour bien nombre d'ouvrage, mais surtout un nouvelliste accompli, auquel même Stephen King rend hommage ! (c'est vous dire). Bref, je me suis replongé dans cet auteur poétique et sérieux, écrivant sur un peu tout mais toujours avec un fond émouvant.


Résumé en trois mots : Poésie, Beauté et Nouvelle

J'ai plus ou moins craqué sur le nom de Bradbury, mais d'autres choses m'ont lancé dans cette lecture. J'ai avalé le livre vraiment vite, sans m'en rendre compte, mais je dois dire qu'il est assez inégal.

En soi, je considère la première nouvelle du recueil comme la meilleure, mais certaines autres sont tout aussi excellente. Seulement l'ouverture fait magistrale. L'ensemble des nouvelles couvre des sujets divers, et je ne pense pas qu'on puisse qualifier l’œuvre sous une seule étiquette. Bradbury exploite notamment plusieurs thèmes qu'on retrouve dans Farenheit 451, mais d'une autre façon et moins élaboré. Peut-être certaines servaient de préludes ....

L'ensemble est construit sur une très belle manière d'écrire, très poétique, qui me semble être superbe pour être lue. J'ai lu avec un grand plaisir, le style emmenant sans aucune difficulté dans les récits. Et Bradbury a aussi développé l'art de la conclusion, la chute des nouvelles est parfois génial. On peut même y trouver des incursions dans l'humour (de manière assez inattendu d'ailleurs). L'ensemble est bon de manière générale, même si certaines nouvelles m'ont semblé moins efficace que d'autres. Surtout sur le plan de l'histoire, le reste étant franchement très bon.

Bradbury, encore et toujours très bon, dans le style et dans les histoires, arrivant à surprendre et surtout à faire rêver, il déclenche une foule d'émotions durant la lecture. Je me suis plongé avec délices dans ce recueil, et bien que certaines nouvelles me semblaient un peu en deçà, l'ensemble est très bon et je ne peux que vous en recommander la lecture. L'auteur est doué, très doué.

(Chronique n°153)

samedi 15 mars 2014

Women (Bukowski)

Je n'ai pas résisté à un nouveau Bukowski, notamment après avoir lu une BD sur lui récemment. C'est donc tout guilleret que je me suis plongé dans un livre autobiographique qui nous narre ses différentes (mes)aventures avec la gente féminine, pour un personnage haut en couleur et à la plume sublime. Un poète écrivant sur le sexe sans tabou, ça vaut largement le détour.


Résumé en trois mots : Femmes, Sexe et Autobiographie

Pour un résumé complet, il faudrait introduire également le facteur alcool, grand liant social et compagnon de Bukowski. Pour faire simple, nous avons là le résumé du livre. En fait, Bukowski nous offre une page de sa vie, uniquement centrée -ou presque- sur les femmes et les relations qu'il eut avec. Pas durant toute sa vie, mais durant un petit moment.

Charles Bukowski a un style d'écriture plutôt frappant. Direct, sans tabou, il nous livre plus que serait un journal intime, et moins à la fois, ne se dévoilant pas et n'indiquant que très peu sa pensée. Il se contente de faire un étalage de ce que fut sa vie, dans un moment donné, et ce qu'il vécue par rapport aux femmes. En lisant entre les lignes, on peut supposer que certaines choses n'ont pas changées, mais ce serait suppositions présomptueuses. Mais qu'est-ce que c'est bien écrit. Le style permet de rentrer rapidement dans l'histoire et permet de nous immerger dans un quotidien assez atypique pour un auteur. C'est curieux comme genre de vie, mais comme style de lecture c'est excellent.

En dehors de ça, il faut avouer qu'il semble parfois y avoir des longueurs, étant donné que la vie de Bukowski connait bon nombre de situations identiques, mais sinon c'est hyper-intéressant. D'ailleurs le personnage en lui-même apparait bien vite comme complexe, bien qu'apparaissant comme très simple, et devient aussi très attachant. Plusieurs passages sont très très beau, notamment quand il parle sur lui-même, ce qui n'arrive presque pas dans le livre. Bukowski est quelqu'un qui fuit en permanence, dans la boisson et dans le reste, fuyant ce qu'il est. Par contre, quand il raconte ses séances de lectures, je me dis que ça devait être quelque chose à voir.

En résumé un très bon livre autobiographique, au style littéraire assez incomparable, qui nous entraine dans la vie d'un écrivain de manière directe, sans rien nous cacher. La lecture est assez curieuse, entre humour et sérieux, poésie et sexe cru. C'est un ouvrage intéressant pour comprendre la vie de l'auteur, mais aussi simplement prenant et passionnant quand on se plonge dans la vie atypique de cet homme. J'ai eu l'impression de moments de faiblesse mais le tout est savamment dosé pour qu'on lise jusqu'au bout, avec une fin implacable et magistrale.

(Chronique n°152) 

jeudi 13 mars 2014

2010 Odysée deux (Arthur C. Clarke)

Roh, ces maitres de la science-fiction ... Quand on y pense, ce livre date de 1968. 1968 ! Plus de quarante ans aujourd'hui, vous rendez-vous compte ? Et pourtant, il n'est toujours pas passé de mode ! Incroyable, quand on y songe. Une suite à 2001 l'odyssée de l'espace, il fallait oser le faire. Le livre/film avait déjà donné beaucoup, la seconde partie allait-elle être à la hauteur de l'attente ? C'est ce genre de question que je me suis posé en commençant le livre. Les questions que j'avais en le finissant étaient plutôt d'ordre astrophysique. D'ailleurs, problème : comment obtenir les réponses maintenant ?

Résumé en trois mots : Espace, Jupiter et Extraterrestre

Le livre est sensiblement plus gros que 2001 et s'ouvre neuf ans exactement après la fameuse expédition de HAL et Dave dans la navette Discovery. Cette fois-ci, nous trouvons une autre brochette de personnages qui retournent ensemble vers Jupiter, dans l'optique double de comprendre les événements survenus neuf ans auparavant, ainsi que récupérer les informations de la navette Discovery, toujours en orbite autour d'Io. Et peut-être aussi retrouver HAL ...

Ce que j'ai adoré, encore une fois, c'est tout le côté scientifique de l’œuvre. Clarke nous balade dans l'immensité de l'espace et nous plonge dans les arcanes de Jupiter, planète gazeuse à la vie palpitante, ainsi que dans ses satellites, lieux de tant de mystères et également d'activité. Du coup, le livre explore une bonne partie de cet endroit de notre système solaire. C'est palpitant, et j'ai été émerveillé d'apprendre tant de choses, de voir tout ce qui est possible. L'univers est tellement riche de choses, tellement rempli de secrets ... Cela dit, le livre date de 1968, quid de l'actualité récente ? J'aimerai bien savoir ...

L'histoire se développe lentement, partant tranquillement de la Terre, prenant le temps de voyager jusqu'à Jupiter pour ensuite se pencher sur bien des choses. Nous nous baladerons aux clair d'Io, patinerons sur les glaces de Ganymède. Le tout assaisonné de petits moments entre membres d'équipages, de moments privés. Un excellent mélange qui nous permet de ne jamais nous ennuyer entre toutes les informations diffusés.

En bref, un excellent mélange pour le second livre de cette saga. Clarke m'a enchanté entre ses passages dans l'espace, toutes les informations et l'histoire simple mais efficace qui bascule progressivement. Les questions sans réponses dans 2001 l'odyssée de l'espace reçoivent une réponse ici, mais bien d'autres choses arrivent, et laissent au final la place pour une suite que j'ai envie de lire. Sans parler de tout ce qui rend le livre génial, notamment le style d'écriture qui reste une merveille. Un auteur de génie, c'est sur ! Et un livre que je recommande.

(Chronique n°151)

mardi 11 mars 2014

Les aventures miraculeuses de Pomponius Flatus (Eduardo Mendoza)

Encore un livre qu'on m'a prêté et que je me décide à lire rapidement (faut vraiment que je les finisse tous ...) pour avancer dans le tas qui s'accumule encore un peu plus. D'ailleurs j'ai eu un sourire en voyant le nom de l'auteur, également celui du méchant de De capes et de crocs. Bref, je me suis dit "Pourquoi pas ?" et me voila encore une fois embarqué dans des aventures bibliques, nous transportant dans le temps que fut celui de Jésus avant qu'il ne devienne célèbre, lorsque son père Joseph fut accusé de meurtre.


Résumé en trois mots : Humour, Jésus et Enquête

L'histoire est très bien trouvée, mélange entre une enquête à la Agatha Christie et de l'humour très drôle, ajouté à une bonne dose d'histoire biblique (si vous avez des connaissances vous noterez de multiples références dans le roman, souvent bien trouvées et parfois subtiles), plus une part d'histoire réelle, ce qui n'est pas pour déplaire l'historien que je fus. Et en plus de ça, l'auteur écrit bien. C'est la cerise sur le bouquet, non ?

En commençant à lire, le ton est très vite donné. C'est résolument un livre humoristique, mais qui sait aussi explorer d'autres chemins, notamment ceux du policier simple, puisque nous allons suivre une enquête véritable, avec ses indices, ses fausses pistes (dans lesquelles je me suis plongé allègrement) et son dénouement, par ailleurs pas complètement idiot et en accord avec le reste de l'histoire (notamment sur le plan historique). L'auteur nous entraine dans une fiction très crédible, et se paye en sus le luxe de nous offrir un postface expliquant les informations réelles qu'il a usée et celles qu'il a changé pour adapter au livre, souvent minime d'ailleurs. Je trouve cela juste parfait, et surtout intéressant.

Comme dit, le roman fait la belle part au réalisme historique, teinté de beaucoup d'humour, mais c'est vraiment la Judée telle qu'elle était à cette époque là (environ 6 ap. JC), avec ses principes entre romain et juifs, mais aussi entra habitants, et notamment certaines coutumes. C'est du coup un bon petit moment d'histoire.

Je demanderais bien plus souvent des romans aussi intelligent, dans l'histoire, le cadre et le traitement très humoristique. L'ensemble passe comme une lettre à la poste et j'ai lu le tout sans vraiment m'arrêter, entrainé dans ces aventures déjantées et loufoques qui m'ont bien plu. Le tout est très simple mais efficace, et l'auteur a su tirer le meilleur profit de ce qu'il savait. Je recommande ce petit bijou de lecture, qui m'a vraiment beaucoup plu.

(Chronique n°150)

dimanche 9 mars 2014

L'homme bicentenaire (Isaac Asimov)

Je voulais me prendre un Asimov et savourer une nouvelle chaque soir, un peu dans l'optique "Petite histoire avant d'aller se coucher", mais voila ... On prend un Asimov, on ne le repose plus. J'ai englouti la première partie dans la soirée, j'ai tout fini le lendemain matin. Même pas le temps d'avoir fini de manger, j'ai pris le café avec les dernières pages. Nom de dieu, ce type est un écrivain de génie.


Résumé en trois mots : Robots, Espace et Humanité

Asimov est vraiment un des maitres de la science-fiction. Cette phrase semble banale, c'est un classique au même titre que Arthur C. Clarke, Philip K. Dick ou encore Franck Herbert, mais c'est vraiment dans son cas un maitre. Pas juste un bon écrivain, un maitre. Véritablement.

Dans ce recueil, nous retrouvons un Asimov au sommet de son talent. Les nouvelles se multiplient, et je n'irais pas jusqu'à dire que toutes sont parfaites, mais la plupart d'entre elles méritent amplement leurs statuts d’œuvres exceptionnels. C'est du grand art à la fois dans la narration, tellement prenante qu'on ne s'ennuie pas une minute, mais aussi dans le fond, à la fois scientifique et psychologique, qui pose des réelles questions de fond, de société, dans un monde qui prend progressivement un virage dans l'informatique et la robotique. Là où Asimov est extraordinaire, c'est qu'il nous décrit tout cela dans les années 75, et ce sont des sujets plus que jamais d'actualité ! C'est presque effrayant de voir parfois qu'il a tapé très proche du mille. Quand il parle d'informatique, de nouveaux problèmes (il aborde notamment plusieurs fois l'idée d'un homme polluant trop fortement son environnement ...), ou tout simplement de robotique. Il y a là des dizaines d'idées qui sont plus qu'intéressantes à exploiter. Il y a tellement à tirer de cette vieille science-fiction qui se pose des questions.

En fait ma lecture m'a presque plus laissé une impression philosophique que véritablement distrayante. C'est une lecture qui se fait à double niveau, et c'est exactement ce que j'attends d'une lecture de fiction. C'est aussi ce qui fait tout le charme des romans et des nouvelles d'Asimov, où le lecteur n'a pas la sensation d'être pris pour un con. C'est notamment le cas de certaines nouvelles aux fins ambiguë, qui laissent tout loisir à l'imagination ou la réflexion. Et je peux vous dire qu'on gamberge vite.

Bref, encore une fois Asimov tape juste, bien et fort. C'est une lecture -ô combien !- plaisante, mais qui nous permet surtout de nous poser plein de questions, et de ne pas être en reste. Et ça, croyez-moi, ça vaut tout l'or du monde. Quant au reste, c'est excellent. Bourré d'informations en tout genre, transporté dans tout les lieux imaginables en fiction, intrigué par des trames narratives changeantes, des nouvelles surprenantes et d'autres plus classiques ... Non, vraiment, tout est bon là dedans. Tout. Alors, qu'attendez-vous pour le lire ? Voila le véritable art de la science-fiction, bien loin d'un Star Wars (allez-y, fans, tapez !) ou d'un Avatar. De la vraie science-fiction. De la bonne science-fiction. Les lettres de noblesses de cet art. N'attendez plus.

(Chronique n°149)

vendredi 7 mars 2014

Les septs cadrans (Agatha Christie)

Deuxième Agatha Christie qui trainait et que j'ai décidé de lire dans la foulée. Après tout, je n'étais plus à ça près, alors autant se laisser aller à cet univers anglais typique dans lequel se trament les pires complots et les assassinats les plus sanglants. Quand on y pense, c'est une femme écrivant tellement d'horreur ... Meurtres pour n'importe quoi, personnages presque sadiques et jouant des autres ... Et dans celui-ci encore, on ne déroge pas à la règle.


Résumé en trois mots : Société secrète, Cadrans et Enquête

Cette fois-ci encore, je me suis fait totalement avoir. C'est presque frustrant de se faire encore piéger comme un bleu (quoique, j'avais presque trouvé quelque chose. En tout cas j'étais sur une bonne piste). Bref, encore une fois une réussite totale dans l'enquête, qui n'exploite toujours pas les personnages d'Hercule Poirot ou de Miss Marple. Cette fois-ci, que de la jeunesse en quête de réponses, bien évidemment différentes de celles qu'on attendrait.

Ce qui m'a surpris cette fois-ci, c'est la tournure du livre. A la place d'une recherche qui pourrait être classique d'un coupable parmi plusieurs personnes, le livre prend un sérieux virage différent à la fin, nous faisant examiner d'un tout autre œil les événements précédents. C'est le but de l'auteur, certes, mais c'est tellement bien fait que je n'ai pu m'empêche de sourire en me disant "Bravo, je me suis fait complètement avoir". C'est d'autant mieux fait que j'ai eu du mal à comprendre que c'était l'explication finale. Je ne m'attendais vraiment pas au dénouement. Une excellente surprise.

Le reste est toujours pareil à un bon Agatha Christie, avec les femmes qui sortent du lot, battantes et qui défendent leurs intérêts (ah, les relations avec le père m'en-foutiste) et qui ne se laissent plus dominer par les hommes. C'est une excellente façon de voir les choses.

Bref, un excellent Agatha Christie dont la fin m'a complètement surprise encore une fois. Rien ne le laissait présager, je me suis fait avoir comme un bleu. Mais le reste n'est pas en ... Est bien aussi, avec ces personnages très intéressants et quelques petites considérations sur la condition féminine et son émancipation. Une lecture que je vous recommande, elle est franchement sympathique.

(Chronique n°148)

mercredi 5 mars 2014

Le cheval pâle (Agatha Christie)

Parfois, il arrive que je n'ai pas envie de lire quelque chose. Il faut alors se rabattre sur autre chose. Et parfois, j'ai des envies contradictoires : je veux lire et rien de ce que je vois ne me plait. Dans ces moments là, je me rabat sur des livres prenants, et surtout court, histoire de me plonger rapidement dedans et reprendre gout à la lecture. C'est aussi un moyen de se "détendre" de lecture lourdes et fastidieuses qui prennent un peu trop la tête. Agatha Christie est l'auteur idéale pour ces moments de spleen. Lire un de ses romans m'entraine dans une enquête que je suis avidement, et dont je ressort la cervelle purgée, sans me poser de questions ou philosopher, sans aucune véritable émotion. Un véritable nettoyage. Et c'est pour cela que j'ai lu ce Cheval pâle.


Résumé en trois mots : Enquête, Occulte et Croyances

Difficile de résumer un Agatha Christie en trois mots ... Je vais en baver aussi pour le suivant je crois. Enfin bref, c'est une histoire très courte (moins de 200 pages) qui ne contient aucun des héros habituel de la reine du crime (!). Et comme d'habitude, c'est excellent.

Agatha Christie à un style d'écriture assez génial, puisqu'elle nous pose une énigme, parfois sans qu'on s'en rende compte. Dans ce cas précis, l'énigme met du temps à venir, et au final j'ai été surpris puisque je ne m'attendais pas du tout à ce genre d'enquête (enquête qui n'en est pas véritablement une). Et encore une fois, le/la/les coupable(s) est surprenant, surtout que je ne pensais pas du tout en bon terme. Mais bref, j'ai encore été surpris !
Le tout est rehaussé par l'ambiance que sait poser Agatha Christie, avec une montée progressive du suspense et une galerie de personnages étranges et intéressant qu'on suit avec plaisir. J'ai été séduit encore une fois, bien que je ne pense pas que je relirais le livre (comme souvent avec Agatha Christie). Bref, une bonne facture comme d'habitude. Ajoutons que l'auteur penche pour une fois du côté de l'occulte, ce qui n'est pas inintéressant, car elle le fait d'une belle manière. On y croirait presque !

En somme, un excellent Agatha Christie qui nous invite à une enquête très différente de ce à quoi l'on pourrais s'attendre. La montée progressive du suspense et toute la mise en place est encore une fois excellente, et j'ai été surpris par le final. La reine des polars, toujours non détrônée. Je ne peux que vous conseiller cette lecture fort plaisante.

(Chronique n°147)

lundi 3 mars 2014

Le beaujolais nouveau est arrivé (René Fallet)

C'est amusant quand j'y pense, j'ai appris le nom de René Fallet dans une chanson de Renaud. Avant ça, je ne connaissais pas le bonhomme -qui a aussi écrit La soupe aux choux- mais je me suis ensuite renseigné un peu et je me suis laissé tenté en le voyant sur l'étalage des marchandises d'occasions (stand maudit, tu auras la peau de mon portefeuille ...). Et puis on peut se laisser aller ensuite, lors d'un voyage en train, à lire de la littérature française du siècle dernier, non ? Et finalement, on se retrouve avec un livre de plus de lu. Verdict !


Résumé en trois mots : Bistro, Amitié et Vin

Oui, un livre qui peut se résumer à une amitié, du vin et un bistrot. C'est simple, quand on y songe, mais il fallait penser à le faire, ce genre de choses. Bref, que dire d'autre sur ce petit ouvrage bien curieux ? Déjà, il n'est vraiment pas commun, surtout dans ses personnages de bases. Tous alcooliques (enfin, pas vraiment mais presque), tous dans un refus de la société moderne (celle des années 70) et qu'on comprend, et surtout dans une ambiance de franche camaraderie et de coup à boire entre parties de 421.

En fait, l'histoire est très surprenante, avec ces anti-héros qui la composent. On oscille entre l'humour et la satyre sociale qui est très prononcée, mais qu'on a du mal à prendre au sérieux avec ce qui nous est proposé comme personnages. Dénonciation des modifications de quartiers, de mentalités et de mœurs, mais en même temps c'est aussi un livre qui mise sur l'humour, sur une certaine nostalgie, sur cette période de transition qui fit sortir la France des "trente glorieuses" pour la mener dans ce qui sera les années 80. On sent la transition entre deux mondes, et nos héros se positionnent entre deux, s'en foutant de tout. Le monde tournera sans eux.

Et le tout dans un bistro minable, mais pourtant comme la maison pour ces personnages sortis d'un peu partout, un jeune, un ancien militaire, un cadre, un antiquaire qui tient une boutique pas rentable. Une fine équipe complétée par les tenanciers et leurs fille attardée, une concierge et d'autres personnages de passages. Bref, un véritable bistro minable où l'on vient juste pour boire et oublier la vie. Voir se faire oublier. Et puis la vie qui suit son cours dans ces murs, dans cette petite vie tranquille, qu'on ne veut plus perturber.

Un drôle de petit livre bien sympathique qui nous présente des héros atypique et qui nous entraine dans une vie bien différente de celle qu'on connait, loin des autres ils sont bien. Un roman de contestation et de satyre sociale, qui mise sur l'humour parfois grinçant et pas très correct au point de vue de la morale, mais qui nous fait découvrir certaines choses que nous nous cachons à nous même. Une belle lecture, très sympathique, pour un auteur que j'ai envie de découvrir un peu plus.

(Chronique n°146)

samedi 1 mars 2014

Le démon et mademoiselle Prym (Paulo Coelho)

Je n'ai pas pu m'empêcher de lire ce livre plutôt court, et qui devait sans doute être bien écrit, vu que Paulo Coelho a un style prenant. Je me suis donc laissé tenter à la lecture et un voyage en train m'a englouti une moitié de page. Je n'avais plus qu'a lire la suite le lendemain, ce qui ne fut pas difficile.


Résumé en trois mots : Bien, Mal et Lutte

Je crois que j'ai bien résumé en trois mots. En fait le livre se concentre sur l'idée de lutte entre le bien et le mal, présent en chacun de nous (d'ailleurs je tiens à signaler l'introduction, très intéressante) en nous en livrant une version philosophique dans un village de campagne, sorte de huis-clos de grande taille, avec des personnages curieusement évocateurs (je ne dirais pas qu'on les dirais sortis de mon village, mais certains m'ont rappelés des gens ...). Le propos va se centrer en une semaine dans cette communauté où chacun va tenter de voir ce qui sépare le bien du mal, ce qui fonde véritablement la nature humaine et au final, ce qui est intéressant, ce qui nous entraine de l'un à l'autre tout les jours de notre vie.

Le récit s'attache peu au réalisme, nous avons des manifestations fantastiques qui interviennent à plusieurs reprises mais c'est utilisé dans un propos intéressant, celui de développer ensuite une réflexion autour de cette thématique. Et dans cette optique, ça ne m'a absolument pas dérangé. Le tout renforcé par ces différents points de vue qui se mélangent dans le récit, chacun analysant la situation à sa manière.

Cela dit, j'ai eu un peu plus de mal avec ce livre par rapport aux autres du même auteurs, principalement parce que je trouvais que le livre ne répondait pas à la question posée, et surtout qu'il évitait certaines autres bien plus importantes à mes yeux : existe-t-il simplement une notion de bien et de mal applicable à l'être humain ? Le livre part avec des axiomes que j'aurais bien voulu voir démontré, mais c'est malheureusement passé à la trappe. D'autre part, je reconnais que j'ai moins d'intérêt pour ces questions que pour le questionnement sur la façon de ressentir la vie qui était au centre de Veronika décide de mourir.

Cependant il faut reconnaitre que le livre est bon, et qu'il se lit agréablement, mais j'avoue que c'est moins le genre de problématique qui m'intéresse et que j'ai du coup moins accroché, même si je l'ai lu d'une traite.

En bref, encore un bon petit livre, philosophique et spirituel, sur la notion de bien et de mal. Une lecture qui fut plaisante bien que je ne sois pas tout à fait d'accord avec le point de vue de l'auteur. C'est en tout cas sympathique à lire, et permet de se poser quelques questions. De loin pas le meilleur Paulo Coelho, mais une lecture tout de même intéressante. Je vous le recommande, mais pas chaudement.

(Chronique n°145)