samedi 24 janvier 2015

Brutus (Bernard Clavel)

Eh oui, un nouveau Clavel, quand on est dans le bon mouvement, pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Je me rappelais bien avoir ce livre dans mon stock, alors après la saga des Royaume du Nord, je pouvais bien prolonger le style avec celui-ci, qui méritait mon attention, non ? En plus, ça me permettait de relire un peu d'auteur français, qui sont au final peu présent dans ma pile des livres lus, alors qu'il y en a tant de bon ! Et puis, je voulais voir un peu la façon dont Barjavel parlait de Lyon, ville que je vais découvrir bientôt. Pour toutes ces raisons, et parce que je devais attendre un long moment encore, je me suis penché sur ce livre et je l'ai tranquillement savouré dans un train qui filait, le long de la vallée du Rhône.


Résumé en trois mots : Romain, Chrétiens et Taureau

Ce livre nous plonge dans une période historique bien connue, celle des premiers chrétiens, tout au début de notre ère, dans la vallée du Rhône, alors sous domination romaine, avec la naissance d'un mouvement religieux inspiré par un homme qui fut crucifié, bien loin en terre de Judée, prêchant l'amour du prochain, la paix et l'acceptation de la souffrance plutôt que le chemin de la violence. Une philosophie qui a depuis bien changée de visage, certes, mais qui était alors simple, avec des préceptes tout aussi simple.
Cette histoire de montée/descente du Rhône, à la fois par les barges sur l'eau et à pied le long des berges, entre chrétiens et bateliers, avec comme personnage central ce taureau massif, Brutus, bête puissante et forte qui doit être amené à Lyon pour la gloire du cirque mais aussi pour le martyr des premiers chrétiens. Brutus occupe cette fameuse place centrale du livre, tout tournant autour d'une manière ou d'une autre, les héros se greffant à lui. D'ailleurs, les héros, parlons en. Des hommes comme aime les camper Clavel, ils m'ont rappelés des personnes de Le royaume du Nord. Un peu brut, des hommes polis par le travail, à la peau épaisse et burinée, mais dont le cœur est tendre. Notamment dans leur foi, ce christianisme naissant, qui ne prône que l'amour du prochain.
Cette histoire refait mouche, et c'est le style de Clavel qui revient encore une fois. A la fois poétique et pourtant contenant de la violence bien exprimée. Et il y a aussi, à contrario, plein de douceur qui rejaillit de ces pages. Clavel sait magnifier les bords du Rhône et la nature généreuse de certains être humain. Dans ces pages, on retrouve la beauté simple de la nature et la nature belle des simples.

Sans être un grand roman, sans être un chef-d'œuvre, Brutus sait être un beau livre qu'on lit avec plaisir jusqu'au bout, prolongeant le plaisir de se tenir sur les bords du Rhône avec les personnages. Un bon petit roman, a réserver quand le reste est déjà lu.

(Chronique n°222)

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