mercredi 28 janvier 2015

Ubik (Philippe K. Dick)

Avant-dernier roman de Philip K. Dick que j'avais en ma possession (et je pense que je n'en rachèterais pas tout de suite), ce roman est bien souvent cité comme le chef d'oeuvre de l'auteur, à mettre sur le même pied d'égalité que Le maitre du haut-château et Blade Runner. La lecture m'a été également hautement recommandé par mon ancien colocataire, alors pouvais-je refuser de m'y plier ? Ce que j'ai fait allègrement. Et le résultat est à la hauteur d'un Philip K. Dick, mais pas vraiment de mes attentes.


Résumé en trois mots : Pouvoirs, Mort et Réalité

Voila encore un roman bien déroutant, parlant à la fois de pouvoirs psychiques, de remontée du temps, de la mort et de la réalité de nos sens. Philip K. Dick continue d'exploiter les thèmes qui l'intéressent particulièrement, tout en cherchant de nouvelles voies scénaristique.
L'auteur nous développe tout une trame centrée sur un personnage (enfin, deux, mais c'est l'un que l'on suit et l'autre qui importe), tout en apportant un personnage féminin qui n'est pas inintéressant (et particulièrement dérangeant, ou dérangée), et également un délire complet sur le sens de la réalité. Encore une fois, l'auteur fait fort, mais là c'est vraiment dérangé.

Sans vous spoiler l'histoire, à partir d'environ la moitié du roman, tout l'univers construit par Philip K. Dick (et qui semble vaste et complexe, tout les détails n'étant pas expliqués) est brutalement remplacé par un autre, avec cette fois-ci des problèmes de perception de la réalité. Et tout est à recommencer. Encore une fois, l'auteur se joue des codes classiques de la compréhension de la réalité et finit par nous faire douter de tout et de tout le monde, ne retenant au final que le héros comme point central fixe et immuable d'un univers qui peut être tout ce qu'on voudrait. A cet égard la toute fin du roman (mais vraiment, la dernière phrase) est particulièrement déstabilisante, puisqu'on ne sait plus du tout ce qu'il faut alors en tirer.

Ce qui m'a le plus perturbé, je crois bien que c'est le titre et les fausses publicités qui sont présentes dans tout le roman en utilisant le nom Ubik, ce qui m'a conduit sur une piste complètement fausse. Mais j'avoue à cet égard que je n'ai pas encore compris tout le roman et qu'une relecture sera plus que salutaire pour comprendre tout ce qu'il faut derrière ce roman qui est d'une complexité incroyable. Rien n'est simple ni ce qu'il parait être. Et en plus, l'univers derrière est plutôt riche, brouillant encore plus les pistes. C'est vraiment de la très haute intensité d'écriture.

Et c'est presque dommage que je n'ai que peu aimé au final. Car le principal problème, c'est que beaucoup de choses me semblent encore bien obscur pour que je puisse apprécier le roman. Je dois d'abord le relire et essayer de dégrossir ce qu'il y a à comprendre avant de pouvoir enfin essayer de le noter correctement dans ma mémoire. C'est déroutant comme genre de livre, qui nous perd volontairement et finit par nous perdre. Et c'est ce qui s'est passé. A un moment je me suis perdu dans le livre, et c'est vraiment dommage.

Pour moi, ce n'est pas le meilleur Philip K. Dick, et il n'atteint pas les sommets que sont Blade Runner, Le maitre du Haut-Château et Substance Mort, mais il reste très bon et c'est principalement le fait que je sois passé à côté de beaucoup de choses dans l'histoire qui m'est pénible. Je vais volontiers le relire pour tenter de comprendre ce qui m'a échappée et enfin pouvoir refermer ce livre en ayant l'esprit apaisé. Mais il reste un livre de Philip K. Dick, dérangeant et philosophique, déroutant et à part dans le monde de la science-fiction. Un tel livre est quelque chose de difficile à classer ou appréhender. Je vous recommande la lecture si vous vous sentez de taille pour l'aventure, mais ça vole haut.

(Chronique n°224)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire