lundi 23 mars 2015

Acide organique (David Calvo)

Recueil de nouvelles de David Calvo que je me suis décidé à lire suite à plusieurs commentaires élogieux et à une volonté de lire un peu plus de livres de cet auteur atypique qui a su me charmer et conserver mon attention malgré tout ce temps (et le peu de lecture que j'ai fait de lui). Bref, une lecture totalement dirigée par mon coeur et sans aucune idée de ce que ça allait donner. Calvo c'est une roulette très aléatoire. Et j'aime ça, quand c'est des très haut et des très bas.


Résumé en trois mots : Absurde, Moderne et Cynique

Je ne savais pas exactement comment résumer cette OVNI littéraire que nous a pondu encore une fois David Calvo. En onze nouvelles, nous voila transportés dans un univers absurde où le réel est étranger. Un monde à la Calvo, déroutant et pourtant cohérent, avec ce qu'il faut pour qu'on suive en se sentant perdu.

Les nouvelles sont très différentes l'une de l'autre, et si certaines m'ont semblé sublimes et extraordinaires (notamment celle sur Kate Bush) d'autres me sont restés très obscures et fermées. C'est très complexe à aborder, rien ne semble avoir de sens (et c'est peut-être bien le cas) et aucune clé n'est donné pour mieux comprendre le tout. C'est à prendre ou à laisser, mais pour le reste on n'aura rien ici.

Et pourtant, mon dieu que c'est génial. Le style d'écriture, complètement moderne et gavé de références à différentes choses, aussi bien de la sous-culture que des éléments de notre quotidien. Et l'apport de photos, qui ajoutent un je-ne-sais-quoi à l'oeuvre. Sans parler de cette poésie qu'on sent derrière les mots, qui permet parfois de s'approprier un texte complètement obscur.
Alors certes, le fait de ne pas avoir toutes les références parfois nuit au texte, et c'est dommage, car lorsqu'on est entrainé dedans, il y a quelque chose qui se dégage de l'ensemble, à la fois très mélancolique et formidablement beau, un mélange de tout les genres qui nous transporte. Pour peu qu'on accepte de laisser derrière nous la réalité et notre esprit cartésien, on est emmené dans un monde sans structure cohérente mais qui nous envoute littéralement. Et qui contient bien plus qu'on ne saurait le croire.

C'est un ensemble de nouvelles qui parle du monde, de l'enfance, des croyances, d'un peu de tout. On y trouve de la publicité, du jeu vidéo, des rats, des gens perdus, un monde absurde (mais moins que le notre) et autres choses dans ce genre. Un grand ensemble foutraque mais puissant.

Encore une fois, Calvo nous pond quelque chose à l'extrême limite de ce qu'on pourrait lire. C'est toujours déjanté et un peu n'importe comment, mais toujours cohérent dans son imaginaire débordant. C'est très beau et très triste à la fois, un ensemble qui détonne et qui étonne. J'ai été séduit d'un bout à l'autre, même si tout n'est pas égal, et l'ensemble me semble avoir une cohérence globale. Au final, j'ai été séduit une fois de plus, et je commence à apprécier de plus en plus cet écrivain qui ne peut rien nous pondre de classique. Au-delà des formes et des idées, c'est un OVNI contemporain, et qui plus est, un livre a lire.

(Chronique n°249)

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