mardi 3 mars 2015

Les quatre vies du saule (Shan Sa)

Je l'ai vu, j'ai craqué et je n'ai pas pu résister non plus à sa lecture rapide (presque immédiate d'ailleurs). Un Shan Sa. C'est comme une mignardise, une douceur, une sucrerie après un repas trop lourd. C'est une bouffée d'air frais, une oxygénation de tout le cerveau par son style et sa fraicheur. Je me suis laissé tenter à rentrer dans l'orient encore une fois, et je crois que j'ai bien fait au final. Et encore une fois, c'est tellement vite lu ...


Résumé en trois mots : Histoire, Amour et Chine

Shan Sa est décidément une conteuse de la Chine. Chacune de ses histoires nous raconte la Chine, celle historique et antique, celle rêvée et réelle, celle vécue et celle fantasmé. C'est également une vraie conteuse de l'écrit car j'ai rarement vu quelqu'un qui avait, autant qu'elle, une voix de conte dans son écriture.
Lire du Shan Sa, c'est clairement dépaysant. C'est l'orient qu'elle nous raconte, encore une fois, la Chine éternelle mais aussi celle de Mao et de la révolution culturelle. Une Chine en plusieurs teintes.

Ce livre est vraiment déroutant et je ne sais pas comment le prendre. L'histoire est découpée en quatre grande partie et je trouvais ça curieux, car j'ai eu du mal à saisir l'articulation entre les différentes parties. Même si je comprenais (enfin, je pense) la façon dont se retrouve les personnages principaux, je ne suis pas certain d'avoir compris toutes les tournures d'histoire et les liens qui les unissent au travers des différentes époques.
Cette histoire est celle d'un homme et d'une femme au travers de plusieurs époques, d'un couple qui se cherche sans qu'on ne sache très bien pourquoi et comment, ni quels sont leurs liens et leurs volontés. C'est très ambiguë et très sombre.
Mais ce que j'ai adoré, c'est la façon dont les personnages traversent les époques et marquent le contraste entre la Chine médiévale et celle de Mao ou de la révolution culturelle, la façon dont tout cela change le pays. Je m'intéresse de plus en plus à l'histoire chinoise, et je dois bien dire que c'est prenant comme roman à ce niveau là.

Je confesse que si le style est toujours aussi bon et souvent très poétique ou évocateur (le premier chapitre est un régal de concision et de clarté) j'ai ressenti une légère faiblesse dans les chapitres, souvent au début. Un léger coup de mou avant de repartir d'attaque et de m'entrainer pour ne plus me lâcher jusqu'au final. Qui dénote sur l'ensemble et conclue d'une façon très ouverte.

Un drôle de roman, que je ne conseillerai pas spécialement à la lecture si vous n'avez pas lu de Shan Sa auparavant, où si vous ne vous intéressez que très peu à la Chine. C'est un roman qui entraine et qui demande de se laisser porter par son style très étonnant. Une histoire déroutante et que je ne suis pas sur d'avoir tout à fait compris, mais qu'importe. C'est pour la beauté du texte et l'envoutement qui s'en dégage que je l'ai lu, et j'y ai trouvé mon compte. La poésie et la cruauté se partagent le terrain, mais c'est toujours magnifique. Bref, j'ai bien aimé.

(Chronique n°239)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire