lundi 22 juin 2015

Blanche Neige Rouge Sang (Collectif)

J’ai acheté ce livre pour diverses raisons, mais notamment parce que le nom de Terri Windling sur la couverture me faisait des oeillades très franches, elle qui avait su m’émerveiller avec son superbe L’épouse de bois, pour lequel j’ai toujours un gros coup de coeur dans le thème de la fantasy contemporaine. Du coup, je voulais découvrir cet ouvrage qu’elle avait contribué à écrire, bien qu’elle ne soit auteur d’aucune des nouvelles présentées ici. Mais bon, cela n’empêchait pas de le ire. D’autre part, j’apprécie énormément les contes (et les légendes, et les histoires qu’on se raconte autour d’un feu ou d’un verre, le soir, entre personnes de bon gout), et je voulais découvrir ces contes repris pour adultes de nos jours. L’idée me paraissait excellente, et je savais en outre que le sujet intéressait une amie. Donc je me suis laissé aller, et j’ai eu le livre en main bien vite.


Résumé en trois mots : Contes, Adultes et Trash

Il n’y a pas à dire, l’univers des contes, c’est bien violent. De base, la plupart des contes que nous connaissons ont été édulcorés par rapport à leurs versions d’origine, qui est plus rude, violente et impitoyable. Mais les contes contiennent beaucoup de choses, tout, pour ainsi dire, et c’est agréable de lire ici des adultes écrivant leurs propres versions des contes à destination d’autres adultes. Qu’on se le dise une fois pour toute : le conte est fait pour les enfants, le conte est fait pour les adultes. Et chacun y trouve ce qu’il veut. Alors arrêtons avec ces contes roses et sucrés à la Disney.

Ceci étant dit, je n’ai pas été subjugué par ma lecture. Si celle-ci fut très intéressante et ne m’a foncièrement pas déplue, je n’ai pas été autant émerveillé que je m’y attendais. Les reprises de contes proposées sont efficaces, mais sur l’ensemble, aucun ne m’a paru transcendant, et la plupart se contentent de reprendre le conte de manière efficace et adulte, sans ajouter de grain de sel qui fasse toute l’alchimie. J’ai d’ailleurs été étonné de lire le nom de Neil Gaiman sur la couverture, mais la nouvelle présente ici était déjà dans le recueil Miroirs et fumée, ce qui m’a gâché le plaisir de retrouver cet auteur.

Dans l’ensemble, si les contes sont très bien repris (notamment une reprise de Rapunzel et une autre du Petit Chaperon Rouge qui m’ont bien plu), rien n’est foncièrement neuf, et les préfaces me laissaient envisager d’autres contes, des reprises qui proposeraient des contes nouveaux utilisant les archétypes qu’on retrouve dans cette fameuse marmite bouillonnante des contes. C’est dommage, car j’aurai bien aimé lire quelque chose de neuf.

En tant que tel, je crois que j’ai été déçu de ne pas relire des coups de génie comme a su le faire Gaiman dans son recueil Miroirs et fumée, qui proposait une relecture d’un conte où le sens se trouvait inversé, ce que j’appréciais beaucoup plus. Là, j’ai l’impression que les auteurs ont voulu trop bien faire, et le résultat me semble assez lisse au final. C’est propre, presque trop gentil malgré des reprises parfois trash des contes d’origine. Mais rien qui ne secoue véritablement, et c’est dommage.


Un recueil dont j’attendais trop, sans doute, et qui n’a pas su combler toutes mes attentes. Je ne regrette pas ma lecture, et plusieurs contes ont retenus mon attention, mais aucun ne m’a véritablement plu au point que le recueil me marque. C’est dommage, même si cela n’empêche pas le recueil d’être bon. C’est d’ailleurs toujours sympathique de pouvoir lire des nouvelles d’auteur qu’on ne connait pas forcément, mais je reste sur ma faim, et le sentiment final est un peu trop marqué pour que je puisse vraiment le conseiller. Tout au plus ne vous le déconseillerais-je pas, sans aller jusqu’à dire que sa lecture est très fortement conseillée. Bref, à vous de vous faire votre propre avis sur l’intérêt ou non de lire ce genre de livres, mais ne fondez pas trop d’espoir, de peur d’être déçu vous aussi.

(Chronique n°285)

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