samedi 30 mai 2015

Richard III - Roméo & Juliette - Hamlet (Shakespeare)

Lu cette année, pour un cours qui nécessitait de lire l'intégralité de la pièce Richard III, sur laquelle nous allions travailler. Ce fut l'occasion sur moi de découvrir une facette de Shakespeare que je ne connaissais pas et dont je n'avais presque pas entendu parler, à savoir les pièces historiques de l'auteur. Et là, j'avoue que je suis tombé des nues. Mais c'est toujours intéressant de découvrir l'étendue de son ignorance. Car qui a vraiment lu ces fameuses trois pièces tellement jouées et vantées ?


Résumé en trois mots : Théâtre, Humanité et Différence

Je dirais que la différence est l'aspect qui permet le plus de recroiser ces trois pièces, mais je ne me risquerais pas à faire une analyse de ces pièces, de peur de me faire tuer par les experts de Shakespeare qui travaillent sur ces textes depuis des années. Pour toutes ces considérations, voyez leurs analyses quelque part dans les méandres du net.

Pour parler simplement, de lecture et de ressenti, j'ai adoré ces pièces, et plus précisément, je les classerais dans l'ordre inverse de celui noté sur la couverture. Pour une raison simple : la pièce Richard III est la plus inaccessible au lecteur lambda qui tente de lire du Shakespeare. Et que, malgré ma préférence pour les éditions qui évitent les annotations toutes les pages (comme souvent en Livre de poche), je dois reconnaitre que cette édition (par ailleurs très sympathique et très claire) est largement obscure, puisqu'elle reprend uniquement le texte de base et se contente de quelques explications littéraires. Mais rien n'explique véritablement certains aspects particulièrement obscurs du texte, et c'est a force de recherche patiente que j'ai fini par comprendre ce qu'il en ressortait. Car, il faut le dire, les liens entre personnages sont extrêmement obscurs et ne sont pas souvent expliqués (pour ainsi dire, jamais), alors qu'ils font une grande partie de la force de cette pièce, qui est au final une extraordinaire pièce qui contient de magnifiques choses, mais ce n'est jamais extrêmement bien clair si l'on n'a pas pris le temps de noter les noms complets de chaque personnages, les liens entre eux, la situation politique et les enjeux de chaque scène, qui ne sont généralement pas négligeables. Bref, un beau bordel qu'il faut comprendre avant même de lire la pièce, qui devient alors extrêmement intéressante et remplie de puissance, ou même de beauté. Un must-have, mais ô combien difficile à appréhender sans notions élémentaires.

La seconde pièce est peut-être la plus connu de Shakespeare, et sa fameuse histoire d'amants maudits dans la ville de Vérone. Si la pièce n'a plus a se faire un nom, il faut avouer que c'est très différent de le lire par rapport aux échos qu'on entend régulièrement. J'ai été très surpris de découvrir que ce légendaire couple était marié, par exemple, chose qu'on entend peu. Mais pour le reste, je n'ai pas eu de grande surprise par rapport à ce que je savais déjà, connaissant toute l'histoire et le déroulement, avec seulement une grande surprise sur le texte, qui est décidément un très beau langage, même dans la traduction (de François-Victor Hugo, très très bonne traduction). C'est toujours un régal de lire ce genre de beauté.

La dernière pièce, Hamlet, fut la véritable découverte en tant que tel, puisqu'il s'agit de la première lecture que je faisais de cette pièce dont je ne savais pas grand chose au final. C'est pourquoi j'ai adoré la lecture, qui fut très intéressante (et l'introduction ne dévoilant pas trop d'intrigue non plus, ce qui est fort agréable). Hamlet est-il fou ? C'est assez amusant comme cette simple question (qui est et restera sans réponse) change toute la pièce. Posez-vous la lors de votre lecture, et vous aurez une lecture bien différente des simples mots. Car, comme toute pièce, celle-ci peut-être ce qu'on veut. Et c'est intéressant de lire ce genre de choses avant, pour s"ouvrir l'esprit au maximum.
En dehors de ce simple fait, la pièce est diablement riche, mais aussi complexe. Entre les motivations et les faits qui se croisent, on est perpétuellement dans des drames humains qui ne peuvent que tendre vers un final sanglant dans lequel tout le monde sera mort. Et c'est effectivement le cas, comme d'autres oeuvres de Shakespeare. Mais quel texte, mes aïeux, quel texte !


Pour les trois plus célèbres pièces de Shakespeare, j'ai adoré ma lecture. Ces pièces sont légendaires, certes, mais leurs lecture est intéressante et à mon avis indispensable. Ce sont des fondamentaux aujourd'hui, et en tant que tel, leurs lectures et plus que recommandé, elle devient nécessaire. Qui se souvient que "Un cheval, un cheval ! Mon royaume pour un cheval !" provient de Richard III, ou qui connait exactement le contexte de "Roméo, Roméo, pourquoi es-tu mon Roméo ?" ? Ces pièces sont des chefs-d'oeuvres de la littérature, et je suis ravi d'avoir enfin pu les lire. Je vais maintenant pouvoir continuer, et je pense que ce sera avec un beau sourire au lèvres. Shakespeare a encore beaucoup à me dévoiler.

(Chronique n°277)

mercredi 27 mai 2015

Les dix femmes de l'industriel Rauno Rämekorpi (Arto Paasilinna)

Curieusement, il y a parfois un stade de trop avec certains auteurs, un stage au-delà duquel on se dit qu'il aurait mieux valu qu'on arrêtasses la lecture. Parce qu'il est temps de changer de gamme, de passer un peu à autre chose. J'ai eu ce trop plein avec Au fruits de la passion de Pennac, avec le Fondation foudroyée et maintenant, je le découvre avec ce livre de l'auteur. Un auteur que j'estime et que j'ai suivi avec intérêt, mais qui m'a au final écoeuré comme un trop plein de chocolat. Bref, je crois que ce livre sonnera pour moi le glas de notre relation, et que Arto Paasilinna ne visitera plus la roulotte aux livres.


Résumé en trois mots : Noel, Femmes et Finlande

Ce livre fut celui de trop. Peut-être pas la bonne période, peut-être pas les bonnes conditions, peut-être trop proches des autres lectures. En tout cas, je n'ai pas apprécié ma lecture comme autrefois, et j'ai fini par être lassé avant la fin du roman, souhaitant qu'il se finisse bien vite.

C'est d'autant plus dommage que l'idée est intéressante, notamment sur le personnage principal qui est un odieux connard et que l'auteur se plait à nous présenter sous un jour assez peu reluisant. Le périple qu'il connait dans les deux parties du livre est plutôt rocambolesque, mais il m'a peu intéressé, et je me sentais las des multiples références qui reviennent sans cesse dans sa bibliographie. Après 7 livres lu, je me sentais un peu trop pris dans des références régulières, et je me lassais de l'effet comique redondant.

Clairement, le livre de trop pour moi. J'apprécie toujours autant la plume de l'auteur et son ton volontairement mordant avec les Finlandais de manière générale, mais je trouve que c'est un peu trop d'avoir dévoré autant de ses livres. J'aurais du déguster la chose de manière plus délicate, et je vais maintenant faire une longue pause que j'espère non-définitive avec lui. C'est un bon livre, soyons honnête, mais il est venu au stade du trop. Dommage, les idées étaient intéressantes. C'est moi qui n'était plus en état de le recevoir.

(Chronique n°276)

lundi 25 mai 2015

La douce empoisonneuse (Arto Paasilinna)

Petite lecture que j'avais omis de chroniques, oubli impardonnable que je me permet de rattraper immédiatement en faisant rejaillir tout ce dont je me souviens de ce livre dont je conserve pour l'instant un très bon souvenir. Car c'est encore de la bonne facture, celles d'un auteur d'humour qui sait toujours trouver des nouvelles façons de raconter une histoire. Même si foncièrement rien n'est changé entre tout les livres.


Résumé en trois mots : Morts, Jeunesse et Hasard

Ce livre est extraordinairement bien fait, nous racontant l'histoire d'une sympathique petite mamie gâteau, bien gentil et proprette, qui se fait voler chaque mois sa pension par son petit fils, voyou de bas étage et incapable de faire quelque chose de ses dix doigts. Désespérée, la vieille se voit contrainte de subir sans cesse, jusqu'au jour où les voyous vont trop loin, et qu'elle décide de se suicider. Sauf que faire du poison est sympathique, mais quand un de ses bourreaux l'avale par erreur, c'est encore plus drôle !

Ce livre est génialement mis en scène, ente le début qui sonne comme un critique sociale de ces vieux démunis faisant face à une jeunesse violente et inactive, qui préfère se sucrer sur la pension des vieux, mais tout tourne rapidement à l'humour sombre et hilarant de Paasilinna, qui reste toujours dans son registre habituel. C'est une sorte de traque mais dans le mauvais sens, où les jeunes ne comprennent pas comment faire pour retrouver cette petite vieille qui tue sans trop s'en rendre compte. Le ton léger et drôle fait mouche à chaque coup, et bien vite on se retrouve à s'attacher à la petite vieille qui tue. C'est également une belle satyre sur la vieillesse de Finlande, et j'ai bien aimé les quelques piques dissimulés de ça de là dans le récit.

Un petit livre toujours sympathique et agréable, comme sait si bien nous le faire Arto Paasilina. C'est le genre frais et léger qu'on déguste tranquillement quand on ne veut plus se faire de livres complexe. Une petite détente agréable entre autres livres, et toujours avec un beau sourire aux lèvres et une petite pensée pour ces injustices sociales caricaturées dans les romans de l'auteur finlandais le plus lu. Recommandé !

(Chronique n°275)

samedi 23 mai 2015

Trois soeurcières (Terry Pratchett)

J'ai décidé récemment de me procurer une bonne partie de la suite de la saga du Disque-Monde et de lire enfin les différents tomes, mais dans l'ordre, pour pouvoir enfin me targuer d'avoir lu (ou tout du moins commencé à lire) la plus longue saga de fantasy jamais écrite. Et puis pour pouvoir à nouveau rire un bon coup. Parce que c'est tout de même l'auteur qui m'a fait le plus rire de toutes mes lectures jusqu'à maintenant. Et puis c'est l'occasion de retrouver la fameuse Mémé Cirdutemps, la sorcière la plus puissante qui ai jamais existé dans le disque-monde. Alors replongeons dans ses annales !


Résumé en trois mots : ThéâtreSorcière et Conte

Terry Pratchett est un sacré génie de la littérature, ce n'est plus à prouver (du moins j'espère), et cet opus du disque-monde ne fait que me confirmer ce talent sous-jacent à l'ensemble de son oeuvre. Déjà parce que Pratchett est un des rares auteurs humoristiques a pouvoir fournir une telle qualité dans son humour, et ce de façon constante dans la série. Mais c'est également un auteur de talent quant aux références qui parsèment le texte, tout comme sa capacité à détourner, parodier, réutiliser tout ce qu'il veut.

Si je parle de ceci avant de commencer, c'est bien parce que ce tome est un énorme hommage au plus grand écrivain qu'il ait jamais existé dans l'ensemble de l'histoire anglaise, William Shakespeare. Terry Pratchett se ré-approprie ici les textes de l'auteur (et notamment MacBeth) pour nous livre un roman hilarant sur trois sorcières des montagnes du Bélier (près du Moyeu) qui réécrivent une histoire légendaire. Rien que le pitch de base donne envie de se plonger dedans non ?

En toute honnête, ce tome est à mettre dans le haut du classement des Annales du Disque-Monde. Une inventivité débordante jaillit des pages pour nous refaire Shakespeare en direct, tant au plan historique que dans ses oeuvres, reprenant passages de textes, histoire et principe, parlant du théâtre et des sorcières, ce tome est l'incarnation de l'hommage parodique réussit de bout en bout. Tout tiens debout, tellement que je me demandais au milieu du tome si je n'avais pas atteint la conclusion, avant que le récit en rebondisse pour un deuxième acte tout en subtilité qui se conclura magnifiquement par le Happy End qu'on attend de tout les tomes du Disque-Monde, mais toujours avec des nouveautés et des idées délirantes. C'est tordant, j'en ai lâché la lecture pour rire tout mon saoul a trois reprises, et j'ai pleuré de rire à certain moment. Rire jusqu'à en avoir mal aux côtes tout en étant surpris de l'ingéniosité, émerveillé des parodies et dépité de ne pas pouvoir repérer toutes les références, c'est plus qu'un talent d'écriture, ça confère à la magie, non ?

Bref, un tome qui m'en a mis plein la vue, et ce n'est pas rien de le dire. Une inventivité folle pour une reprise de Shakespeare sans précédent, follement drôle et prenante en plus. Des personnages adorables qu'on suit avec un sourire sans cesse accroché, et tout cela avec une plume qui mélange des citations et détournements aux traits d'humour habituels de l'auteur. Rien de moins qu'un livre qui rentre dans mon best-of du genre, et pour qu'un livre d'humour y rentre, croyez-moi, faut se lever tôt ! Terry Pratchett l'a fait, et avec une classe qui confère au génie. Rien que pour ça, je dis Sir Terry Pratchett, s'il-vous-plait.

(Chronique n°274)

vendredi 15 mai 2015

Le seigneur des guêpes (Iain Banks)

J'ai parfois du mal à me plonger dans un livre, et ce fut le cas avec celui-ci qui me faisait pourtant de l'oeil depuis un moment, sans que j'eusse le moindre souvenir de la raison. Mais je me suis accroché, et entre deux autres lectures, j'ai basculé dans la seconde partie du livre, pour ne plus vraiment le lâcher et le finir le plus vite que je pouvais. Et là, le résultat est assez étonnant.


Résumé en trois mots : Île, Adolescent et Famille

Je ne sais déjà pas trop dans quelle catégorie ranger ce livre. Peut-être dans le style "presque polar-thriller" ? Car c'est un roman de genre qui est construit sur un polar. Ou l'inverse. Un curieux style, bâtard de genre, mais curieusement assez efficace.

Soyons honnête : ce livre est génial. J'ai eu un mal fou à m'y plonger (bon, en ce moment j'ai du mal à lire de façon générale), mais je n'ai pas pu le lâcher une fois passé le cap de la première moitié. Car c'est une construction par étape, et pour accéder à tout ce qui fait la force de cette seconde partie, il faut tout le développement de la première, toute l'introspection du personnage principal, toute sa vie au jour le jour, toute sa psyché et sa conception des choses. Pour ensuite nous envoyer dans la face la suite.

Ce roman oscille entre diverses choses, mais ce qui ne bouge pas, c'est ce personnage central, à la fois énigmatique et incroyable, mélange entre un fou et un illuminé, isolé sur son île avec sa famille, handicapé à vie. La vie n'est pas rose pour lui, et pourtant il s'invente un monde, un univers dans lequel il contrôle les choses. Notamment en tuant. Enfin, ça c'était quand il était jeune.
C'est également un roman puissant sur nos croyances, sur ce qu'on admet pour vrai et qu'on veut bien accepter dans notre réalité, toute déformée qu'elle peut être. Jusqu'au rituel de magie. Ainsi que sur la famille et les liens que cela tisse.

Roman qui se déroule dans un microcosme, une île isolée de tout et un petit village, une seule maison qui cristallise tout, avec tout à l'intérieur. Une métaphore doit sans doute être dissimulée derrière tout ça, mais je ne l'ai pas encore trouvé.
C'est également un thriller, qui pose des éléments pour arriver progressivement à une conclusion déroutante et d'un genre que je n'avais encore lue. Je ne pensais pas que le polar s'orienterai dans cette  direction ensuite. Mais c'est tout à son honneur.

Un roman étrange et dérangeant, très déroutant. J'ai eu du mal à m'y intéresser, mais une fois dedans le roman m'a surpris et m'a dérangé jusqu'au bout. Je crois que le maitre mot c'est le malais qu'on ressent au contact de ce personnage principal dérangé et pourtant tellement normal dans son univers, univers qui nous grignote progressivement pour nous laisser sur un dernier chapitre hallucinant. Une plongée qui m'a déroutée, et qui me fait encore réfléchir. Lisez-le si vous avez l'occasion, ça vaut le détour.

(Chronique n°273)

mercredi 13 mai 2015

Conan le flibustier (Robert E. Howard)

Conan, c'est la figure mythique de la fantasy, un univers unique et novateur qui a crée le genre ! C'est un héros charismatique et puissant, héroïque comme l'on n'en fait plus, toujours au coeur du danger et toujours indemne, faisant tomber toutes les femmes et les tyrans. C'est l'archétype du barbare qu'on aime suivre parce qu'il vit des aventures plus riches que celles que nous ne connaitrons jamais. Et j'adore ça !


Résumé en trois mots : Politique, Guerre et Héros

Ce tome de Conan introduit quelque chose de neuf par rapport à ce que j'avais lu sur le héros : la dimension politique des différents royaumes de l'âge hyborien. C'est amusant de suivre le développement des intrigues entre peuples avec Conan qui vivote entre, toujours détaché d'un parti unique, voyageant en mercenaire, mais rallié aux causes avec le coeur.

Ce tome n'est en soi pas différent du précédent, mais les voyages de Conan sont moins éparpillés, et bien plus centrés sur des conflits entre pays. Et là, apparait un aspect du héros que j'affectionne particulièrement. En effet, Conan est un archétype d'héroïsme, mais il est surtout un héros qui n'est pas foncièrement bon. Ni méchant d'ailleurs. Il suit simplement son code de conduite et sa façon de voir les choses. Et bien souvent, ses ennemis sont des personnes qui se sont retrouvés face à lui, sans être pour autant des méchants au sens classique du terme. Simplement une autre vision du monde qui n'est pas celle de Conan. En soi, c'est assez amusant de lire Conan qui détruit une armée pour la seule raison qu'elle est en face de lui, sans plus se poser de questions sur les motivations ou les intérêts d'un peuple. Howard le place toujours du côté des bons, mais Conan ne se pose jamais la question.

Un recueil de nouvelles tout ce qu'il y a de plus intéressant, et les retrouvailles avec Conan sont à nouveau l'occasion d'aventures épiques et héroïques dans un monde de fantasy original et intense. C'est du pur bonheur condensé, un souffle épique qui traverse les nouvelles entre magie et guerre, avec toujours un héros invincible qui conquiert les territoires et les coeurs. J'en reprendrais bien une part, moi.

(Chronique n°272)

samedi 9 mai 2015

Victimes et bourreaux (anthologie présentée par Stephien Nicot)

De retour des Imaginales de l'année passée, duquel j'ai ramené Atomic Bomb et une dédicace de Fabrice Colin (dans un livre que je n'ai toujours pas lu d'ailleurs ...), un ami a rapporté une petite pile de livre qu'il continue encore de lire actuellement, et notamment trois anthologies de ce festival, compilations de nouvelles selon un thème donné par des auteurs présent lors dudit festival. J'ai attaqué celle-ci rapidement, pour pouvoir lui rendre le plus tôt possible (je déteste garder des livres qu'on m'a prêté pendant trop longtemps). Et j'avoue, j'ai été bien plus accroché que je ne pensais.


Résumé en trois mots : Nouvelles, Fantasy et Mémoire

Si je met le terme Mémoire, c'est que cette notion intervenait dans plusieurs nouvelles au final, et j'ai trouvé cela curieux, la façon de lier le thème "Victimes et bourreaux" avec la notion de mémoire, notion que je ne juge pas toujours à sa juste valeur, mais qui rentre assez bien en adéquation avec ce thème, il faut le confesser.

L'anthologie est assez disparate, et je ne pourrais résumer mon sentiment en un seul bloc, étant donné que les nouvelles varient du tout au tout et que je n'ai pas été charmé par toutes, mais je dois avouer que l'ensemble est très intéressant, ne serait-ce que pour découvrir des auteurs que vous n'avez jamais lu. Ici, j'en connaissais deux, dont un que je m'étais juré de ne pas relire un jour, mais qui m'a au final plus intéressé que je ne l'aurais pensé.
En tant que tel, plusieurs auteurs m'ont laissés froid, notamment celui de la deuxième nouvelle qui a fait quelque chose d'ultra-classique et dispensable, qui ne m'a pas intéressé un seul instant, mais d'autres par le simple fait que l'univers qu'elles présentaient n'était pas à mon gout, sans pour autant remettre en cause la qualité des nouvelles.
J'ai d'ailleurs retrouvé avec plaisir Jaworski pour une nouvelle sur les nains qui m'a beaucoup intéressé et que j'ai apprécié jusqu'au bout. Par contre, j'ai été soufflé par une nouvelle venue de Nathalie Dau, parfaitement bien mise en place dans le sujet, et superbe jusqu'au final. Une petite perle que j'ai trouvé extraordinaire et qui m'encourage à me pencher sur la littérature de cette auteur. D'autant que son style était plaisant.

Je n'avais encore jamais lu d'anthologie, c'est à présent chose faite, et je comprend parfaitement l'intérêt de ce genre d'ouvrage où l'on picore les nouvelles sans jamais être écoeuré ou découragé, chacun venant avec sa patte et son style, son univers et sa façon de mettre en scène le sujet. Une anthologie qui m'a beaucoup plu quoique je ne la qualifierai pas de géniale, mais qui me donne envie de me pencher sur les deux autres en ma possession. A lire pour découvrir des auteurs !

(Chronique n°271)

jeudi 7 mai 2015

La vierge froide et autres racontars (Jorn Riel)

Sur les conseils d'un Bison qui est toujours d'un bon conseil pour tout ce qui est de la littérature en générale, et sur le blog duquel je vous invite a aller perdre quelques minutes pour déguster un article de qualité et une petite bière que vous auriez mis au frigo en même temps, rendu assoiffé par ses photos.
Mais treve de digression sur l'alcool, bien que ce serait ici un propos dans le ton, et penchons-nous sur ce petit livre, recueil de nouvelles et d'histoires variés provenant d'un continent froid comme le pole nord, dont il n'est d'ailleurs pas loin. Bienvenue dans le fief du Danemark, au royaume du Groenland.


Résumé en trois mots : Trappeurs, Alcool et Hommes

Ca, c'est un album qui sent l'homme, et plutôt le genre qui a du poil au torse et une idée sur tout. Les pochtrons de comptoir qu'on retrouve sur une terre trop gelé pour y verser une larme. Ici, c'est la terre de la longue nuit, où le soleil ne vient plus visiter les enfants oubliés de cette époque. Des hommes seuls, plus que nul autre, avec des compagnons d'infortunes. Si les femmes manquent, la trappe et l'alcool sont là pour remplacer le tout. Et bien évidemment, les amis, qui réchauffent le coeur et nous redonnent l'envie d'être seul.

Ce recueil de nouvelles est d'un ton diablement acide, une bonne crème glacée à l'ironie, face à des hommes seuls dans des mauvaises cabanes, se saoulant à l'alcool et mangeant les bêtes qu'ils chassent dans les environs, accueillant les nouveaux comme ils le veulent, vivant de leurs fantasmes et leurs rêves, rattachés à des petites réalités. Rien de bien méchant, ou presque. Un ensemble hétéroclite, humoristique et grinçant, voir glaçant, comme la bise du nord qui souffle sur les murs de leurs cabanes.

Sa lecture fut largement jouissive, avec des éclats de rire et de l'intérêt tout au long avec les variations de thèmes qui se développent dans les différentes nouvelles, croisant les personnages et les histoires pour comprendre la vie sur ce morceau de terre perdue dans le froid du nord. Et l'écriture ajoute du charme en étant d'un ton bourru et brute. Comme les nouvelles.

Un recueil de nouvelles qui refroidit le coeur, en nous contant la vie difficile de ces pauvres gars sur un continent gelé dans le nord. Des histoires simples de la vie de tout les jours, qui est tout sauf ennuyeuse dans ces contrées glacées et hostiles, ou l'homme se bat avec la faune et le climat pour subsister. Mais également avec lui-même, entre les débris d'alcool et les relations de voisinage, même lointaines. Un recueil amusant et qui change, a lire pour le plaisir.

(Chronique n°270)

mardi 5 mai 2015

Zombies (Bret Easton Ellis)

Premier livre que j'ai lu de cet auteur, mais seulement deuxième posté car j'avais oublié d'en faire la chronique, et que j'ai redécouvert cela en réaménageant un peu le blog, sur lequel j'ai acquis un retard certain. Et voila que je chronique ce livre, mais je vous préviens, ça ne vas pas être tendre. C'est le premier livre que j'ai lu de l'auteur, certes, mais si vous lisez l'autre critique vous comprendrez vite que j'ai eu beaucoup de mal avec lui. Alors qu'en est-il du premier ? Je pense que vous vous en doutez.


Résumé en trois mots : Ennui, Riches et Violence

Encore une fois Bret Easton Ellis nous a pondu quelque chose sur les sujets qu'il maitrise bien. L'ennui profonde de la classe huppée américaine. Et ... Ben, en clair, j'ai pas vraiment compris le livre jusqu'à la fin. Le problème étant que les personnages sont noyés dans une masse d'autres jeunes gens en permanence, et du coup je n'ai pas compris avant les dernières nouvelles que je lisais un recueil de nouvelles ! C'est dire si je passais à côté du livre.

Ellis a un style d'écriture plutôt bon et agréable, sans aller jusqu'à le qualifier de génial. Mais le problème, c'est véritablement le sujet. Un tel ennui, je n'avais jamais lu. Le livre transpire l'ennui et le vide de la vie des protagonistes, et encore une fois, j'ai trouvé ça inintéressant. A part le moment avec les vampires, je n'ai eu que peu d'intérêt et j'avais plus d'une fois des fortes envies de prendre un Kalashnikov pour descendre les protagonistes. Insupportables !

Encore une fois, je ne sais trop qu'en penser. Selon moi, c'est un livre intéressant mais qui ne m'intéresse pas du tout. En tant que tel, l'objectif est atteint, l'ennui dégagé est palpable et c'est là tout le drame. Car l'ennui est dégagée à la lecture également. Alors faut-il lire un livre dont le but est de vous montrer l'ennui ? Je ne sais pas trop, mais ça ne m'intéresse que très peu, pour ma part. J'aimerai plutôt pouvoir me consacrer à des lectures plus enrichissante, un peu l'inverse de celle-ci en somme. Alors je vais encore tenter les deux livres de l'auteur qu'il me reste, mais je ne pense pas avoir la force d'aller plus loin. Deux tentatives qui se soldent par des échecs, je vais bien voir avec son fameux American Psycho, mais pour le reste, je passerai allègrement.

(Chronique n°269)

dimanche 3 mai 2015

Le meurtre (John Steinbeck)

J'ai trouvé le recueil sur le comptoir d'une libraire, et avoir l'occasion de lire un prix nobel de littérature pour deux euros, c'est superbe ! Sans compter que ce n'est pas n'importe lequel, l'un des meilleurs auteurs que j'ai jamais lu, ma première claque littéraire datant du collège. Enfin je lisais un auteur d'adulte, un auteur "sérieux", mais dont les livres étaient accessibles et intéressant. Ca changeait de la littérature classique qui me semblait lourde et inintéressante.
Et c'est également un écrivain de cette vallée de la Salinas, en Californie, jouxtant San Fransisco, terre d'un écrivain de non moindre importance : Jack London. Alors une occasion pareil, ça se prend à bras le corps et ça se déguste comme un bon vin, dont on sait d'avance que le gout nous plaira.


Résumé en trois mots : Femmes, Paysans et Fermes

Je serais sans surprise : j'ai encore une fois adorée la façon dont cet auteur sort sa plume pour une virtuosité de texte et d'histoire. C'est toujours ces mêmes vallées de la Californie, toujours des histoires de gens simples et dont la vie ne fait ni envie ni rêver, mais ce sont des histoires réalistes, dures et tristes. C'est la vie dans toute sa rudesse et toute sa froideur qui nous saute à la gueule à chaque coin de nouvelles.

Les nouvelles s'enchainent vite, ce sont des nouvelles simples et souvent sans conclusion en apothéose, simplement la vie de tout les jours pour les gens, qui doivent arracher à la terre de quoi manger. Et dans toutes ces nouvelles, des femmes, des femmes aux portraits assez saisissant. C'est très étrange, et pourtant intéressant. C'est une époque qui n'est pas rieuse pour tous, et Steinbeck ne se prive pas de mettre en avant la dure réalité de ce monde.

Un tout petit livre assez vite lu et toujours autant intéressant, qui m'a re-motivé à lire cet auteur, dont j'aimerai lire le livre La perle. L'idée de regrouper ces quatre nouvelles en un volume est intéressant, et j'ai beaucoup aimé la lecture, alors je ne peux que vous recommander sa lecture si vous tombez dessus. C'est court et en plus, pour une fois, c'est pas cher. 

(Chronique n°268)

vendredi 1 mai 2015

Le carcajou (Bernard Clavel)

Un tout petit livre, encore un tout petit, mais qui a glissé entre mes doigts sans aucun problème, après tout, c'est du Bernard Clavel et ça parle des amérindiens, deux excellentes raisons de le lire sans attendre. Et c'est ce qui s'est fait, la lecture fut faite en deux minutes, ou un peu plus, mais sans même sourciller. C'est parfois agréable de lire un livre très court, juste le temps d'une simple histoire, intro-développement-conclusion, et ensuite laisser le tout mariner en bouche, pour sentir le gout qui remonte doucement en bouche et qui nous envahit le palais.


Résumé en trois mots : Amérindiens, Chasse et Hiver

L'histoire est simple, celles de quatre vieux indiens en chasse et en trappe avant l'hiver, celui rude et glacial des pays du nord, celui qui mord et qui tue. Mais voila que vient le Mal, l'ennemi de ce peuple sur le déclin : le carcajou. L'animal qui dévore tout sans pitié. Et les indiens sont forcés de se mettre en traque.

Ce roman, ce n'est pas vraiment le genre qu'il faut lire pour l'histoire, qui est trop courte pour être développé suffisamment ou pour offrir des nouveautés extraordinaires, mais bien pour l'ambiance et la plume. Clavel m'avait déjà ébloui avec sa saga sur le Royaume du nord, mais il récidive d'une belle manière avec ce volume très court et passionnant sur les derniers amérindiens vieillissant et tentant de renouer avec les pratiques ancestrales. Ce qui n'est pas forcément le plus efficace.
C'est une plongée rapide, le temps d'une centaine de pages a peine, dans un blizzard et un froid mordant. Quelques pages pour poser un décor, peu de paroles et peu d'actions, le temps va s'écouler lentement, c'est surtout de l'appréciation du moment et de l'endroit. Un lieu magnifique et sauvage. Un lieu de vie et de mort. Un lieu de silence.

Un roman court et efficace, une simple plongée dans l'univers de Clavel, ce froid et ce nord puissant qui ronge et dévore tout ceux qui y entrent, et restera toujours le pays de la glace et de l'hiver. Un roman qui pourrait faire une ouverture idéale à l'univers de Clavel et permet de plonger dans son ambiance efficacement, tout en goutant au style inimitable de l'auteur, efficace et direct. Sans un mot de trop. De la qualité jusqu'au bout derniers mots, et ça c'est ce que j'apprécie.

(Chronique n°267)